5.2.1. Formation dans le domaine du M-E
L'étude révèle que 62 % des formateurs et
près de la moitié des responsables administratifs ont
été formés en M-E (tableau 13). Cependant, derrière
ces taux se cachent d'autres réalités. En effet,
interrogés sur la qualité de leur formation, la majorité
des répondants affirme que leur formation est insuffisante voire
très insuffisante. La formation n'est satisfaisante que pour peu d'entre
eux (figure 1).
Il convient de relever ici que les rares fois que la formation
en M-E a été effectuée, elle s'est
révélée insuffisante car c'est une formation purement
théorique sans application pratique. Par exemple, il n'y a pas eu de
simulations de séances de M-E ni de manipulations d'appareils
destinés au filmage et au montage dans ce domaine.
L'insuffisance de cette formation est confirmée par
l'incapacité de la majorité des formateurs (76 %) à
manipuler une caméra (tableau 16).
Cependant, l'on peut se féliciter du fait que presque
tous des futurs maîtres aient entendu parler du M-E (tableau 12).
Certes, des formations ont été dispensées
aux formateurs et aux responsables administratifs mais il y a lieu de
s'interroger sur leur efficacité. Le nombre de sessions de formation et
leur durée permettent d'apprécier l'efficacité de la
formation donnée.
Le nombre de sessions des formations est très faible
(tableau 15). La durée de ces sessions reste également
très faible (tableau 14). La formation en M-E est donc insuffisante
à l'ENI/TT. Les résultats révèlent un faible niveau
de formation des formateurs et des responsables administratifs.
Rappelons que selon le modèle d'analyse IACR (Havelock
et Huberman, 1980), une bonne Infrastructure (I) consiste à
définir correctement les besoins, à analyser correctement le
problème, à trouver une solution appropriée et
matériellement réalisable et à mettre en oeuvre rapidement
et de manière fiable la solution. Une forte Autorité (A)
signifie qu'il y a des personnes qui travaillent pour qu'un besoin soit
reconnu, que le problème soit étudié, qu'une solution soit
trouvée à ce problème et qu'elle soit appliquée de
façon correcte et suivie. Le Consensus (C) exprime le fait que
les personnes participant à l'innovation approuvent les objectifs et la
manière de les atteindre. Les Ressources (R) désignent
un personnel hautement
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qualifié, une bonne infrastructure technique et de
communication et, un capital nécessaire pour obtenir l'un ou l'autre.
En se référant à ce modèle, on se
rend compte aisément d'une défaillance dans le système. En
effet, le volet Ressources est handicapé non pas par le manque
d'infrastructure de communication ou de capital financier que nous n'aborderons
pas ici car cela dépasse le cadre de notre étude mais par le
manque de personnel qualifié pour la mise en oeuvre de l'innovation.
Peu d'efforts sont fournis par la Direction de la formation
initiale et continue (DFIC) pour former les formateurs et les responsables
administratifs de l'ENI/TT dans le domaine du M-E. Dans le cadre d'un projet
d'une telle envergure, la formation ne peut se ramener à quelques
séances occasionnelles. Cette formation, assurée habituellement
de façon intégrée dans une formation
générale en APC, ne peut permettre aux formateurs de mettre en
oeuvre de façon correcte et régulière le M-E. Sinon, le
niveau d'études (tableau 9) et l'âge des agents (tableau 8)
permettent de présumer qu'ils pouvaient apporter le changement
souhaité s'ils étaient suffisamment outillés.
La léthargie dans laquelle végète
aujourd'hui le M-E à l'ENI/TT est l'une des conséquences du peu
d'importance accordée à la formation des formateurs et des
responsables administratifs de cet établissement. Les futurs
maîtres y sortiront sans bénéficier des avantages
liés à cette innovation pédagogique qu'est le M-E.
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