1.4 Manifestations cliniques du paludisme
L'expression et la gravité des manifestations cliniques
dépendent du parasite (espèce plasmodiale et parasitémie)
et de son hôte (pool génétique et immunité).
1.4.1 Primo invasion et accès palustre simple
L'incubation dure de 7 à 20 jours, sans symptômes
apparents. L'apparition d'une fièvre continue est
précédée par l'invasion (Garcia, 2007). Les signes
cliniques se manifestent par des problèmes gastriques (manque
d'appétit, douleurs abdominales, nausées, parfois vomissements,
diarrhées) associés aux maux de tête. A l'examen clinique,
le foie (surtout chez l'enfant) est volumineux, la rate est normale, les urines
sont rares, foncées et peuvent contenir des protéines.
La primo-invasion peut disparaître spontanément
après plusieurs épisodes fébriles. Dans le cas contraire,
elle évolue vers l'accès palustre simple. Cela correspond aux
réviviscences schizogoniques avec une fièvre tierce maligne
à P. falciparum ou bénigne à P. vivax,
P. ovale ou une fièvre quarte bénigne à P.
malariae (Garcia, 2007) et continue à P. knowlesi (Singh
& Daneshvar, 2010).
Elle se distingue par :
- La sensation de froid avec frissons intenses,
céphalées et vomissements, pendant 1 à 2 heures ;
- La fièvre d'ascension rapide à 40°C ou
plus ; le pouls est très rapide ou lent et le malade présente un
état de pâleur ; et
- La sensation de malaise intense. Cette période dure
de 1 à 4 heures. Les sueurs sont profuses laissant le patient
courbaturé.
Cet accès se répète, tous les 2 ou 3
jours selon l'espèce plasmodiale, pendant environ une dizaine de jours.
Il peut, soit donner lieu ultérieurement à quelques rechutes
similaires, plus ou moins éloignées (P. malariae, P. ovale et
P. vivax) soit évoluer à tout instant vers l'accès
pernicieux (P. falciparum) (Saade, 2005 ; Debacker, 2005).
NKAMEDJIE PETE PATRICK [11]
DETERMINANTS DE L'UTILISATION DE LA MILDA DANS LE
DISTRICT DE SANTE DE LA MIFI.
1.4.2 Accès pernicieux ou neuropaludisme
Apanage de P. falciparum, cet accès
représente la forme maligne du paludisme. Il survient soit brusquement,
soit après d'autres manifestations palustres non reconnues comme telles,
où le traitement est inadapté ou tardif. Le malade peut
être victime d'un coma d'intensité variable, souvent profond
associé à une fièvre élevée (>38°C).
Parfois il s'accompagne de convulsions. A l'examen clinique la sudation est
abondante, la respiration est bruyante accompagnée de ronflement, le
pouls rapide. Un ictère peut s'observer. En l'absence de traitement en
urgence l'évolution se fait rapidement vers la mort (Saade, 2005).
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