La théorie de l'agence est développée
par (Meckling, Jensen, 1976). Elle tire son nom de la relation d'agence qui lie
le « principal » à l'« agent ». Le
mandataire ayant le pouvoir d'agir au nom du principal. L'origine de cette
théorie émane de la démarche d' (Alchian, Demsetz 1972).
Ces auteurs dans la théorie des droits de propriété
définissent la firme comme un noeud de contrats « nexus of
contracts ». Cette théorie engendre la notion de coût
d'agence qui conduit naturellement à la question de l'asymétrie
d'information et des conflits d'intérêts entre cocontractants.
Dans le cadre de cette théorie deux (02) problèmes sont
susceptibles de se produire. Le premier problème lié à
cette théorie est la sélection adverse, ex ante à
la signature du contrat entre les parties donc, suppose que l'agent dispose
d'informations que le principal n'en dispose. Il peut donc les dissimuler avant
d'apposer sa signature. Le second problème est le hasard moral,
ex post à la signature du contrat où le principal n'est jamais
assuré que l'agent mettra tout en oeuvre pour exécuter le contrat
et poursuivra des objectifs qui lui sont assignés. Il est
postérieur à la passation des contrats.
En application à notre étude, cette
théorie s'applique aussi bien, à la première unité
d'analyse qu'à la seconde. En partant de la première unité
d'analyse « société minière et fournisseur local
», le principal (société minière) va proposer un
contrat de prestations dont le paiement sera au moins égal au
bénéfice qu'aurait eu l'agent (fournisseur local) et, qui
accepte. Alors, des coûts d'agence vont naitre consécutivement
à la formation du contrat. Pour ainsi réduire les coûts
d'agence, la banque va demander fournisseur local de lui transmettre des
informations fiables sur sa situation réelle.
L'application de cette théorie à la seconde
unité d'analyse « banque et fournisseur local »,
conduit le principal (banque) à demander à l'agent (fournisseur
local) de révéler sa situation réelle par la transmission
d'informations fiables, dans le cas où un contrat de financement doit
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ADOUBE Gomgnimbou Paul Joël,
3ème Promotion Master Banque Finance
L'Accompagnement Financier des Fournisseurs Locaux
de Biens et Services : cas du Secteur Minier Burkinabé
être formulée entre ces deux (02)
entités. Dans cette relation triangulaire «
Société Minier-Fournisseur Local et Banque », le
fournisseur local joue doublement le rôle de l'agent.
Pour revenir sur terre, la société
minière pour réduire le problème de sélection
adverse va s'assurer de la capacité du fournisseur local à
satisfaire à ses exigences en demandant des informations telles que :
l'IFU, le RCCM, les références similaires du marchés
déjà exécutés, la capacité à fournir
un service après-vente etc. Dans le cas où un contrat de
prestation est signé entre les deux (02) entités et doit faire
l'objet de financement, la banque s'assurera d'un minimum de garanties. Elle va
en effet, demander au fournisseur local des informations sur sa situation
financière, notamment les états financiers certifiés, des
rapports de commissaires aux comptes etc. En plus, des visites terrains peuvent
être réalisées. Enfin, une fois ces informations
disponibles, pour réduire le risque d'aléa moral la
société minière tout comme la banque peuvent demander des
garanties réelles au fournisseur local en vue de le contraindre au
respect de ses engagements.
Les théories respectives des coûts de
transactions et des coûts d'agences répondent aux besoins de notre
l'étude. Néanmoins, nous pensons qu'une « institution
invisible » (Kenneth, 1968) gouverne cette transaction triangulaire
qu'il faut explorer: la confiance.