Tableaux et Figures
Figure 1 : Domaines de la Culture de sécurité
(Rapport IRSN 2005/54)
Figure 2 : Méthodes d'évaluation de la Culture
de Sécurité
Figure 3 : Les cinq niveaux de sécurité
utilisés dans le Manchester Patient Safety
Framework
Figure 4 : Ancienneté dans le métier
Figure 5 : Ancienneté dans l'établissement
Figure 6 : Scores des dimensions de la culture de
sécurité
Tableau 1 : Dimensions étudiées par le HSOPSC
Tableau 2 : Attentes et actions du supérieur
hiérarchique concernant la sécurité des
patients
Tableau 3 : Organisation apprenante et amélioration
continue
Tableau 4 : Travail d'équipe dans le service
Tableau 5 : Liberté d'expression
Tableau 6 : Réponse non punitive à l'erreur
Tableau 7 : Feedback et communication autour des erreurs
Tableau 8 : Conditions de travail
Tableau 9 : Soutien du management pour la
sécurité des patients
Tableau 10 : Travail d'équipe entre les
différents secteurs de l'établissement
Tableau 11: Transfert des patients et passation
Tableau 12 : Perception globale de la
sécurité
Tableau 13 : fréquence de signalement des
évènements indésirables
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DEFINITIONS ET ACRONYMES
- Erreur : action qui ne
s'achève pas comme prévu (erreur d'exécution) ou
utilisation d'un mauvais plan pour atteindre un but (erreur de
planification).
- Evénement indésirable :
évènement lié aux soins, et non à
l'évolution naturelle de la maladie, qui aurait pu ou a causé un
préjudice au patient.
- Evènement indésirable évitable
: tout évènement attribuable à une erreur
- Evènement indésirable grave
: Evènement indésirable qui a provoqué des
conséquences graves pour le patient telles qu'une mise en jeu du
pronostic vital ou fonctionnel, une prolongation de l'hospitalisation, un
décès ou des séquelles invalidantes
- AHRQ : Agency for Healthcare Research and
Quality, agence américaine de la qualité des soins et
sécurité des patients
- CS : Culture de sécurité
- EIG : Evènement indésirable
grave
- ENEIS : enquête nationale
française sur les évènements indésirables
liés aux soins
- ESQH : European Society of Quality in
healthcare
- HAS : Haute Autorité de Santé
- HSOPSC : Hospital Survey On Patient Safety
Culture
- IOM : Institute Of Medicine, Institut de
Médecine américain
- NHS : National Health Agency, agence nationale
anglaise de la santé
- NRLS : National Report and Learning System,
Système anglais de collecte des EIG et d'apprentissage
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I/ INTRODUCTION
La sécurité des patients est définie par la
manière d'agir pour éviter et prévenir tout
préjudice éventuel au cours du processus du soin (1). La
sécurité des patients est une composante essentielle de la
qualité des soins.
En 1999, la publication du rapport de l'IOM, « To err is
human », révèle que chaque année, environ 98 000
patients décèdent en raison de complications liées aux
soins. Ces dernières tuent plus que les accidents de la voie publique ou
encore le cancer du sein (2). A peine publié, ce chiffre
considérable semblait déjà sous-estimé. Cela est
confirmé par une étude plus récente qui évalue, aux
USA, entre 250 000 et 440 000 le nombre de décès annuels en
rapport avec des complications liées aux soins (3).
En France, l'enquête ENEIS II a démontré
qu'il y avait 6,2 évènements indésirables graves (EIG) par
1000 jours d'hospitalisations. Il reviendrait à dire que dans un service
de 35 lits, il y aurait un EIG tous les cinq jours (4).
En Tunisie, une enquête, menée dans un hôpital
du centre-est, a recensé une proportion de 11,3% de patients
hospitalisés victimes d'un EIG (5).
Une enquête rétrospective, menée par l'OMS en
2012, auprès de huit pays émergents (Egypte, Jordanie, Kenya,
Maroc, Yémen, Tunisie, soudan et Afrique du Sud) trouvait que 2,5
à 18% des patients hospitalisés étaient victimes d'un EIG.
30% de ces EIG étaient mortels et 85% évitables (6).
Par ailleurs, une étude, menée en 2008 aux Etats
Unis, a montré que le coût des erreurs médicales
était de 19,6 milliards de dollars (7).
Il apparaît que le soin est une activité à
risque et que le coût de ses complications est très
élevé. Assurer la sécurité des patients au cours
des soins est un véritable défi.
L'IOM a établit que ce taux élevé de
complications liées aux soins est en rapport avec un taux
élevé d'erreurs humaines et que pour réduire ces erreurs,
il faut mettre en place un système qui, d'une part, érige des
obstacles à l'erreur, et, d'autre part crée les conditions
favorables aux bonnes décisions.
L'IOM a aussi suggéré que pour améliorer la
sécurité des patients, il faut encourager le signalement des
erreurs afin de les corriger et éviter qu'elles se reproduisent. Cela
impose la mise en place préalable d'une culture de
sécurité qui se fonde non plus sur le blâme mais sur
l'idée que l'erreur peut être traitée comme
l'opportunité de corriger et progresser(2). En Angleterre, la NHS a
considéré que la culture de sécurité est la
première des sept étapes à franchir pour améliorer
la sécurité des patients (8).
8
Ainsi, les deux agences, américaine et anglaise, mettent
en avant la culture de sécurité comme l'indispensable outil de
mise en place des conditions optimales pour la sécurité des
patients.
La Clinique Pasteur de Tunis (Tunisie), établissement
multidisciplinaire de 140 lits, a ouvert ses portes en mars 2015. En novembre,
elle s'est engagée dans une démarche qualité selon les
normes de la HAS. Dans le cadre de cette démarche et afin d'identifier
les domaines d'amélioration concernant la sécurité des
patients, nous avons mené, en janvier 2016, une étude sur la
perception de la culture de sécurité dans cet
établissement.
Nous présenterons dans la partie théorique de ce
travail, la culture de sécurité et les différents moyens
de la mesurer. Nous nous intéresserons particulièrement au
HSOPSC, « Hospital Survey On Patient Safety Culture », outil
développé par l'AHRQ. Puis, dans la partie pratique, nous
présenterons le résultat de la mesure de la perception de la
culture de sécurité du personnel soignant de la Clinique
Pasteur.
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