Le salaire représente la rémunération
d'un travail payé par l'employeur à l'employer selon une certaine
périodicité. Les jeunes ambitieux en général et les
étudiants en particulier discriminent entre les professions, les
métiers à choisir, les positions à occuper dans un corps
de métiers donné parce qu'ils recherchent un niveau de
rémunération qui puisse satisfaire leurs attentes et celle de
leur entourage en général et de leur famille en particulier.
Selon Marcyan (2001 :105), pour beaucoup de familles
modestes, le diplôme supérieur est synonyme d'emploi, mais pas
seulement d'emplois importants,
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d'emplois stables, d'emplois de dominant. L'emploi selon
l'auteur au sens propre du terme traduit une activité
rémunérée qui permet à l'acteur qui l'exerce de
s'accomplir, de s'épanouir. Cette formulation pousse l'étudiant
à rechercher autant que faire se peut un travail salarié.
Marcyan (ibid : 107) affirme que le sacrifice que peut
représenter pour certaines familles le coût financier et affectif
que d'avoir un enfant à la faculté provoque une motivation
certaine à la réussite. L'enfant en quelque sorte se doit de
réussir pour ne pas décevoir les espérances de sa famille,
afin que la participation financière de la famille à ses
études ne soit pas sans résultat. Les parents quant à eux
attendent d'une certaine manière sans l'affirmer une réussite
dans les études et dans la profession à exercer. Cette
réussite correspond à la réussite qu'ils n'ont pas eue et
à l'aboutissement de leur implication dans l'éducation de leurs
enfants. De cette relation, l'étudiant en retire une source
évidente de motivation, maillée d'une certaine pression qui
s'impose à lui indirectement. Même si dans la plupart des cas les
attentes émanant de la famille ne sont pas directement exprimées
en ces mots, ceci reste implicite.
La réussite de l'étudiant est donc source de
fierté pour lui même et pour sa famille. On retrouve ici
d'après l'auteur, le désir de mobilité sociale qui
s'exprime lorsque l'avenir professionnel fait question. Il ne faut pas passer
son existence à l'exercice d'un métier difficile, aliénant
et mal rémunéré ; ne pas se réveiller tous les
matins en déplorant de se rendre à un travail outrageusement
répétitif et sans intérêts. Ne pas entretenir un
rapport au travail et à l'emploi qui fait défaut dans la vie de
ses parents. Ce rapport déplorable pousse à la réussite
dans les études et avive l'envie de réussite professionnelle.
Selon Marcyan (ibid : 108), l'orientation professionnelle
s'articule autour d'un exercice permanant de répulsion envers certains
rapports au travail et à l'emploi. Cette répulsion au regard des
expériences personnelles rencontrées par l'étudiant au
cours de sa vie, l'amène en même temps à préciser
ses aspirations professionnelles et
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sociales. Et il ajoute quelle que soit l'origine sociale des
étudiants, tous ou presque aspirent plus ou moins à l'occupation
d'un emploi de cadre, sinon d'un emploi très qualifié, à
responsabilité et qui génère un intérêt
personnel à l'exercice des tâches demandées.
Toutefois, la majorité des étudiants aspirent
à un emploi salarié ; tous en font une préoccupation
majeure à cette étape de la vie. Les dimensions
financières, sociales et identitaires de l'emploi apparaissent de
manière particulièrement récurrentes dans les propos des
étudiants Marcyan ( ibid : 123).
Pour cet auteur, le travail reconnu socialement
présente une source évidente de revenu, une obligation à
des fins pécuniaires, le seul moyen aujourd'hui de subvenir à ses
besoins. Bien plus encore et cela dans l'optique des projets de vie, des
projets de famille, l'emploi bien rémunéré permet
d'asseoir sa vie post-étude. C'est « l'emploi obligation » qui
est ainsi mis en évidence. Dans l'optique d'un niveau de vie
agréable, chose que souhaitent la majorité d'étudiants,
l'emploi rime avec obligation et rémunération.
De même, l'auteur fait remarquer que l'emploi est un
impératif qui s'articule autour d'un souci d'une existence future
agréable, corrélative d'une rémunération
jugée satisfaisante et d'une stabilité dans l'emploi. Ainsi le
salaire apparaît comme un facteur important car non seulement il
représente la contre partie du travail effectué, mais est la
source d'épanouissement de l'individu dans une société. Il
peut donc de ce fait influencer le jeune étudiant qui, veut
accéder à un niveau de vie agréable et voulu par sa
famille dans ses aspirations professionnelles.