C- Méthodologie
La méthodologie que nous allons utiliser dans
le cadre de ce travail est absolument documentaire, mais avec des approches
comparatives et déductives. Par-là même, nous allons donner
la priorité aux différentes études faites en
matière d'économie internationale sur Haïti et sur les
autres pays de la ZLEA, soit par les institutions nationales ou internationales
oeuvrant dans ce genre d'activité.
En fait, c'est une approche probabiliste basée
sur des modèles mathématique, statistique et
économétrique. Enfin, vu l'importance d'un tel sujet, nous allons
utiliser beaucoup de livres et documents traitant le libre-échange
commercial, ses avantages et ses inconvénients
économiques.
D- Objectif général
En traitant ce thème, nous voulons montrer
l'importance de la Zone de Libre-échange dans l'espace économique
des Amériques avec ses enjeux et ses perspectives économiques
pour Haïti.
E- Objectifs spécifiques
De façon spécifique, on se propose dans ce
travail de :
1) comprendre la Zone de Libre-échange selon
l'approche protectionniste ;
2) comprendre la Zone de Libre-échange selon
l'approche libre-échangiste.
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F- Intérêt du travail
La zone de libre-échange dans le continent
américain va être un marché inter-échange entre les
34 pays de la zone. En fait, elle pourrait être une grande
opportunité de croissance pour l'économie haïtienne si les
autorités économiques haïtiennes arrivaient à
définir des politiques publiques capables de stimuler la production dans
l'économie.
Avec les hypothèses posées, tout en
tenant compte du modèle économique qui se trouve en annexe de ce
travail, on essaie de comprendre l'économie haïtienne et son poids
par rapport au reste du monde.
Ainsi, en traitant un pareil thème dans le
cadre de notre mémoire de sortie, c'est pour montrer le rôle de
moteur de croissance peut jouer la zone de libre-échange des
Amériques dans le développement économique et social
d'Haïti si les autorités économiques du pays pensent
à contrôler la balance commerciale et le taux de change par une
politique économique de rigueur.
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CADRE THEORIQUE ET CONCEPTUEL
a) Cadre théorique
Le concept zone de libre-échange fait
aujourd'hui la une des actualités nationales et internationales, soit
avec le marché caribéen le CARICOM ou le grand
marché régional la ZLEA.
La zone de libre-échange est inhérente
à l'intégration économique et elle désigne
l'ensemble de pays pour lesquels il n'existe pas de droits de
douane8 ni de contingentement9. Stricto sensu, la zone de
libre-échange est l'ensemble des échanges internationaux de biens
et services et elle peut être étudiée au sens large comme
étant une certaine faiblesse d'un pays, parce qu'il ne dispose de toutes
les ressources : matières premières et facteurs de production,
par exemple, capital, travail et technologie sur son propre
territoire, et aussi pour profiter des différences de coûts de
production entre les pays de la zone, ce qui entraîne une certaine
spécialisation internationale.
En outre, David RICARDO le défenseur
lucide du libre-échange commercial va tenter de montrer que la zone de
libre-échange est favorable y compris dans le cas où un pays ne
disposerait d'aucun avantage absolu. Pour D. RICARDO pour qu'un pays
bénéficie de l'échange international, il suffit que chaque
pays se spécialise dans le ou les produits pour lesquels il dispose d'un
avantage comparatif ou relatif. Ainsi, dans le cadre de ce travail, nous
appuyons toutes nos réflexions sur la théorie de l'avantage
comparatif de David RICARDO.
b) Représentation mathématique du
modèle ricardien (Cas hypothétique)
La représentation mathématique du
modèle ricardien est présentée de la manière
suivante :
p(x) = We(x) pour un bien produit en Haïti p(x) =
W*e*(x) pour un bien produit dans la ZLEA
Si pour produire en Haïti une unité du
bien x exige nécessairement e(x) heures-travail et lesquelles donnent un
profit We(x). Si ce même bien est importé, le revenu du travail
qui
8 . Droit de douane ou tarif douanier : Le droit de
douane ad valorem ou tarif nominal est une taxe imposée sur les
importations en pourcentage de leur valeur. Cette taxe est payée par les
consommateurs nationaux et perçus par l'Etat. Lexique
économique, page 205.
