1.2. LA REVUE DE LA LITTERATURE
La problématique posée est abordée
à partir de l'approche contractuelle. La première sous-section
expose la théorie des coûts de transaction (1.2.1), la seconde, la
théorie de l'agence (1.2.2) la troisième, la théorie
économique de la confiance (1.2.3) et enfin, l'accompagnement financier
des fournisseurs locaux dans la théorie de la confiance (1.2.4).
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ADOUBE Gomgnimbou Paul Joël,
3ème Promotion Master Banque Finance
L'Accompagnement Financier des Fournisseurs Locaux
de Biens et Services : cas du Secteur Minier Burkinabé
1.2.1. La théorie des coûts de
transaction
La théorie des coûts de transaction mise en
lumière par (Coase, 1937) a été développée
par (Williamson, 1975,1985). Cette théorie, éclaire la lanterne
des agents économiques en matière de contrats et d'organisations.
Williamson définit les coûts de transaction, comme « les
coûts engendrés (ou pouvant l'être) par les échanges
contractuels de biens ou services entre firmes». Il analyse en effet,
les coûts de transaction comme la somme des coûts ex ante
de négociation et d'élaboration du contrat mettant en lien
deux entités, et des coûts ex post d'exécution, de
mise en vigueur et de modification du contrat. Autrement, la signature d'un
contrat implique nécessairement des coûts, imputables à
l'information imparfaite et aux comportements de rationalité
limitée et d'opportunisme des agents économiques. Ainsi, des
mécanismes de réduction de risques sont développés
pour contraindre les agents économiques à respecter leurs
engagements. Ces mécanismes sont intentionnels ou spontanés.
L'analyse du risque dans le cadre du financement des
fournisseurs locaux affecte non seulement les sociétés
minières mais aussi les institutions financières du fait de
l'information incomplète et des comportements opportunistes des acteurs.
L'analyse de cette théorie montre qu'elle ne prend en compte que la
transaction comme unité d'analyse et la spécificité des
actifs supports de la transaction. Néanmoins, cette théorie a vu
la critique de plusieurs auteurs. La majorité des critiques portent
notamment sur les fondements théoriques. Ces auteurs pensent que cette
théorie met plus l'accent sur l'opportunisme des agents
économiques que la confiance et la réputation (Goshal et Moran,
1996, Donaldson, 1995). En marge de celles-ci, d'autres critiques ont
porté sur la non-prise en compte de l'incertitude de façon
combinée avec la spécificité (Sutcliffe et Zaheer, 1998,
Slater et Spencer, 2000, Klein, 2004) de même que sur
l'ambiguïté de la mesure des coûts de transactions.
Les trois (03) entités étudiées
entretiennent une relation du type triangulaire : «
Société Minière-Fournisseur Local et Banque
». On en déduit alors deux (02) unités d'analyse. La
première est : « Société Minière et
Fournisseur Local » et la seconde : « Banque et Fournisseur
Local ». En effet, dans le cas de la première unité
d'analyse, si l'on considère que les mines achètent une part
importante de ses biens et services avec les fournisseurs locaux, ce qui se
matérialise par la formation d'un contrat. L'effet d'entrainement c'est
que le contrat engendre deux types de coûts du point de vue de la
théorie. Il s'agit des coûts liés à la
négociation du contrat, ainsi que des coûts y relatifs à sa
modification. Pour réduire ainsi les coûts de transaction, la mine
va mettre en place des mécanismes de surveillance. Ces mécanismes
peuvent être intentionnels (justification de documents administratifs de
l'entreprise, des marchés similaires réalisés, la
localisation de l'entreprise, etc.) ou spontanés (justification de
lignes de crédit, rapport d'audit
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ADOUBE Gomgnimbou Paul Joël,
3ème Promotion Master Banque Finance
L'Accompagnement Financier des Fournisseurs Locaux
de Biens et Services : cas du Secteur Minier Burkinabé
etc.). D'autre part, dans la seconde unité d'analyse,
le financement du marché minier engendre également des
coûts de transaction entre banques et fournisseurs locaux, similaires aux
coûts issus du contrat de la première unité d'analyse. En
conclusion, on pourrait affirmer que les fournisseurs locaux s'en trouvent
doublement affectés par la théorie des coûts de
transaction. Nonobstant cela, cette théorie se focalisant sur l'individu
n'aborde pas la question de l'asymétrie d'information. Pourtant, la
théorie des coûts d'agence privilégie la question de
l'asymétrie d'information et les conflits d'intérêts. Ces
deux théories sont similaires du point de vue de l'analyse du risque
relatif aux approches contractuelles, mais le recours à la
théorie de l'agence est utile pour notre étude.
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