1.1.2. Hypothèses
Pour bien mener l'étude, des hypothèses et des
objectifs de recherche ont été fixés.
Les hypothèses suivantes ont été
émises :
+ La production et de la commercialisation
des fruits et légumes ne sont pas bien organisées dans la commune
de N'Dali ;
+ La production et la commercialisation des
fruits et légumes engendrent des incidences socioéconomiques
certaines pour les producteurs et les commerçants ;
+ Certaines contraintes entravent la
production et la commercialisation des fruits et légumes dans cette
commune.
1.1.3. Objectifs
L'objectif global de cette étude est de Contribuer
à l'amélioration de la production et de la commercialisation des
fruits et légumes dans la commune de N'Dali.
De façon spécifique on a :
+ Caractériser le système de
production et de commercialisation des fruits et légumes dans la commune
de N'Dali ;
+ Déterminer les incidences
socioéconomique de la production et de la commercialisation des fruits
et légumes dans la commune de N'Dali ;
+ Répertorier les contraintes qui
entravent la production et la commercialisation des fruits et légumes
dans la commune de N'Dali.
1.1.4. Revue de la littérature
L'horticulture est la science et art de la culture des fruits,
des légumes, des fleurs, des arbustes et des arbres fruitiers ou
ornementaux (Microsoft Encarta, 2009). Ce secteur est un facteur de
l'équilibre alimentaire de millions de consommateurs et une importante
source de devises et d'emploi pour les pays à faibles revenus. Il
revêt une importance particulière dans la plupart des pays
méditerranéens par les emplois et les revenus qu'il procure aux
différents opérateurs de la filière, par les surfaces
qu'il occupe, par sa contribution à la production, aux modèles de
consommation et aux échanges extérieurs. La production de fruits
a connu une croissance plus limitée dans les années 60 et 70 et
semble régresser dans les années 80 dans presque tous les pays de
la zone. Dans les pays méditerranéens du Sud, les productions de
légumes ont connu pendant les vingt dernières années des
croissances relativement fortes à (4 % par an), comparativement à
celles des céréales (1 %) ou aux huiles (2 %). L'ensemble
- 12 -
de la zone est cependant loin d'être homogène et
nécessite une analyse appropriée par grande zone, par pays et
même parfois par région de production (Allaya, 1992).
S'agissant de la production, elle tend à augmenter
fortement au niveau mondial. Et l'Union européenne (EU) apparaît
comme un acteur de premier plan avec une production totale de fruits et
légumes des 15 pays membres établie respectivement à 57 et
55 millions de tonnes en 20012003 sur les 470 millions de tonnes de fruits et
760 millions de tonnes de légumes de la production mondiale (DGACE,
2003). L'Afrique ne reste pas en marge de cette évolution. Ainsi, Selon
Mwatawala et al., (2006) cité par Amevoin et al.,
(2009) la production et l'exportation des fruits et légumes dans les
régions tropicales et subtropicales de l'Afrique augmentent
considérablement ces dernières années. Longtemps
négligé en Afrique du Centre et de l'Ouest, le secteur fruit est
actuellement en pleine émergence avec une production croissante sur les
deux dernières décennies (FAOSTAT, 2007). Cette progression
s'explique par le fait que la plupart des acteurs (producteurs,
commerçants, transformateurs etc.) tirent des revenus substantiels des
activités fruitières (Temple, 2001). Néanmoins, la
filière fruitière n'a fait l'objet d'aucune étude
spécifique à l'échelle de la zone des savanes d'Afrique
centrale (Dandjouma et al., 2009). Il n'en demeure pas moins en
Afrique subsaharienne. Puisque les travaux réalisés par AFRISAT
(2001), avaient montré que la quantité de fruits produite chaque
année est très mal connue dans la plupart des pays d'Afrique
subsaharienne. Pour Montcho (2010), ces problèmes sont liés
à l'insuffisance de réflexions communes, d'analyses profondes des
problèmes et le manque d'orientation appropriée qui sont souvent
à l'origine d'improvisation, d'hésitations voire de duplications,
toute chose préjudiciable à l'efficacité des actions.
Pour ce qui concerne les systèmes de commercialisation
des fruits et légumes, ils changent en fonction des
réalités de la région où l'on se trouve. En effet,
l'analyse des circuits de commercialisation des fruits au Cameroun et au Tchad
montre la domination du circuit informel avec quelques acteurs qui peuvent
être classés dans le circuit formel, et les principaux acteurs de
ce commerce sont les grossistes, les demi grossistes, les agents à la
commission et les détaillants qui représentent la majorité
en nombre d'acteurs (Dandjouma et al., 2009). Au
Sénégal, L'horticulture (fruits et légumes principalement)
est l'une des filières les plus dynamiques du secteur agricole (MIAS,
2006). Les fruits et légumes sont commercialisés au niveau de
places appelées communément « syndicat » qui sont
l'expression d'une forme d'organisation zonale où gravitent autour d'un
ou de plusieurs responsables, des commerçants grossistes, des
distributeurs, des « bana banas », des coxeurs et transporteurs
(Strebelle, 2013). Au Bénin, la commercialisation primaire des fruits se
fait en gros, en demi-gros et en détail.
- 13 -
Les commerçants, essentiellement des femmes, vont en
général acheter les fruits sur pied dans les plantations, puis
les convoient vers les marchés avec des véhicules 504
bâchés. Les prix sont déterminés surtout par les
commerçants, à cause du caractère périssable des
fruits et de l'impossibilité pour le producteur de les stockés
(Gnimadi, 2008). Dans ces différents pays africains dont les cas ont
été abordés, la présence des circuits formels et
informels est avérée. Ce qui vient confirmer les résultats
des travaux de Goossens (1997), qui stipule que dans les pays africains, un
système de commercialisation des produits vivriers comprend un circuit
informel et un circuit formel.
En Europe, parlant des circuits de commercialisation des
fruits et légumes, on distingue deux catégories à savoir :
les circuits longs qui font intervenir plusieurs intermédiaires et les
circuits courts qui font intervenir au maximum un intermédiaire (Praly
et Chazoule, 2013). Pour Chiffoleau (2010), les circuits courts permettent
à certains producteurs de diversifier leur activité agricole. Ils
permettent surtout de répondre à une forte demande des
consommateurs. Le circuit court permet de valoriser la production locale. Et
les circuits longs permettent la commercialisation des produits sur le plan
national et à l'export (pays européens et tiers).
Tous ces travaux ont mis en exergue la place de la
filière fruits et légumes dans nos différentes
sociétés. Certains auteurs ont mis en exergue la place de
l'horticulture dans le système de production agricole et d'autres ont
parlé de son importance socio-économique. Cependant, aucune
étude n'a abordé spécifiquement le cas de la commune de
N'Dali dans le domaine de la production et de la commercialisation des fruits
et légumes. Dans cette optique, mener une étude dans ce domaine
à travers une approche basée sur les enquêtes de terrain
contribuerai à combler une partie du vide scientifique.
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