Conclusion
A l'issue cette étude portant sur les perceptions
locales, il ressort que les populations des communes de
Ngaoundéré sont confrontées à de nombreux
problèmes dans l'exercice de leurs activités économiques.
Ces problèmes sont, entre autres, ceux induits par des dynamiques
regressives de la biodiversité en général par une baisse
des ressources considérées comme étant de
prémières nécessité (bois de chauffe, et vainde de
brousse), une modification des conditions de vie des populations. A
Ngaoundéré, les perceptions des changements (comme les pluies
tardives, la sècheresse, la perte de la biodiversité
végétale et animale et la perte de la fertilité des sols)
par les populations les amènent à développer des
stratégies d'adaptation (Tableau 22) pour endiguer leur
vulnérabilité. La contribution des connaissances des populations
locales au développement des stratégies d'adaptation est une
variable considérable à dans la prise de décision.
Déjà ces pratiques mises en oeuvre de façon
combinée leur permettent de répondre aux problèmes
posés.
Dynamique et perception de la biodiversité
dans la ville de Ngaoundéré 121
DISCUSSION
- La ville un système complexe et dynamique, un
paysage hautement hétérogène :
Considérée comme un ensemble morphologique,
physionomique, social et culturel différencié (Rahim 2010, in
Cosinschi et Racine, 1998), la ville est un milieu complexe, dynamique, et
aux caractéristiques spécifiques où s'articulent diverses
interactions hommes/milieux mettant en jeu l'espace. En tant que système
complexe fonctionnant à des niveaux d'organisation différents,
elle est une concentration d'habitants, un milieu de fonctions croisées
dans lequel s'exercent la plupart des activités humaines (habitat,
commerce, industrie, éducation, politique, culture). S'inscrivant dans
le même contexte d'étude ; le présent travail traitant de
la dynamique de la biodiversité dans la ville de
Ngaoundéré, nous a permis de faire ressortir une diversité
de type d'occupation du sol (Figure 13) à Ngoundéré,
allant des espaces naturels (brousses, consitué des formations
végétales naturelles représentées par des
forêts galeries, des forêts claires, des savanes raborées et
boisées et des savanes arbustives et herbeuses). Tchotsoua (2006), avait
déjà traité de l'évolution de l'occupation du sol
sur le plateau de l'Adamaoua et il en ressort de ses travaux que la superficie
de la ville est passée de 219 ha en 1999, soit 0,90% de la surface de
sol occupée par la ville à 243ha en 2001, soit 1,00 % de la
surface de sol occupée ; dans la même logique, nous avons trouver
dans le cadre du présent travail, un taux d'occupation du sol par la
ville de 2%, d'où l'évoltion progressive du batit au
détriment des milieux naturels. Le l'étude des milieux
urbanisés et en cours d'urbanisation à caractère
hétérogène ainsi que la rapidité des changements
qui s'y produisent rendent complexe les approches traditionnelles de suivi
d'évolution spécifique et spatiale (cartographie), d'où la
démarche pluridisciplinaire la nécessité d'une
démarche pluridisciplinaire.
Analyse des facteurs et perceptions locales de la
dynamique de la biodiversité
Dans le cadre du présent travail, la surexploitation du
bois pour le chauffage et le commerce de la viande de brousse, sont des
facteurs responsables des pressions sur les ressourrces biologiques (faune et
flore). Tchopsala (2010) démontrait déjà que dans ses
traveaux, une forte consommation du bois d'énergie dans la ville de
Ngaoundéré, et ses environs qui s'élève à
276934,75 stères ou m3 /an. Selon la délégation
Régionale des eaux et forêt de l'Adamaoua, la demande en bois (1,
600 m3 au total) est très élevée par rapport
à d'autres pays comme le Mali où la consommation de bois
d'énergie est de 1,300 m3. Ces
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dans la ville de Ngaoundéré 122
résultats corroborent à ceux trouvés dans
le cadre du présent travail qui démontre aussi que la ville de
Ngaoundéré, la principale source d'énergie est le bois de
chauffage, (90% des ménages urbains utilisent le bois comme source
d'énergie et 100% des ménages ruraux utilisent le bois pour le
chauffage)..
S'agissant de l'évolution de la biodiversité
(regression ou évolution du couvert végétal), nous avons
mené des enquêtes auprès des populations sur leur
connaissance quant à l'état du couvert végétal. Les
résultats ont montrés que deux types d'évoluution sont
perçu par les populations ; certaines perçoivent une
évolution progressive et d'autres perçoivent une évolution
progressive. Mais disons que sur 50 personnes interrogées, 15 seulement
ont afiirmées percevoire une évolution progressive du couvert
végétal et 35 ont affirmées percevoir une évolution
regressive, ont peut donc conclure que le couvert végétal est en
voie de disparition à Ngaoundéré et ses environs, mais
avec une marge d'erreur. Ces résultats corroborent avec les travaux de
Tchotsoua (2006) qui démontre également que la ville s'agrandit
au détriment du couvert végétal. Il dmontrent
également que les espèces végétales
caractéristiques des formations végétales de
Ngaoundéré, telles que, Daniellia Oliveri, Lophira
lanceolata, Ximenia americana, Syzygium guineense, Terminalia sp, Piliostigma
Tonnengii, Hymenocardia Acida, et Annona senegalensis, à cause de
leurs multiples usages sont en voie de disparition. En effet, Maponmetsem et
al ; (1999), et Tchotsoua (2003) avaient déjà
alerté la population sur le risque des coupes de bois et les dangers sur
les formations végétales et sur la survie des espèces
végétales et animales.
La demande urbaine en produits forestiers fauniques (viande de
beousse), constitue également un facteur de d'observation de la
dynamique des populations d'animaux sauvages, dans les bassins
d'approvisionnement (aire protégées, zone de chasse, zone
périurbaine) ; la population observe la rareté de la ressource en
fonction des quantités et des fréquences de consommation de
certaines espèces. Pour Tsagué (2010), La faune sauvage constitue
une source d'alimentation pour plus de 75% de la population humaine en Afrique
au sud du Sahara, puisqu'elle joue, en plus de son rôle traditionnel de
pourvoyeur de protéines animales, un rôle d'apport de revenus
financiers aux populations rurales qui commercialisent le gibier et même
les trophées des animaux vivants ou morts ; la ville de
Ngaoundéré apparaît ainsi comme un pole de distribution de
viande de brousse, étant une zone de transition entre le Sud forestier
et le Nord Sahélien, elle est également entourées des
aires protégées du Nord au Sud, nous avons le Parc Nationale de
la Bénoué, le Parc de Boubadjida, le parc de Wasa ; et le Faro
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dans la ville de Ngaoundéré 123
vers le sud, c'est donc cette position qui explique les
différentes provenaces, qui subissent de plus en plus les effets du
braconnages.
Du fait de la densité de la population humaine toujours
croissante et de la forte demande en ressources biologiques, des populations
urbaines (UICN, 1990), l'exploitation du gibier et du bois constitue l'une des
principales contraintes pour la conservation de la Biodiversité.
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