2.3.6. LE ROLE DES SEPARATIONS DANS L'ENFANCE ET
L'ENVIRONNEMENT FAMILIAL
Si l'on considère l'ensemble des troubles anxieux, les
séparations précoces (décès et divorce) peuvent
être considérées comme un facteur de risque (Kendler et
coll. ; 1995). Comme dans le cas de notre patiente. Toutes les formes
d'anxiété seraient d'après Bowlby en relation avec
l'attente de disponibilité de la figure d'attachement. (Bowlby,
1980).
Les troubles anxieux, bien que très
hétérogènes, sont remarquables par le lien établi
entre l'attachement de l'enfant, qualifié de résistant, et le
développement de troubles anxieux à l'adolescence. (Warren,
1999).
L'agoraphobie, le trouble anxieux le plus fréquent chez
l'adulte, a été le premier trouble anxieux étudié
à la lumière de la théorie de l'attachement. Pour Bowlby
(1973), l'agoraphobie chez l'adulte, comme la phobie scolaire chez l'enfant est
une forme d'anxiété de séparation liée à un
attachement insécure. Dans les familles de ces patients, il
relève des éléments pouvant sous-tendre cette pathologie :
fréquence de la « parentalisation » des enfants, le
symptôme sert alors à soulager l'anxiété de
séparation du parent ; peur qu'il arrive quelque chose à la
mère ou à lui-même lors des séparations. Selon cet
auteur, les symptômes phobiques sont souvent à rattacher à
une expérience traumatique initiale qui a été
déniée par le parent, où à la suite de laquelle
l'enfant a subi une forte pression pour oublier l'événement.
L'utilisation du déni empêche l'enfant d'élaborer son
vécu affectif de l'expérience pénible, et il
n'accède donc pas à la « compétence autobiographique
», qui est la marque caractéristique d'un attachement
sécure. (Majd, 2013).
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