2.4.3. LE CONTROLE RESPIRATOIRE
L'hyperventilation peut déclencher des malaises, que
les pensées catastrophiques ont tôt fait d'amplifier. Il est
essentiel d'apprendre au patient à la reconnaître, de lui faire
prendre conscience de son rôle dans l'attaque de panique et du
caractère non dangereux des symptômes qu'elle induit.
De plus, on lui fournit une nouvelle explication de
l'apparition de ses symptômes et on lui permet de les interpréter
de façon plus appropriée. Ces explications favorisent donc une
certaine restructuration cognitive des croyances associées aux
symptômes de panique.
On enseigne ensuite au client une technique de respiration
adéquate : la technique de respiration diaphragmatique lente favorise
également la relaxation et peut servir de distraction en situation
anxiogène.
2.4.4. L'EXPOSITION
Les techniques d'exposition consistent à confronter la
personne à l'objet ou la situation phobogène. Le principe de base
est celui de l'habituation : la réponse anxieuse se réduit au fur
et à mesure des confrontations et va aboutir à une extinction.
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Le principe de l'exposition peut être
résumé ainsi (André, 1999) : après une
montée anxieuse très rapide et intense (phase 1), le maintien du
sujet dans la situation phobogène (exposition prolongée) permet
d'obtenir une stabilisation (phase 2) puis une diminution nette (phase 3) de
l'angoisse, et ce à la condition expresse que le sujet soit resté
confronté suffisamment longtemps au stimulus phobogène. Si le
sujet s'échappe de la situation durant les phases 1 ou 2,
l'anxiété lors d'une présentation ultérieure du
stimulus sera identique ou accrue, on le sensibilise (Mc Nally, 1990).
Avec la répétition des séances
d'exposition, le niveau maximal d'anxiété va progressivement
diminuer pour atteindre un niveau permettant au sujet d'appréhender ce
type de situation dans sa vie quotidienne.
Les exercices d'exposition doivent être suffisamment
prolongés (l'anxiété doit diminuer d'au moins 50 % pendant
l'exercice). Il faut répéter les exercices, on ne passe à
la situation suivante dans la hiérarchie que quand la situation
travaillée n'entraîne plus d'angoisse.
On établit avec le patient une hiérarchie des
situations anxiogènes du plus simple au plus difficile.
Durant les exercices d'exposition, on utilise les techniques
de contrôle respiratoire et de restructuration cognitive.
En pratique, trois types d'exposition sont utilisés :
l'exposition en imagination, l'exposition intéroceptive (aux sensations
de l'intensité anxieuse redoutées), l'exposition dans la
réalité, (aux situations redoutées).
L'exposition en imagination
Elle consiste à exposer en imagination et de
manière progressive le patient aux situations anxiogènes,
l'angoisse doit chuter d'au moins 50% avant d'arrêter l'exercice.
L'exposition aux sensations redoutées
Elle consiste à exposer le patient aux manifestations
physiques d'anxiété : par exemple on le fait hyperventiler pour
provoquer des sensations d'oppression thoracique et de respiration
difficile.
L'exposition situationnelle
La patiente est invitée à s'engager dans la
situation réelle qu'elle redoute, situation travaillée en
imagination auparavent. Ces expositions partent du principe que l'exposition
répétée à la situation redoutée va conduire
à une habituation physiologique à la manifestation
d'anxiété puis à une extinction progressive.
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Il est important d'expliquer au patient le pourquoi de
l'exposition, de lister les situations posant un problème ; de donner
des conseils précis pour l'exposition.
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