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Exploitation des écoles annexes des ENEP pour la formation initiale des enseignants du primaire au Burkina Faso. Difficultés et suggestions pour une meilleure liaison théorie-pratique.

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par Noufou SAWADOGO
Université de Koudougou - CAP/IEPD 2016
  

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4.1.3 L'analyse stratégique

4.1.3.1 Description de la théorie

Développée par Crozier & Friedberg (1977), la théorie de l'analyse stratégique s'inscrit dans le cadre de la sociologie de l'action organisée en ce qui a particulièrement trait à l'étude des interactions entre l'acteur et l'organisation ou l'institution. La théorie de l'analyse stratégique postule la rationalité de l'acteur dans l'accomplissement de ses missions. Pour appréhender cette rationalité afin de comprendre les conduites de l'acteur, elle fait recours à un certain nombre de concepts-clés dont ceux de marge de liberté, de calcul, de stratégie, de rationalité limitée, d'enjeu, de projet et de règles du jeu. Pour Friedberg (1993), l'interaction entre l'individu-acteur et l'organisation revêt un caractère rationnel dans la mesure où elle se conçoit comme un jeu dans lequel les acteurs-joueurs essaient de maximiser leur gain en économisant leur investissement. Selon cette vision, l'individu dispose d'une certaine marge de liberté vis-à-vis des règles du jeu, grâce à laquelle il met en oeuvre une stratégie d'action rationnelle favorable à ses projets personnels au regard des enjeux en place. Il calcule donc pour opérer un choix entre plusieurs solutions de sorte à servir ses intérêts lorsqu'il se comporte ou agit au sein de l'organisation. Ainsi, en fonction des enjeux, des contraintes et des ressources, se tissent et se défont des alliances entre les acteurs en présence à travers des stratégies sur la base de rationalités limitées. La façon dont les acteurs utilisent les règles fait partie de l'ensemble des stratégies pour atteindre leurs fins. Mais la maîtrise de ces règles n'est pas parfaite car elles comportent des contraintes et des zones d'incertitude qui limitent la rationalité et la marge de manoeuvre des acteurs.

Dans la même lignée que Crozier et Friedberg, Bernoux (1985) fonde la théorie de l'analyse stratégique sur trois postulats.

Le premier est celui qui considère que les hommes n'acceptent jamais d'être traités comme des moyens au service de buts que les organisateurs fixent à l'organisation. Cela signifie qu'au sein d'une organisation, il existe souvent des divergences ou des contradictions entre les objectifs et les stratégies des acteurs et ceux de l'organisation. Ce qui peut se traduire par un plus ou moins grand respect des consignes ou des règles dans la mise en oeuvre des tâches à accomplir.

Le second postulat porte sur  la liberté relative des acteurs.Dans une structure donnée, l'insuffisance de réglementation ou les écarts d'interprétations des règles confèrent aux acteurs une certaine autonomie. Ce qui peut être un atout si l'organisation reconnaitcette relative autonomie et organise l'expression de ces libertés pour orienter les initiatives individuelles vers les buts de la structure.

Il s'instaure alors un jeu de pouvoir entre le pouvoir central de l'administration à vocation centripète et les pouvoirs périphériques à tendance centrifuge. Ce jeu de pouvoir est à la base de la dynamique de l'institution.

Le troisième postulat avancé par Bernoux (1985) est que  les stratégies sont toujours rationnelles mais d'une rationalité limitée. Dans une situation déterminée, il existe plusieurs solutions possibles sans aucune d'elles ne soient la meilleure. L'acteur est obligé de choisir la solution la moins insatisfaisante en fonction de son niveau d'information et de pouvoir, et au regard des multiples contraintes de l'environnement et des stratégies que développent les autres acteurs.L'on reteint que selon cette théorie, le fonctionnement de toute institution connait nécessairement des conflits de pouvoir, un système d'interaction entre les acteurs dans des espaces empreints d'incertitudes.

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"Qui vit sans folie n'est pas si sage qu'il croit."   La Rochefoucault