aurait été employé pour une
unité du bien x en Haïti peut acquérir We(x)/p(x)
unités d'importations de x, avec p(x) = W*e*(x). En outre, il est plus
intéressant pour Haïti d'importer le bien x si le nombre d'heures
en travail peut produire une unité de x directement est susceptible de
permettre d'avoir de façon inverse davantage d'une unité de x par
le biais des biens d'exportations étant fabriqués en
compensation, cela nous permet d'écrire :
1
p x
( ) = we (
x ) >
p(x)
w*e*
x
( )
Autrement écrit,
e*
(x)E(x) w
=
<
w
*
e(x)
Au fait, nous avons constaté que la structure
de spécialisation prônée par D. RICARDO est
clairement réalisée à condition que Haïti fabrique
tous les produits pour lesquels E(x) > W/W* tandis
que la ZLEA fabrique tous les produits pour lesquels E(x) <
W/W*. Ainsi, nous disons que les gains de l'échange sont
assurés car les dangers de détérioration des termes de
l'échange mentionnée par Raùl
PREBISCH10 et Hans SINGER11 sont
moindres.
c) Un exemple chiffré du modèle
ricardien
Pour une compréhension parfaite des arguments
de la représentation mathématique du modèle ricardien,
nous sommes obligés de les appuyer par un exemple chiffré.
Pensons qu'Haïti et la ZLEA ont les besoins unitaires en travail
précisés dans le tableau ci-dessous :
Tableau # 1
Besoins unitaires en travail
Huile essentielle Alcool
Haïti eLc = 2 eLw = 4
ZLEA e*Lc = 12 e*Lw = 6
|
. Restriction quantitative qui porte sur les flux
physiques d'importations. Ibid , page 157.
10 .Raùl PREBISCH, " The Economic Development
of Latin America and its Principal Problems », United Nations
Department of Economic Affairs, New York.
11 . Hans SINGER, Introduction à
l'économie du développement, page 102.
Page 18
En Haïti, nous avons eLc = 2,
eLW = 4 : le coût d'opportunité12 d'huile essentielle
en termes d'alcool est par conséquent eLc/eLW = 2/4 = 1/2. Tandis que le
coût d'opportunité de l'huile essentielle dans la ZLEA est
e*Lc /e*LW = 12/6 = 2. Nous disons à
l'équilibre régional, le prix relatif de l'huile essentielle doit
être compris entre ces deux valeurs. Dans le cadre de notre analyse,
imaginons qu'à l'équilibre régional Pc/Pw = 1 : un baril
de l'huile essentielle s'échange contre un baril d'alcool sur le
marché régional :
*
P e
W LW
eLW
Page 19
ou
Avec ce prix relatif de l'huile essentielle, nous
voyons clairement que chaque pays a une spécialisation comme le veut
D. RICARDO, Haïti dans l'huile essentielle et la ZLEA dans
l'alcool.
d) Cadre conceptuel
Dans le cadre de ce travail, nous allons faire usage
de beaucoup de concepts, c'est pourquoi nous voulons y mettre un cadre
conceptuel, question de permettre sa compréhension très simple
pour tous les professeurs, étudiants et chercheurs qui veulent en faire
un outil de recherche et de documentation en matière d'économie
internationale. Les plus nécessaires sont :
· Action : Titre de
propriété d'une entreprise. Une action représente une
fraction de l'actif d'une entreprise et donne droit à une partie de ses
profits (ou dividendes). En général, les actions se transigent
sur le marché boursier.
· Amortissement : Dépenses
d'entretien des équipements productifs. L'amortissement correspond
à la valeur de dépréciation de ces
équipements.
· Analyse normative : Elle incorpore
des jugements de valeur sur une situation et elle étudie le monde tel
qu'il devrait être.
· Analyse positive : Elle cherche
à expliquer les phénomènes économiques à
partir d'hypothèses mesurables et vérifiables et elle
étudie le monde tel qu'il est.
12
|
. Coût d'opportunité : Gain
qu'entraînerait un emploi alternatif des ressources propre d'un
agent
|
|
·
Page 20
Arbitrage : C'est
un choix entre deux possibilités qu'on effectue en tenant compte de
l'option à laquelle on renonce.
· Assiette fiscale : Elle correspond
à l'ensemble des dépenses et des revenues assujettis à
l'impôt. Avance en devises : C'est l'emprunt en devises
étrangères auprès d'une banque. L'avance en devises est
une technique utile pour les exportateurs qui désirent se
prémunir contre les variations du taux de change.
· Balance commerciale : Une des
composantes de la balance des paiements(BP) ou encore l'excédent ou le
déficit résultant de la comparaison des dépenses d'un pays
pour l'importation des marchandises et les recettes tirées de ses
exportations.
· Balance courante : C'est la partie de
la balance des paiements qui comprend les exportations et les importations des
marchandises.
· Balance des capitaux : C'est une
partie de la balance des paiements qui comprend les entrées et les
sorties de capitaux sous forme de placements (actions, obligations, etc.) et
d'investissements directs.
· Balance des invisibles : C'est la
partie des transactions internationales portant sur des services, des revenus
de placement et des transferts.
