1.2.3. La théorie économique de la
confiance
De nos jours, la confiance suscite un renouveau conceptuel.
Pendant longtemps, les économistes ont considéré la
confiance comme un concept peu opératoire en dehors des
procédures contractuelles habituelles, malgré l'incertitude
grandissante. La confiance se définie comme une relation
d'échange, régie par une norme de réciprocité qui
repose sur l'association intime de la délégation et de la
croyance (Karpik, 1996). Selon la théorie libérale d'Adam Smith
« la main invisible » l'individu n'est animé que de
l'intérêt personnel ; l'homo oeconomicus, par
conséquent, il n'a pas d'objectif social. La théorie de jeux non
coopératifs pour laquelle la confiance n'existe point, admet
néanmoins « une hypothèse d'individualisme extrême
et cherche à identifier les conditions qui permettent malgré tout
une coopération efficace » (Kreps, 1991). Mais, faire
confiance signifie aussi courir le risque de se faire trahir et (Boissin, 1999)
pense que « la recherche de son intérêt peut même
conduire l'agent à utiliser la ruse, la dupe ou la duperie en vue de
maximiser son gain dans l'échange ». Ainsi, même si
l'hypothèse de l'opportunisme des agents économiques est
déterminante, la confiance devient néanmoins un moyen de
réduction des coûts de transactions du fait de l'asymétrie
d'informations. (Thuderoz, 1999) soutient dans le
même chapitre que « le calcul, la confiance et
l'intérêt personnel deviennent conciliables ».
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ADOUBE Gomgnimbou Paul Joël,
3ème Promotion Master Banque Finance
L'Accompagnement Financier des Fournisseurs Locaux
de Biens et Services : cas du Secteur Minier Burkinabé
Ces différents développements peuvent-ils
éclairer notre lanterne ? Pour arrimer cette théorie à
notre étude, on peut affirmer que cette théorie s'applique
très bien à nos deux (02) unités d'analyse. En
considérant que les fournisseurs locaux sont fortement
dépendantes économiquement des sociétés
minières qui sont leurs donneurs d'ordres, les sociétés
minières par stratégie, externalisent une importante partie de
leurs activités avec les fournisseurs locaux par une approche
contractuelle. Pourtant, aucun contrat ne peut prendre en compte tous les
aspects de couverture du risque. Autrement, un contrat comporte des
informations manquantes, qui sont résolues par la confiance. De
même, on note que la confiance occupe une place de choix entre la banque
et ses clients dans le cadre de l'accès au financement. En somme, des
trois (03) théories économiques énoncées, nous
pensons que notre sujet cadre mieux avec la théorie économique de
la confiance.
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