5.2.3. Situation des ressources matérielles du
M-E
Il ressort de la présente étude que l'ENI/TT
dispose d'un important lot de ressources matérielles pour la
réalisation des séances de M-E. Les répondants font cas de
l'existence de plusieurs appareils mais aussi de salles de M-E (figure 3). Pour
70 % des formateurs, les salles de M-E sont bien équipées (figure
2).
Cependant, trois problèmes se posent concernant ce
matériel. Il s'agit des modalités de sa gestion, de la
qualité de son utilisation et de la qualité des salles.
En ce qui concerne le premier point, une forte majorité
des formateurs souligne que le matériel de M-E est géré
par un formateur. Cependant, certains d'entre eux précisent que le
matériel est géré par l'administration. En termes clairs,
une partie du matériel est gérée par le formateur et
l'autre par l'administration. Cela dénote d'un manque de confiance ou
d'un conflit de compétence entre les responsables administratifs et le
formateur chargé de la gestion du matériel. Le Consensus
à la base a donc manqué dans la mise en oeuvre de
l'innovation. Si nous admettons que les objectifs fixés par le sommet
ont été approuvés, la manière de les atteindre
divise cependant la base, notamment l'administration et les formateurs.
Le second point examine le niveau d'utilisation du
matériel de M-E. En effet, à la lecture du tableau 19, l'on se
rend compte que les formateurs visionnent leurs leçons plus
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qu'ils ne les présentent, mettant ainsi de
côté le dispositif temporel de présentation et d'analyse
d'une séquence de M-E26. Ainsi, 50 % d'entre eux ont
visionné entre deux et quatre fois leurs leçons alors qu'ils n'en
ont présenté qu'une seule fois. Le film du M-E est devenu donc
pour la plupart des formateurs un simple objet ludique au lieu de faire l'objet
de réflexion. L'appropriation du M-E laisse donc à désirer
car ce dernier n'est pas pratiqué de façon systématique et
rigoureuse.
Quant au troisième point, il soulève la question
des normes de construction des salles de M-E. En effet, ce sont 65 % des
formateurs qui estiment que ces salles ne sont pas du tout adaptées
à la réalisation des séances de M-E (figure 6). Les normes
de construction ne conviennent pas et il manque de baie vitrée entre les
salles de cours et la salle d'observation.
La théorie de l'apprentissage social attribue pourtant
les changements dans le comportement d'un individu à deux causes
principales : l'observation et l'imitation. Le processus de l'apprentissage
vicariant est ainsi tronqué chez les futurs maîtres par le manque
de modèle à observer et à imiter.
Au regard de ces informations et si nous nous
référons à notre modèle d'analyse, l'on se rend
compte, une fois de plus, que la composante Ressources est affaiblie
par le manque d'infrastructure technique permettant à l'innovation
d'aboutir à de bons résultats. En admettant que les besoins ont
été correctement définis et que le problème a
été correctement analysé27, il est
évident que la réalisation de la solution rencontre
d'énormes difficultés d'ordre matériel.
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