· Balance des paiements :
Présentation de l'ensemble des transactions financières d'un pays
avec l'extérieur à l'aide de deux grandes catégories de
compte : Compte courant (Balance commerciale) et compte capital (Entrées
et sorties de capitaux).
· Banque centrale : C'est un organisme
public mandaté par l'État pour appliquer la politique
monétaire. La banque centrale contrôle l'offre de monnaie,
gère les comptes des banques commerciales, sert d'agent financier
à l'État et intervient sur le marché des
changes.
· Banque commerciale : Institution
financière qui a le pouvoir de créer de la monnaie en accordant
des prêts. Comme les entreprises, les banques commerciales financent
leurs activités en vendant des services.
· Bon du Trésor : C'est un titre
émis par l'État pour financer ses opérations et dont
l'échéance varie de 3 mois à 1 an. Les bons du
Trésor sont vendus à un prix inférieur à leur
parité et procurent un rendement égal à la
différence entre leur prix de vente et leur
parité.
économique, Lexique économique, page
171.
· Budget : Le
budget présente l'état des recettes et des
dépenses.
· Change à terme : C'est une
opération d'achat ou vente de devises à une date
ultérieure, mais à un taux fixé immédiatement. Le
change à terme est une technique qui permet de se prémunir contre
les variations du taux change.
· Chômage : C'est une situation
économique caractérisée par le manque
d'emplois.
· Coefficient d'ouverture : C'est une
proportion des importations ou des exportations dans le PIB.
· Contraintes extérieures :
Limites imposées à la politique économique nationale par
les conséquences de l'ouverture sur le reste du monde.
· Crise économique : Il y a
crise économique, c'est quand l'état de l'économie ne
permet pas d'atteindre les objectifs souhaités, c'est-à-dire le
plein-emploi, stabilité des prix, etc.
· Cycle économique : C'est la
succession de deux phases, l'expansion et la récession.
· Déflation : C'est la baisse du
niveau général des prix.
· Dépenses publiques : Ce sont
les dépenses de l'État qui servent à la production des
biens et services publics.
· Dépréciation : Perte de
valeur d'une monnaie par rapport à une devise
étrangère.
· Désinflation : C'est la baisse
graduelle du taux d'inflation.
· Dette publique : C'est la dette de
l'État qui résulte des emprunts ayant servi à financer les
déficits budgétaires.
· Développement économique
: Ensemble de structures économiques, sociales et structurelles
amenant à une meilleure organisation du processus de
production.
· Disponibilité de devises :
Capacité de l'économie à générer des devises
par ses exportations pour faciliter ses transactions avec
l'extérieur.
· Droit de porte : Droit ou taxe
perçu sur des marchandises transportés d'une zone
douanière à une autre.
· Economie d'échelle :
Augmentation de la capacité de production d'une entreprise par le biais
de la technologie, entraînant la baisse du coût de chaque
unité produite.
Page 21
· Économie ouverte
: C'est une économie où les
exportations et les importations occupent une place importante dans le
PIB.
· Économie souterraine : C'est
un ensemble des activités économiques qui échappent
à la comptabilité officielle et à
l'impôt.
· Efficacité économique :
L'économie est efficace quand les ressources sont utilisées de
manière à produire le maximum de biens pour satisfaire le plus
grand nombre possible de besoins.
· Entreprise : C'est une organisation
qui produit des biens et services destinés à la
vente.
· Exportations : Vendre sur les
marchés internationaux des biens et services fabriqués par les
nationaux.
· Forum de Davos : Rencontre annuelle,
qui se tient dans la station de sports d'hiver des Grisons (Suisse), entre les
principaux leaders mondiaux des milieux politique, industriel et
financier.
· Forum Social Mondial de Porto Alegre
: Rencontre des antimondialistes ou des altermondialistes, qui se tient
dans la ville de Porto Alegre du Brésil pour rejeter le «
diktat » imposé par les institutions financières
internationales aux pays en développement et refuser la «
marchandisation » du monde qui s'opposerait au détriment
des populations pour le seul profit de grands groupes financiers et
industriels.
· Hot money : Capitaux flottants allant
d'un pays à l'autre à la recherche de meilleurs rendements
à court terme.
· Importations : Faire entrer dans le
pays des biens et services produits par les étrangers.
· Impôt progressif : C'est un
système d'impôt direct dans lequel chaque tranche de revenu
additionnel est imposée plus lourdement que la tranche
précédente.
· Indice des prix à la consommation
(IPC) : L'IPC représente la moyenne pondérée de tous
les indices de prix des produits consommés par les ménages. Le
taux de croissance de l'IPC d'une année à l'autre donne le taux
d'inflation.
