Dans la littérature, nous n'avons pas rencontré
d'études qui abordent de façon spécifique la
problématique de l'accompagnement financier des fournisseurs miniers
locaux selon la théorie économique de la confiance. Un ensemble
d'éléments caractérise le concept de la confiance dans les
relations inter-entreprises. Ainsi, la confiance apparait comme un vecteur pour
« cimenter » une relation (Fattam, Paché 2014)
ensuite, un réducteur de coûts et enfin un réducteur de
conflit.
? La confiance, une synovie dans les relations
inter-entreprises
En rappel, notre étude met en relation trois (03)
acteurs principaux, autrement une relation tripartite. De cette relation on en
déduit deux (02) unités de transaction. La première met en
lien les entreprises minières et les fournisseurs locaux et la seconde,
les institutions financières et les fournisseurs locaux. Les approches
contractuelles sont à la première loge de ces unités de
transactions: le contrat. Néanmoins, les approches contractuelles
mettent en exergue la problématique de l'incomplétude des
contrats et (Williamson, 1993) formalise cette idée en langage
économique : du fait de l'incomplétude des contrats, la confiance
entre individus se substitue à l'information manquante. Au regard de ce
qui précède, la confiance s'identifie à la synovie
dans une relation d'échanges inter-organisationnelles. Elle doit
par conséquent être régulièrement construite,
déconstruite et reconstruite entre les différents acteurs.
? La confiance, un réducteur de
coûts dans les transactions
Il y a une relation inverse entre la confiance et les
coûts de négociation de contrats. En effet, plus la confiance
s'enracine dans les relations inter-entreprises, moins les coûts de
négociations de contrat augmentent. Alors, se justifie la
réduction des tentations opportunismes des
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ADOUBE Gomgnimbou Paul Joël,
3ème Promotion Master Banque Finance
L'Accompagnement Financier des Fournisseurs Locaux
de Biens et Services : cas du Secteur Minier Burkinabé
partenaires (Williamson, 1975). En application à notre
thème, il est logique que si la confiance s'enracine d'une part entre
sociétés minières et fournisseurs locaux, et d'autre part,
entre banques et fournisseurs locaux moins des garanties contractuelles et
matérielles sont demandées aux fournisseurs locaux. On en
déduit alors que la confiance atténue les asymétries
d'informations inhérentes à l'échange en permettant un
partage plus ouvert et plus transparent de l'information (Zaheer & al.
1998).
? La confiance, un réducteur de
conflits
Des échanges régulièrement construites,
déconstruites et reconstruites ont pour synovie la confiance. Cela
s'explique par une formalisation d'accords transcendant à la fois
d'éventuels conflits d'intérêts, des divergences de buts et
des asymétries relatives à la gestion des opérations
(Madhok, 1995). A l'oppose, faire confiance signifie aussi courir le risque de
se faire trahir et, pour (Coleman, 1988) la trahison de confiance dans les
relations d'affaires sera sanctionné économiquement et
socialement de manière plus ou moins sévère. La confiance
se positionne alors comme une vertu lorsqu'elle facilite les relations
inter-entreprises. Elle permet en effet, de réduire la vision
court-termisme, dont l'objectif est d'en tirer des avantages immédiats
dans les affaires pour ainsi privilégier une vision long-termisme des
contrats plus durables et plus stables. En définitive, on en conclut que
la confiance est un ingrédient capital dans les relations d'affaires
entre les trois(03) acteurs cités dans notre étude. Que ce soit
dans la chaîne d'approvisionnement minier ou dans la recherche de
financement, la confiance réduit les incertitudes liées aux
échanges. Elle estompe au fur et à mesure les
intérêts individuels pour ainsi aboutir à la formulation
des solutions mutuellement avantageuses entre les partenaires. Dans le cas type
de notre étude, il convient de se poser la question de savoir comment
instaurer un climat de confiance entre les sociétés
minières et les fournisseurs locaux d'une part, et entre les
fournisseurs locaux et les banques d'autre part, de sorte à construire
un capital social solide pour renforcer les transactions, notamment
l'accès au financement des fournisseurs locaux.