Nombre d'études portant sur le secteur de
l'enseignement ont montré qu'une partie importante du financement direct
des étudiants provenait de la famille.
Pour Winn (2005 :1), les parents sont sans conteste la
ressource pour ceux et celles qui suivent les études postsecondaires.
Les parents pour assurer le financement des études supérieures
futures de leurs enfants constituent des épargnes et espèrent en
retour tirer des études des avantages certains. Ces avantages attendus
des études du jeune étudiant influenceront ses aspirations
professionnelles.
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Pour Corak (2003 :14), le statut socioéconomique, les
attentes et les études des parents sont des facteurs qui influencent
considérablement la décision d'un enfant de poursuivre les
études postsecondaires. De tels facteurs peuvent agir sur la
représentation du futur de l'enfant.
Selon winn (ibid:2), la structure du facteur onéreux
des études postsecondaires semble indiquer que les parents qui sont
enclins à penser que les études postsecondaires sont
onéreuses et leur coûteraient beaucoup d'argent sont
également enclins à penser que leurs enfants devront travailler
dur et/ou faire une demande de prêt étudiant pour poursuivre leurs
études au niveau postsecondaire. Ce facteur reflète
également le point de vue selon lequel il est bon de faire les
études supérieures, mais à condition que ce soit dans le
bon domaine et que cela mène à un emploi payant et
intéressant. Ceci n'est sûrement pas sans influence sur les
aspirations professionnelles des jeunes qui s'engagent à faire des
formations supplémentaires. Toutefois cet auteur montre que la
préoccupation quant à la nature onéreuse des études
postsecondaires est associée au statut socioéconomique. Plus on a
des revenus faibles, plus on a tendance à percevoir les études
supérieures comme quelque chose de coûteux ; et ceci peut aussi
être lié au niveau d'éducation des parents.
winn (ibid :4), soulève le fait que les études
supérieures regorgent des avantages intrinsèques et valent la
peine d'être poursuivies en raison des contacts d'affaires et
d'amitiés qui peuvent en découler et que les études sont
une bonne chose en elle-même. Il ajoute que ceux qui jugent les
études post-secondaires comme fondamentalement valables se fondent sur
des raisons économiques, sociales et intrinsèques ; ces
études ne sont valables dit-il que si l'enfant a des diplômes et
l'intérêt pour être admis à un programme
professionnel menant à un emploi payant.
Par ailleurs, la taille du financement à consacrer aux
études supérieures est fonction du statut socioéconomique
des parents. Plus le statut socioéconomique de la famille d'un enfant
est élevé, plus il est probable que ce dernier fasse des
études postsecondaires. Andres et al (1999 :49), démontrent que
la majorité d'enfants issus
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des classes moyennes et supérieures font des
études universitaires de premier cycle, et poursuivent par des
formations professionnelles de haut niveau. L'étudiant en prenant
conscience des sacrifices que font ses parents pour satisfaire ses besoins de
formation est influencé dans ses aspirations professionnelles.
winn (ibid : 10) indique que les parents qui reconnaissent
être motivés par la rentabilité d'un diplôme sont
spécialement enclins à accepter les arguments de valeurs
contingentes pour les études par exemple qu'il ne vaut pas la peine de
dépenser beaucoup en éducation officielle parce que
l'expérience est le meilleur professeur et que les études ne
valent la peine seulement que si l'enfant a de l'intérêt pour s
`inscrire à un programme qui mène à un emploi lucratif.
L'auteur ajoute que les parents qui accordent à leurs enfants de
poursuivre les études supérieures sont motivés par la
rentabilité car selon ces derniers, les aspirations de formation
supérieures pour leurs enfants sont motivées par le fait qu'un
diplôme est nécessaire pour avoir de l'avancement dans
l'économie d'aujourd'hui ; ils reconnaissent implicitement qu'un
diplôme offre tout un éventail d'avantages dont un bon revenu. Ces
formulations des parents semblent influencer l'étudiant dans ses
aspirations professionnelles, étant donné le contexte camerounais
où le diplômes semble ne plus être absolument un vecteur
d'emploi générateur de grands revenus immédiatement
après l'intégration dans un corps de métiers.