VI- SENSIBILITE AUX ANTIBIOTIQUES
Pendant notre période d'étude, nous avons
testé divers antibiotiques en fonction des germes isolés et de la
disponibilité des disques d'antibiotiques.
Etant donné que les Gram négatifs et les Gram
positif étaient représentés dans des effectifs presque
similaires soit 14 et 11 respectivement, avec un ratio Gram négatif -
Gram positif de 1,3/1, nous avons analysé la sensibilité aux
antibiotiques par rapport à chaque groupe de germes.
Par rapport au gram négatifs, il en ressort qu'ils ont
eu une bonne sensibilité à l'imipenème dans 100% des cas
et à l'amikacine dans 60% des cas. Djeumene a retrouvé une bonne
sensibilité à l'imipenème (100%), à l'amikacine
(96,9%) et à la ciprofloxacine (86,2%) aux bacilles grams
négatifs (14), Djoupomb quant à elle a
retrouvé une bonne sensibilité à l'imipenème
(100%), la ciprofloxacine (90%) et l'ofloxacine (83%) aux bacilles grams
négatifs (13). Au Maroc, les grams négatifs
étaient sensibles aux C3G (100%) et à l'ampicilline (48%)
(44) tandis qu'en Inde, ils avaient une meilleure
sensibilité à l'imipenème (92,8%), l'amikacine (77,2%), la
céfotaxime (66,7%) et l'ampicilline (66,7%) (10).
Les Cocci grams positifs quant à eux ont eu une bonne
sensibilité à l'imipenème dans 90,9% des cas et à
l'amikacine dans 70% des cas dans notre étude. Djeumene a
retrouvé une bonne sensibilité à la Cloxacilline (66,7%),
la gentamicyne (83,3%) et la netilmicine (80%) (14), et dans
l'étude de Djoupomb on a noté une meilleure sensibilité
à l'amikacine (71,43%) (13). En Inde, on a
retrouvé une sensibilité des Cocci gram positif à la
vancomycine (100%), la cefotaxime (100%), la gentamycine (86%) et la
ciprofloxacine (66,7%) (63). Au Maroc, l'ampicilline avait
gardé une meilleure sensibilité sur les gram positifs
(44).
Thèse de doctorat en médecine
présentée par KEMEZE ZEUFACK Sandrine Page 62
DISCUSSION
Dans notre étude, nous n'avons pas testé les
quinolones, ceci dû à l'absence des disques d'antibiogramme.
Il y a une nuance avec l'usage de l'imipénème en
traitement probabiliste quand la méningite néonatale n'est pas
encore exclue. Il peut causer des convulsions chez les patients ayant une
méningite (65). Donc son usage doit être requis
quand la méningite est exclu, sinon les méropénèmes
constituent une alternative (65).
VII- EVOLUTION
Des 300 nouveau-nés inclus dans notre étude, 253
ont eu une évolution sous traitement médical parmi lesquels 168
ont retrouvés la guérison soit 66,4% et 85 sont
décédés, soit un taux de décès de 33,6%.
Notre taux de décès est semblable à celui
d'Azoumah et al. au Togo (33%) (66) inférieur à
celui de Kago et al. (46,7%) (56 ) et supérieur
à celui d'Akaffou et al. à Abidjan (26,7%) (21),
Djoupomb (22%) (13), Djeumene (6,7%) (14)
et de Chiabi et al. à Bertoua (5,2%) (3).
Notre taux de décès peut s'expliquer par le retard de
référence, les conditions de transport non appropriés des
nouveau-nés et une mauvaise compliance au traitement par manque de
moyens financiers.
Nous notons que 83,5% des nouveau-nés étaient
décédés avant 7 jours de vie, 80% avaient un poids de
naissance < 2500g, 71,7% avaient un âge gestationnel < 37 semaines
et le Klebsiella pneumoniae était le germe le plus
sévère en terme de mortalité avec 2 cas de
décès sur 4 cas isolés, soit 50%. Notre taux de
décès plus élevé dans la période
néonatale précoce (83,5%), par rapport à la période
néonatale tardive (16,5%) a également été
retrouvé avec des pourcentages différents par Djoupomb (93,7%)
(13), Azoumah et al au Togo (95,6%) (66). Par
contre, dans une étude multicentrique de l'OMS dans six pays en
développement, le taux de mortalité dans la période
néonatale précoce est de 9,9%, taux inférieur au notre
(64). Djoupomb dans sa série a retrouvé les
mêmes facteurs de mauvais pronostiques que nous à savoir
l'âge au décès < 7 jours, le faible poids de naissance
et la prématurité (13).
La grande mortalité dans la période
néonatale précoce dans notre étude peut s'expliquer par le
fait que les infections se révélant à cette période
sont très sévère et l'immaturité immunitaire est
plus marqué à cette période.
![](Les-infections-neonatales-bacteriennes--l-hpital-Laquintinie-de-Douala-Aspects-epidemiologi21.png)
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