CHAPITRE I : CADRE THEORIQUE ET APPROCHE
METHODOLOGIQUE
Ce chapitre comporte les éléments suivants :
problématique, hypothèses et objectifs de recherche, revue de la
littérature, définition ou clarification des concepts et approche
méthodologique.
1.1. CADRE THEORIQUE
1.1.1. Problématique
Selon le Sommet Mondial de l'Alimentation de 1996, la
sécurité alimentaire est assurée quand toutes les
personnes, en tout temps, ont économiquement, socialement et
physiquement accès à une alimentation suffisante, sûre et
nutritive qui satisfait leurs besoins nutritionnels et leurs
préférences alimentaires pour leur permettre de mener une vie
active et saine. Elle a pour base biologique, l'agriculture qui fournit des
moyens de subsistance à tous les habitants de la planète (MAEP,
2007). Avec une population agricole estimée à 580 millions de
personne en 2020, l'Afrique dispose d'un immense potentiel qui doit lui
permettre non seulement de se nourrir, d'éliminer la faim et
l'insécurité alimentaire mais aussi de devenir un acteur majeur
des marchés internationaux (NEPAD, 2013). Néanmoins, La situation
alimentaire en Afrique de l'Ouest et du Centre demeure fragile. Elle se
reflète à travers le pourcentage élevé de la
population sous-alimentée (plus de 29 % au Niger et en Afrique Centrale)
et un taux préoccupant de prévalence de la malnutrition
aiguë au Sahel de 14.5 % (FAO, 2009), Avec une population qui croît
rapidement, la demande en nourriture augmentera de 60 à 80 % pour une
population Ouest-Africaine estimée d'ici 2025 à 450 millions et
à 200 millions en Afrique Centrale (SNV, 2013). Au Bénin, 11% des
ménages sont en insécurité alimentaire ; Environ 34 % des
ménages sont en situation de sécurité alimentaire limite
et 55 % seulement des ménages sont en sécurité
alimentaire. Certaines communes connaissent une situation critique avec des
proportions élevées (50 %) de ménages ayant une
consommation alimentaire pauvre ou limite (PAM, 2014). Et pourtant,
l'agriculture (base biologique de l'alimentation) occupe 70 % de la population
active et génère environ 33,2 % du PIB national (INSAE, 2008). En
plus de la malnutrition, avec un revenu annuel par habitant de 380 dollars US
(Banque mondiale, 2002), le Bénin fait partie des pays les plus pauvres
du monde. Ce revenu par habitant le place en deçà de la moyenne
pour l'Afrique subsaharienne (470 dollars en 2001). En 2005, le Bénin
est classé 163è sur 177 pays évalués par le PNUD
sur la base de l'Indice de Développement Humain (IDH). Les
données officielles montrent que la pauvreté s'est accrue depuis
2002, passant de 28,5 % à 36,8 % en 2006. Or La contribution du secteur
agricole au PIB a atteint un taux moyen de 30,48 % sur la période
2005-2008 et la production végétale y est
prépondérante. Selon le rapport
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d'évaluation rapide de l'impact de la hausse des prix
sur la sécurité alimentaire réalisé en Juillet 2008
au Bénin, l'agriculture occupe 70 % de la population active et
génère environ 33,2 % du PIB national (INSAE, 2008).
L'agriculture apparaît donc pour le Bénin comme un secteur
stratégique de l'économie. Elle est en effet composée de
plusieurs productions dont la production vivrière ; la production de
rente ; ... les principaux produits vivrières produits au Bénin
sont le maïs, le manioc, le sorgho, le mil, le niébé et
l'arachide. Ils permettent de couvrir globalement les besoins alimentaires mais
restent en deçà des potentialités offertes par les
conditions écologiques du pays. Au titre des cultures de rente, la
principale culture est le coton qui atteint une production record de 427000
tonnes durant la campagne de 2004-2005 avant de retomber à 191000 tonnes
en 2005-2006 (Montcho, 2010). Par ailleurs, le coton représente 3/4 des
recettes d'exportation d'origine interne du Bénin et reste la seule
culture de rente du pays (Galtier et al, 1998). Malheureusement, sa
production est en baisse.
Pour les fruits et légumes, l'enjeu est de taille car
ils ont un rôle central dans une alimentation équilibrée
(Pluvinage, 2013), et pour de nombreuses instances La consommation des fruits
et légumes est comme un enjeu de santé publique et fait l'objet
de recommandations nutritionnelles au niveau mondial par la FAO et l'OMS (INRA,
2007). Ils constituent également des sources d'emploi pour des milliers
de béninois à cause du nombre important de main d'oeuvre que
nécessitent leurs productions.
C'est dans ce conteste que dans le Borgou, la commune de
N'Dali se fait remarquer comme étant l'une des communes du Borgou
où la culture des fruits et légumes occupe une place assez
importante parmi les différentes activités agricoles. Elle
constitue un facteur d'amélioration des revenus des producteurs et de
lutte contre la pauvreté. Bien que la commune de N'Dali présente
des conditions agro écologiques, politiques et climatiques favorables
à la production des fruits et légumes, les producteurs de cette
commune sont confrontés à de nombreuses difficultés telles
que : la non maitrise des techniques culturales; la non planification des
activités de production dans le temps et dans l'espace; le manque
d'assistance technique; la non disponibilité des intrants,
l'inorganisation, la domination de l'informel... ces difficultés
entravent le développement de la filière.
Prenant apte de cet état de fais, nous nous posons les
questions suivantes : comment se caractérise le système de
production et de commercialisation des fruits et légumes dans la commune
de N'Dali ? Quelles sont les incidences socioéconomiques de la
production et de la commercialisation des fruits et légumes dans cette
commune ? Et quelles sont les contraintes à la production et la
commercialisation des fruits et légumes dans la commune de N'Dali ?
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