V-2-2. Relation entre le niveau d'étude et
l'aspiration professionnelle.
Comme énoncé plus haut, l'expression facteurs
sociaux vient regrouper dans le présent travail, le niveau
d'étude de l'étudiant de même que le statut
socioprofessionnel de ses parents. En effet, Evola(1996) soutient que la
position sociale que l'on peut avoir dans une société est en
rapport avec le niveau d'étude ; car plus les études sont longues
et leur niveau élevé, plus le statut professionnel et la
rémunération de départ semblent être susceptibles
d'être également élevés. Le niveau grandissant des
études aura à coup sûr des
110
répercussions sur la vision des réalités
professionnelles. Ainsi, les résultats de notre étude montrent
que 40,62% de notre échantillon souhaite attendre le niveau du Doctorat
et 25,23% comptent s'arrêter au niveau du DEA ou du Master II ; soit
environ 65,85% d'étudiants qui souhaitent avoir au moins le DEA. La
question relative au type de profession souhaité pour l'avenir, fait
relever que 16,92% de nos enquêtés aimeraient
devenir des cadres (gestionnaires) de l'administration camerounaise. 11,38%
se voient enseignants d'université, 14,15% des fonctionnaires ; 14,77%
des experts consultants dans les ONG et 4,62% des diplomates.
Par ailleurs, 52% des sujets de notre échantillon
souhaitent avoir un niveau de salaire élevé et 61,54% de sujets
souhaitent atteindre un niveau d'aspiration professionnel élevé,
c'est à dire être des cadres supérieurs de l'administration
camerounaise. On constate également à travers le tableau(29) que
34,76% (113) étudiants qui souhaitent atteindre le niveau Doctorat et
accéder également à un niveau d'aspiration
élevé (cadre supérieur) ; contrairement à ceux du
niveau d'études DEUG(1), qui souhaitent un niveau d'aspiration bas
(ouvrier).
On peut alors constater que le niveau d'étude le plus
élevé (Doctorat) influence l'aspiration professionnelle de
l'étudiant. On peut alors penser que le niveau atteint dans les
études élargit la vision que l'on se fait de son devenir
professionnel. Dès lors, on peut à ce titre essayer de bien
conclure avec Levy-Leboyer(1971) qui affirme que les études ont une
double utilité à savoir : donner des aspirations
élevées d'une part, et d'autre part fournir un moyen initial de
les satisfaire.
Il ressort de l'analyse de nos hypothèses que le niveau
d'étude est fortement corrélé au niveau d'aspiration
professionnelle, et ceci se dénote par un coefficient de contingence de
0,73.
111
V-2-3. Relation entre la catégorie
socioprofessionnelle des parents et l'aspiration professionnelle.
De l'hypothèse relative au rapport entre la
catégorie socioprofessionnelle des parents et l'aspiration
professionnelle, il ressort que la position qu'un individu occupe dans la
hiérarchie sociale, est déterminée par la fonction qu'il
exerce au sein de la société. L'auteur cité plus haut,
estime que l'origine familiale détermine fondamentalement les ambitions
des jeunes dans la dimension où l'on observe une véritable
hérédité professionnelle, ou du mieux une reproduction des
professions au sein d'une même famille.
Cette hypothèse qui est confirmée par les faits,
conduit à réfléchir, à méditer à la
suite de Bourdieu et Passeron (1964) que l'école est un instrument de
reproduction des classes sociales. Pour ces auteurs, l'école reproduit
les inégalités sociales en ce sens qu'elle favorise ceux qui sont
socialement favorisés et défavorise par conséquent les
défavorisés. Ainsi les aspirations professionnelles des jeunes
sont en rapport étroit avec leur origine sociale. Les résultats
obtenus à l'issue de notre étude l'attestent dans la mesure
où 51,38% des parents de notre échantillon sont cadres de la
fonction publique. Cet état de fait a sans doute influencé
l'aspiration de 14,15% de nos jeunes qui souhaiteraient devenir une fois sortis
du système scolaire, des cadres à la fonction publique
camerounaise. Leurs opinions sont en rapport avec le pouvoir d'achat des
parents qui permet d'assurer de longues études à leurs enfants.
Plus le choix des professions et le niveau de profession souhaité de ces
jeunes sont influencés par les métiers de leurs parents, plus ces
derniers chercheront à orienter à travers la scolarisation leurs
choix professionnel.
Le fait que le fils du manoeuvre (1) aspire à un niveau
de profession bas (ouvrier) et que les fils de fonctionnaires (138) aspirent
à un niveau de profession élevé (cadre supérieur)
traduit le fait que les enfants (jeunes étudiants) cherchent à
s'identifier à leurs parents, ou alors cherchent à faire plus que
ces derniers et jamais moins qu'eux.
112
Il existe à ce titre dès le jeune âge une
relation réversible entre le milieu social de l'enfant, l'orientation
scolaire dont il fait l'objet, le choix des établissements scolaires par
les parents et la vision future de son devenir. Ce qui permet de confirmer
notre hypothèse de recherche dans la mesure où le coefficient de
contingence se situe à 0,58 traduisant ainsi une forte
corrélation entre les deux phénomènes.
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