4.2. Intégration des acteurs locaux dans les
stratégies de gestion de l'environnement
L'expression « connaissances traditionnelles »
englobe les connaissances, les innovations et les pratiques des
communautés autochtones et locales (CDB, 1992). Il s'agit des savoirs et
des savoir-faire en matière d'utilisation et de conservation de la
diversité biologique et des croyances traditionnelles qui leur sont
associées (Hady Diallo 2010). Les savoirs et savoirs-faires des
populations, à travers certaines leurs pratiques, us et coutumes
permettent de protéger les espèces floristiques et fauniques et
contribut ainsi à la sauvegarde des ressources naturelles et contribuent
à la gestion de l'environnement.
Dynamique et perception de la biodiversité dans la
ville de Ngaoundéré 109
4.2.1. Savoirs locaux et pratiques de conservation relative
à faune
Les pratiques de conservation des éléments de la
biodiversité animale sont nombreuses et anciennes. Certaines
relèvent de la culture des communautés, d'autres de
l'organisation de la chasse, du contrôle des chasseurs étrangers
et des règles à respecter par tout chasseur.
? Les espèces culturellement
protégées
Il s'agit des espèces totem, des animaux sacrés
ou d'animaux non consommés. Chaque ethnie a pratiquement un totem qui se
caractérise par une sorte de pacte sacré entre l'animal et
l'ethnie. Le totem n'est ni tué ni mangé par un membre de
l'ethnie. C'est là une source de protection dont
bénéficient plusieurs espèces. Durant les enquêtes,
les totems suivants ont été recensés :
Tableau 22. Les animaux totems
Animaux Totems Ethnies
Le Lion Mboum, Toupouri, Dii
L'Eléphant Dii, Moundang, Mboum,
Toupouri
Le Singe vert Dii, Mboum,
Le Céphalophe à flancs roux
Moundang, Mboum
L'Hippopotame Toupouri, Moundang,
Mboum
Les membres de l'ethnie ressentent une affinité
particulière avec l'animal totem.
? Les animaux non consommés, ou non
chassés
Ces animaux ne sont pas consommés pour deux raisons,
l'une religieuse et l'autre liée à des habitudes alimentaires. Le
phacochère par exemple n'est pas consommé chez les peuls
(musulmans) pour une raison religieuse (Islam). Par ailleurs, pour des raisons
liées aux habitudes alimentaires, de nombreux animaux sont
également considérés comme non consommés ; c'est le
cas du Lion par exemple. Les Zoonoses telles que le Virus d'Ebola, sont
également responsables de la non consommation de certains animaux. Au
cours des enquêtes, plus 90% de la population enquêtée ont
affirmés ne plus consommer le singe à cause du virus Ebola.
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