V-2-4. Relation entre dépenses
consacrées à la formation et l'aspiration professionnelle.
Comme énoncé plus haut, nous avons
regroupé sur le vocable de facteurs économiques, les
dépenses consacrées à la formation de l'étudiant et
le niveau de salaire recherché par ce dernier dans une perspective
future. Il ressort du tableau (33) qu'un (1) étudiant ayant atteint un
niveau de dépense de formation bas aspire à un niveau
professionnel bas (ouvrier) et 32% (104) d'étudiants qui ont atteint un
niveau de dépense de formation moyen aspirent à un niveau
professionnel élevé ( cadre supérieur). Par la même
occasion, les étudiants (47) ayant atteint un niveau de dépense
élevé (plus de 4500000) aspirent au niveau professionnel
élevé.
Ainsi, si le jeune souhaite avoir un niveau d'aspiration
élevé dans sa profession future, c'est sans doute parce qu'il
voudrait récupérer le coût engagé lors de sa
formation universitaire ; c'est aussi parce qu'il voudrait mener un niveau de
vie supérieur à celui de ses parents qui ont oeuvré pour
sa scolarisation ou du moins pouvoir s'identifier à ces derniers.
On constate par ailleurs avec l'analyse des résultats
de notre étude que 46,15% de sujets pensent avoir atteint un niveau de
dépense moyen (plus de 1500000fcfa) et 22,15% un niveau de
dépense élevé (soit plus de 4500000fcfa). Ce facteur
coût peut aussi leur pousser à l'enrichissement rapide et c'est
pourquoi on dénote 16,92% de sujets qui souhaitent devenir des
gestionnaires des macros organisation, tout ceci certainement parce qu'il faut
procurer une satisfaction matérielle et psychologique aux parents qui
ont été un facteur
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important clé de succès pour eux. Il existe
à cet effet, alors une relation significative entre les dépenses
engagées pour la formation de l'étudiant et son aspiration
professionnelle. Ceci se confirme également par un coefficient de
contingence de 0,41 ; traduisant une corrélation d'intensité
moyenne entre les deux phénomènes étudiés.
V-2-5. Relation entre salaire souhaité et
aspiration professionnelle.
Ce dernier facteur économique apparaît le plus
important de la série, c'est l'objectif même de toute
investigation professionnelle. Le jeune pour mieux s'illustrer par rapport
à sa famille et à la société toute entière a
besoin d'un niveau de rémunération élevé surtout au
Cameroun où sévit un certain degré de pauvreté au
sein des ménages. On dénote à travers le tableau(35) que
34,46% (112) d'étudiants qui souhaitent un niveau de salaire
élevé (plus de 450000fcfa) aspirent à un niveau
professionnel élevé (cadre supérieur) et aucun
étudiant souhaitant un niveau de salaire élevé souhaite
commencer à un niveau professionnel bas.
Il semble alors que le niveau de profession recherché
par un individu reflète son niveau de salaire. Si cette
éventualité est vraie, cela pourrait justifier le taux de
chômage grandissant au Cameroun d'année en année dû
au fait que le chercheur d'emploi qu'est l'étudiant recherche l'emploi
qui correspond à ses critères personnels. Ainsi le chômage
des jeunes diplômés n'est vraisemblablement pas dû à
l'absence d'emploi, mais au refus d'exercer les emplois existants par les
jeunes étudiants.
La recherche d'un salaire relativement élevé
permet au jeune étudiant d'enter dans ses coûts liés
à sa formation et même à d'autres besoins satisfaits par
les tiers dans le passé et aussi lui permet de vivre d'une
manière aisée et rationnelle. Tout ceci s'atteste par l'analyse
des résultats de notre enquête où 52% d'étudiants
enquêtés souhaitent avoir un niveau de salaire
élevé, 45,23% un niveau de salaire moyen et seulement 2,46% un
niveau bas de salaire.
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Ceci se confirme aussi par 16,92% de sujets qui souhaitent
être des directeurs des grandes organisations et 61,54% de sujets qui
souhaitent être des cadres supérieurs de l'administration
camerounaise. Il demeure alors tout compte fait que le niveau de salaire
recherché par l'étudiant exerce une influence significative sur
son aspiration professionnelle. Ceci se confirme par le coefficient de
contingence qui est de 0,55 traduisant une forte corrélation entre les
variables mises en évidence.
En définitive, l'hypothèse
générale selon laquelle, les facteurs socioéconomiques
influencent significativement l'aspiration professionnelle d'un jeune en
général et d'un étudiant en particulier se trouve
vérifier à 100% au seuil de signification de 5%.
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