PREMIERE PARTIE
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PRESENTATION DU CAS CLINIQUE
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1.1. PRESENTATION DU CAS CLINIQUE SELON UN ENTRETIEN
DIAGNOSTIQUE :
1.1.1. DESCRIPTION DU SUJET
Mademoiselle S. 26 ans, célibataire au chômage,
vit chez sa mère, et vient consulter car elle ne supporte plus
d'être bloquée dans son appartement. En fait, dès qu'elle
sort seule, elle vit dans la crainte d'avoir « un malaise ».
Elle ne sort pas souvent et ses sorties sont limitées,
d'une part, à prendre de l'argent au distributeur automatique, d'autre
part, à faire des courses dans le magasin situé en face de son
appartement.
1.1.2. HISTOIRE FAMILIALE
Elle est enfant unique. Quand elle est née, sa
mère était dépressive à cause de la mort de sa
grand-mère.
Elle décrit sa mère comme dépendante de
son mari, incapable de gérer seule les tracas quotidiens. Elle
s'inquiétait pour tout. Sa mère n'a jamais passé le permis
de conduire, ne sortait jamais seule, et était très
angoissée à l'extérieur de chez elle : la question d'une
agoraphobie se pose.
Son père parlait peu et n'exprimait pas ses sentiments.
Ouvrier d'usine, il partait tôt et rentrait très tard, et
était très souvent en déplacement. Elles ne savaient
jamais à quelle heure il allait rentrer, ce qui était source
d'inquiétude pour sa mère et pour elle.
Son enfance a été marquée par les «
crises de tétanie » de sa tante, « bloquée dans un
coin, incapable de bouger, comme si elle était folle ». On lui a
dit que ces crises, si impressionnantes, pouvaient arriver à tout le
monde. Elle a conçu une peur intense des crises de tétanie ou
d'épilepsie, car «il est terrible de penser qu'il y a des moments
où on peut perdre tout contrôle sur son corps ».
1.1.3. HISTOIRE D'ENFANCE
Dès l'école primaire, elle se souvient de
moments d'angoisse, quand elle se sentait rejetée par les autres. Elle
faisait tout pour se faire aimer des autres, leur rendant toujours service,
étant toujours gentille.
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Elle a eu son premier malaise dans un supermarché
à 12 ans, à la caisse, avec ses parents. Ce premier malaise s'est
caractérisé par des palpitations, son coeur s'est
accéléré, elle a senti que ses jambes ne la portaient
plus, des fourmillements au niveau des extrémités, des troubles
de la vision, une impression que le monde était bizarre, des crampes
à l'estomac, une impression de perdre le contrôle, une très
grande peur de perdre connaissance. Le diagnostic d'hypoglycémie a
été évoqué, on lui a donné un sucre.
Ce malaise est survenu juste après le
décès d'une de ses camarades de classe suite à un accident
de la route celle qui aussi souffrait d'épilepsie. Ce
décès l'a beaucoup frappé, c'était son premier
enterrement, elle s'est dit : « on peut mourir du jour au lendemain
».
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