Figure 4 :
Variabilité pluviométrique entre 1961-2000
Source : ASECNA, 2014
La figure 4 ci-dessus montre l'évolution des
années déficitaires, moyennes et excédentaires dans la
série pluviométrique sur la période 1961-2000. On a
enregistré dans ce milieu 35 % d'années déficitaires, 35 %
d'années moyennes et 30 % d'années excédentaires sur la
même période. Ces facteurs climatiques favorisent
l'évolution des activités agricoles dans la région et donc
permet aux étrangers voulant s'adonner aux activités agricoles de
venir s'installer à Ipkinlè pour mener à bien leurs
activités.
2.1.2. Facteurs humains
Le processus de mise en place de la population à
Ikpinlè, tient compte des traits caractéristiques des habitants
de la localité, de son dynamisme démographique et
économique. Le processus de mise en place des principaux groupes
socioculturels est fort complexe.
Le site d'Adja-Ouèrè était la
propriété des habitants appartenant à la grande aire
culturelle Adja Tado. Ce sont eux, chefs de terre, qui ont accueilli les
nouveaux migrants d'origine Yoruba ou Nagot venus d'Ifè à l'est.
Cette migration très ancienne (XIIe-XIIIe
siècle) s'est stabilisée vers les années 1900.
Ikpinlè est un arrondissement marqué par les effets des
mouvements migratoires. Ces migrations ont permis l'installation de quelques
groupes ethniques tels que : les Nagot, les Holli, les Wémè,
les Fon et les Adja. Ces derniers seront rejoints ensuite par des Mahis
(PDC Adja-ouèrè, 2008).
2.1.2.1. Mise en place de la
population
En tenant compte des informations recueillies sur le terrain
et celles collectées dans les centres de documentation, l'immigration
dans la commune d'Adja-Ouèrè est facilement perceptible dans
l'arrondissement d'Ikpinlè qui est le principal centre commercial. En
dehors des autochtones Nagot, il y a essentiellement les Wémè
venus des régions de Bonou, Affamè et Autres, des Mahis venus de
Ouinhi, Covè, Zangnannado, des Gouns venus de Porto-Novo et environs,
des Adja venus du Mono-Couffo et des Ibos venus du Nigeria. On rencontre
également d'autres immigrants venus d'un peu partout du pays et qui
travaillent dans le secteur public, ce qui confère l'aspect cosmopolite
à l'arrondissement d'Ikpinlè (PDC Adja-ouèrè,
2008).
2.1.2.2. Historique des migrants
Selon les références historiques (cahier des
villes et villages Département Plateau, Direction des Etudes
Démographiques, Mai 2004), le Bénin a été une
véritable terre d'immigration de groupes sociaux et culturels, un
creuset de grandes civilisations africaines : Adja de Tado au Togo, Yoruba
d'Oyo au Nigeria, Dendi venus du Mali (Guingnido cité par INSAE,
2003).
Le peuplement du plateau de
Pobè/Adja-Ouèrè/Sakété a été
effectué par des courants migratoires Fon et Yoruba d'importance
inégale et à partir de différents foyers suivant des axes
convergents à l'intérieur du plateau. Les motifs de ces
migrations (guerres et colonisation de terres neuves) expliquent
l'ancienneté ou le caractère récent du peuplement dans ce
secteur. On distingue quatre courants que sont : le courant migratoire
Yoruba-Holli, qui malgré son confinement dans la dépression
d'Issaba a gagné le plateau de Pobè sous l'influence de la
poussée démographique et par vagues migratoires successives vers
le début de l'ère coloniale. La colonisation agricole du plateau
de Pobè par les Holli a été marquée par une
progression certes lente, mais continue suivant l'axe Nord-Sud (INSAE,
2008).
Le courant migratoire Fon-Adja : les rivalités
incessantes entre les yoruba et les Fon ont été à
l'origine de nombreuses guerres et razzia qui ont provoqué, dans le
courant du XIXème siècle, d'importants déplacements de
populations réfugiées dans des sites d'accès très
difficile, lieux sûrs pour les fugitifs. Ces mouvements ont abouti, soit
à la constitution d'importants établissements humains sur la
frange occidentale du plateau de Sakété-Pobè, soit
à des incursions parfois très avancées de populations
d'origine Adja dans les zones où prédominait le groupe ethnique
Yoruba. Les points de départ de tous ces courants migratoires
étaient localisés sur les plateaux d'Abomey et de Zagnanado
(INSAE, 2008).
Le courant migratoire Yoruba du Nigeria : ce courant
migratoire a eu pour champs de théâtre, la deuxième
moitié du secteur oriental du plateau de Pobè-Kétou,
à l'est de la rivière d'Aguidi. Le royaume d'Ifangnin,
considéré comme la première étape, serait
créé entre 1630 et 1700 pour servir d'avant-poste militaire au
temps de la conquête du Dahomey par l'Alafin-Ojigi. Le peuplement de ce
secteur a été alimenté par les Yoruba venus d'Oyo, et par
des éléments Egba et Egbado refoulés vers l'ouest lors de
la guerre d'Owu en 1620. Ifangnin a été le point de départ
de plusieurs vagues migratoires qui ont conduit à la fondation
d'Ikpédjilé, de Kôbédjô, d'Owodé et
d'Akpéchi par des agriculteurs colons (INSAE, 2008).
Les mouvements d'immigration récente sont plus
perceptibles car on peut constater l'arrivée des autres ethnies. Il
s'agit essentiellement des Mahis venus de Ouinhi, Covè, Zagnannado ; des
Gouns venus de Porto-Novo et banlieue, des Adja venus du Mono-Couffo et des
Ibos venus du Nigeria. On rencontre également d'autres immigrants venus
d'un peu partout du pays qui exercent beaucoup plus dans l'Administration
publique ou privée. Ce qui confère l'aspect cosmopolite à
la commune (PDC Adja-ouèrè, 2005).
Les immigrants nigérians résidant dans la
commune d'Adja-ouèrè en général et Ikpinlè
en particulier sont issus de différents Etats de la République
Fédérale du Nigeria.
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