4.2.2. Connaissances et pratiques de conservation de la
flore
Les pratiques de conservation des espèces
végétales, revêtent plusieurs formes : bois sacrés,
interdiction et contrôle des feux de brousse, maintien de certaines
espèces dans les champs. Des individus de plusieurs espèces
forestières sont protégés parce qu'ils servent d'arbres
autels. Des espèces, totem de certaines ethnies sont
préservées, comme les arbres supposés abriter des esprits
bienfaisants. Il existe des bois sacrés comme le baobab chez les peuls
par exemple.
? Les espèces protégées dans les
champs
L'agriculture périurbaine est une pratique courante
dans la région. Des arbres sont maintenus dans les champs en nombre plus
ou moins élevé au moment des défrichements. Les
intérêts de la pratique sont multiples : ombrage, fruits,
fourrage, bois. Elle constitue en même temps une forme de conservation
des espèces. Parmi les plantes citées durant les enquêtes,
dix (10) sont très fréquentes ; ce sont Vitellaria paradoxa,
Bombax costatum, Parkia biglobosa, Daniellia oliveri, Khaya senegalensis, et
Adansonia digitata.
Certaines croyances et traditions locales assurent par les
interdits de coupe des essences sacrées, une conservation des ressources
naturelles. Les pratiques agro forestières modernes telles que les parcs
arborés, les vergers et le boisement, les bandes anti-érosives et
les cultures en couloir, les brises vents et enfin les jachères
améliorées sont autant de techniques de conservation des
ressources ligneuses à développer (Tchopsala 2010).
Coord X.13, 56459 ; Y. 7,32021 ; Z. 1126m cliché Bouyo
09/2015
Dynamique et perception de la biodiversité
dans la ville de Ngaoundéré 111
Photo 8. Préservation des arbres
(Daniellia oliveri) dans des champs
Bourtrais (1984) observe que le montagnard du Nord conserve
les arbres nécessaires dans ses champs. Le paysage arboré
résulte de l'intérêt accordé à ces plantes
par le paysan. L'agriculteur, dès qu'il voit apparaître dans son
champ une espèce qui l'intéresse, en prend soin, l'entoure
éventuellement d'épines pour éviter les
déprédations du bétail. Cette sélection aboutit
à la constitution des parcs homogènes d'espèces
particulièrement utiles, et ces essences sont d'autant plus
protégées qu'elles sont considérées utiles.
Les connaissances traditinnelles, le savoir, les techniques et
les pratiques des populations en terme de conservation traditionnelle de
l'environnement, sont une surce importante de prise de décision en terme
de prise de décision. Par ailleurs, ajouter aux pratiques et savoirs
traditionnells, étant le plus souvent l'affaire d'une catégorie
de personnes (les plus âgées), il est également question
d'intégrer les savoirs basé sur les connaissances
académique de l'environnement, orinenté beaucoup plus vers la
jeunesse. Dans cette perception, nous traitons l'éducation à
l'environnement comme une réponse aux problématiques
environnementales et sociétales contemporaines. La motivation pour la
mise en place de l'éducation à l'environnement dans les
écoles est alors indispensable.
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ville de Ngaoundéré 112
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