· Marge de fluctuation : En vertu des
statuts du Fond Monétaire International (FMI), les monnaies peuvent
varier sur le marché des changes dans une certaine proportion. Cette
proportion s'appelle marge de fluctuation.
Page 22
· Nouveaux Pays Industrialisés (NPI)
: Sont des pays en développement connaissant un
taux de croissance élevée, une contribution de l'industrie au
PI13 supérieure à 25% et dont les exportations sont
composées en majorité de produits
manufacturés.
· Offre de devises : Habituellement
définie comme étant la somme de devises détenue par les
agents économiques pour effectuer des transactions avec des agents
économiques résidents et non-résidents.
· Périphérie, Pauvre, Sud, PVD
ou PMA : Pays participant au commerce international avec en grande partie,
des produits agricoles ou produits primaires.
· Politique monétaire :
Politique gouvernementale, conduite par la banque centrale, visant à
faire varier soit l'offre de monnaie, soit les taux
d'intérêt.
· Price-maker : Littéralement
faiseur de prix. Une entreprise est pricemaker lorsqu'elle a la
possibilité de fixer son prix sans qu'il en découle de
dégradation grave de son résultat.
· Price-taker : Littéralement
preneur de prix. Une entreprise est pricetaker lorsque le prix du marché
s'impose à l'entreprise.
· Produit Intérieur Brut (PIB) :
Est une estimation de la valeur de ce qui a été produit dans un
pays au cours d'une année.
· Produit National Brut (PNB) : Est la
valeur de la production réalisée par les facteurs de production
nationale, y compris la production qu'ils réalisent hors du territoire
national.
· Régime douanier suspensif :
Marchandises importées sur lesquelles ne prélèvent aucun
droit de douane.
· Réimportation : Faire rentrer
sur le territoire national des marchandises exportées
préalablement.
· Riche, Nord, Centre ou
Industrialisé : Pays faisant leur commerce avec le reste du monde,
échangeant majoritairement des produits manufacturés.
· Secteur abrité :
Réunion de tous les agents économiques
résidents.
· Secteur exposé :
Réunion de tous les agents économiques
non-résidents.
· Secteur primaire : Le secteur
primaire correspond aux activités dans l'agriculture, la sylviculture et
la pêche.
· Secteur privé : Ensemble des
entreprises privées.
Page 23
· Secteur public :
Administrations publiques et entreprises publiques.
· Secteur Secondaire : Il correspond
aux activités dans l'industrie et le bâtiment.
· Secteur tertiaire : Il correspond aux
activités dans le commerce, les transports, les
télécommunications et les services marchands et non
marchands.
· Secteur : Ensemble d'activités
reliées par des caractéristiques communes.
· Taux de change : Quantité de
monnaie nationale nécessaire pour obtenir une autre devise.
· Termes de l'échange :
Estimation de ce que fournit un pays aux autres pays en échange des
biens qu'il importe. Les termes de l'échange peuvent être
appréciés par le rapport entre le prix moyen des produits
exportés et le prix moyen des produits importés.
· Zone de libre-échange :
Ensemble de pays entre lesquels il n'existe pas de droits de douane ni de
contingentement.
*
* *
Page 24
Page 25
PREMIÈME PARTIE
ÉTUDE DE L'ÉCONOMIE HAÏTIENNE ET LA
ZLEA
Pour avoir une vision claire de
l'économie haïtienne et de celle de la ZLEA nous devons les
étudier pendant plusieurs périodes, l'économie de tout
pays de la région connait toujours de cycle qui comprend des phases
d'expansion (prospérité, essor, boom), de crise, de
contraction (dépression) et de reprise.
La ZLEA comme tout autre marché de
libre-échange est assis sur une perspective de l'élargissement de
la capacité des économies dans la région américaine
dans l'esprit d'y créer de la richesse tant sur le plan de la production
que sur le plan monétaire.
C'est pourquoi dans cette partie nous voulons faire un
grand coup de projecteur sur les économies de la ZLEA.
En fait, la première partie de notre travail
ayant pour titre : Etude de l'économie haïtienne et la
ZLEA.
Et elle est composée de deux chapitres qui sont
formulés ainsi :
> Situation économique d'Haïti et
celle de la République Dominicaine et de la Jamaïque pour
étude comparative et de la ZLEA.
> Etude de la ZLEA à la lumière des
grandes théories économiques.
Enfin, l'objectif que nous fixons dans cette partie
est très grand, nous voulons montrer à l'aide des statistiques
nationales et internationales comment évoluer les économies de la
région américaine pour des périodes allant de 1 970
à 2006. Et, nous allons comprendre la ZLEA par des théories
économiques élaborées sur la libéralisation des
marchés.
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