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Facteurs socio-économiques et aspirations professionnelles des jeunes Camerounais.Etude menée auprès des étudiants de sociologie de l'université de Yaoundé 1.

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par Bertin NGUETOUM
UNIVERSITE DE YAOUNDE I -ECOLE NORMALE SUPERIEURE/CAMEROUN - DIPLOME DE CONSEILLER Dà¢â‚¬â„¢ORIENTATION / GRADE 2 2009
  

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V-2-2. Relation entre le niveau d'étude et l'aspiration professionnelle.

Comme énoncé plus haut, l'expression facteurs sociaux vient regrouper dans le présent travail, le niveau d'étude de l'étudiant de même que le statut socioprofessionnel de ses parents. En effet, Evola(1996) soutient que la position sociale que l'on peut avoir dans une société est en rapport avec le niveau d'étude ; car plus les études sont longues et leur niveau élevé, plus le statut professionnel et la rémunération de départ semblent être susceptibles d'être également élevés. Le niveau grandissant des études aura à coup sûr des

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répercussions sur la vision des réalités professionnelles. Ainsi, les résultats de notre étude montrent que 40,62% de notre échantillon souhaite attendre le niveau du Doctorat et 25,23% comptent s'arrêter au niveau du DEA ou du Master II ; soit environ 65,85% d'étudiants qui souhaitent avoir au moins le DEA. La question relative au type de profession souhaité pour l'avenir, fait

relever que 16,92% de nos enquêtés aimeraient devenir des cadres
(gestionnaires) de l'administration camerounaise. 11,38% se voient enseignants d'université, 14,15% des fonctionnaires ; 14,77% des experts consultants dans les ONG et 4,62% des diplomates.

Par ailleurs, 52% des sujets de notre échantillon souhaitent avoir un niveau de salaire élevé et 61,54% de sujets souhaitent atteindre un niveau d'aspiration professionnel élevé, c'est à dire être des cadres supérieurs de l'administration camerounaise. On constate également à travers le tableau(29) que 34,76% (113) étudiants qui souhaitent atteindre le niveau Doctorat et accéder également à un niveau d'aspiration élevé (cadre supérieur) ; contrairement à ceux du niveau d'études DEUG(1), qui souhaitent un niveau d'aspiration bas (ouvrier).

On peut alors constater que le niveau d'étude le plus élevé (Doctorat) influence l'aspiration professionnelle de l'étudiant. On peut alors penser que le niveau atteint dans les études élargit la vision que l'on se fait de son devenir professionnel. Dès lors, on peut à ce titre essayer de bien conclure avec Levy-Leboyer(1971) qui affirme que les études ont une double utilité à savoir : donner des aspirations élevées d'une part, et d'autre part fournir un moyen initial de les satisfaire.

Il ressort de l'analyse de nos hypothèses que le niveau d'étude est fortement corrélé au niveau d'aspiration professionnelle, et ceci se dénote par un coefficient de contingence de 0,73.

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V-2-3. Relation entre la catégorie socioprofessionnelle des parents et l'aspiration professionnelle.

De l'hypothèse relative au rapport entre la catégorie socioprofessionnelle des parents et l'aspiration professionnelle, il ressort que la position qu'un individu occupe dans la hiérarchie sociale, est déterminée par la fonction qu'il exerce au sein de la société. L'auteur cité plus haut, estime que l'origine familiale détermine fondamentalement les ambitions des jeunes dans la dimension où l'on observe une véritable hérédité professionnelle, ou du mieux une reproduction des professions au sein d'une même famille.

Cette hypothèse qui est confirmée par les faits, conduit à réfléchir, à méditer à la suite de Bourdieu et Passeron (1964) que l'école est un instrument de reproduction des classes sociales. Pour ces auteurs, l'école reproduit les inégalités sociales en ce sens qu'elle favorise ceux qui sont socialement favorisés et défavorise par conséquent les défavorisés. Ainsi les aspirations professionnelles des jeunes sont en rapport étroit avec leur origine sociale. Les résultats obtenus à l'issue de notre étude l'attestent dans la mesure où 51,38% des parents de notre échantillon sont cadres de la fonction publique. Cet état de fait a sans doute influencé l'aspiration de 14,15% de nos jeunes qui souhaiteraient devenir une fois sortis du système scolaire, des cadres à la fonction publique camerounaise. Leurs opinions sont en rapport avec le pouvoir d'achat des parents qui permet d'assurer de longues études à leurs enfants. Plus le choix des professions et le niveau de profession souhaité de ces jeunes sont influencés par les métiers de leurs parents, plus ces derniers chercheront à orienter à travers la scolarisation leurs choix professionnel.

Le fait que le fils du manoeuvre (1) aspire à un niveau de profession bas (ouvrier) et que les fils de fonctionnaires (138) aspirent à un niveau de profession élevé (cadre supérieur) traduit le fait que les enfants (jeunes étudiants) cherchent à s'identifier à leurs parents, ou alors cherchent à faire plus que ces derniers et jamais moins qu'eux.

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Il existe à ce titre dès le jeune âge une relation réversible entre le milieu social de l'enfant, l'orientation scolaire dont il fait l'objet, le choix des établissements scolaires par les parents et la vision future de son devenir. Ce qui permet de confirmer notre hypothèse de recherche dans la mesure où le coefficient de contingence se situe à 0,58 traduisant ainsi une forte corrélation entre les deux phénomènes.

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"Là où il n'y a pas d'espoir, nous devons l'inventer"   Albert Camus