CHAPITRE I
SITUATION ECONOMIQUE D'HAITI, DE LA REPUBLIQUE
DOMINICAINE ET DE LA JAMAIQUE POUR UNE ETUDE COMPARATIVE ET DE LA
ZLEA
La situation économique d'un pays traduit
toujours sa position économique à l'échelle de
l'économie mondiale ou régionale. En outre, au seuil de ce
nouveau millénaire toutes les autorités responsables et
respectables de la planète élaborent des stratégies
macroéconomiques en vue d'améliorer la situation
économique et sociale de leur pays.
En fait, chaque pays de cette ZLEA a une situation
économique particulière. La situation économique de la
République d'Haïti pendant les vingt trois(23) dernières
années(1 981 -- 2004) est critique avec des taux de croissance
très faible voire quelques fois négatifs. L'économie
américaine pour sa part est plongée dans une phase de
récession avec un taux de chômage avoisinant le 6% et elle vit
sous les menaces quotidiennes des terroristes
d'Alquaïda13, depuis la destruction complète
du World Trade Center14, ce qui a développé
une véritable psychose de peur chez les agents économiques
américains.
Le Brésil, 10e puissance
économique mondiale15, est en effet le champion des
inégalités. Le revenu moyen des Brésiliens n'a pas une
grande signification pour les 40% des plus pauvres qui ne perçoivent que
moins de 10% du revenu national. Quant à l'économie de la
République Dominicaine, elle est dans l'impasse après la grande
crise overtrading16 de la banque BANITER17 qui a
laissé un trou financier de cinquante cinq(55) milliards de pesos
représentant 20% du PIB dominicain. Ce malaise a engendré une
dépréciation du peso et empêché du même coup
à l'économie dominicaine de trouver les fortes croissances
connues sur la première administration de Leonel
FERNANDEZ18. Mais, malgré cela les zones franches de la
République Dominicaine ont connu une croissance énorme
résultant de l'augmentation des exportations (Voir Tableau # 19 en
Annexe). Du côté de la Jamaïque les indicateurs
économiques ont eu un très bon comportement. Par exemple, les
recettes publiques de ce pays sont estimées pour l'exercice fiscal 2002
-- 2003 à 264 9 millions de dollars US(Source : Collection Microsoft
Encarta 2006).
13 .Résseau terroriste dirigé par
Oussama Ben Laden.
14 .Les deux tours jumelles symbolisant la puissance de
l'économie américaine.
15 . Source : Introduction à l'économie
du développement, page 165.
16 .Situation d'une entreprise dont l'activité
dépasse ses possibilités financières.
17 . Qui était la deuxième banque
commerciale de la République Dominicaine en terme de
dépôts.
18 . Leonel FERNANDEZ : Deux fois élus
président de la République Dominicaine.
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En sortant de la République d'Haïti, de la
République Dominicaine et de la Jamaïque passant par les USA pour
arriver au Brésil nous voyons que la situation économique de la
région est complexe, c'est pourquoi nous allons passer au peigne fin la
situation économique d'Haïti de 1 970 à 2004 et
étudier d'une manière générale celle de la
République Dominicaine, de la Jamaïque, des Etats-Unis
d'Amérique, du Brésil et, en général, la situation
économique de la ZLEA pour la période de 1 970 à
2006.
A- Raison justifiant la ZLEA
Aucune économie de la région ne peut
prétendre d'avoir sur son propre territoire tous les facteurs de
production et tous les biens et services demandés par leurs habitants.
Depuis des années, l'économie mondiale a connu des mutations. La
question de souveraineté et de frontière est
dépassée car on parle partout de la mondialisation ou de la
globalisation de l'économie. Ainsi, il y a plusieurs raisons qui peuvent
justifier la ZLEA :
a) Différence de climat
b) Gap technologique
c) Capacité de l'économie
a) Différence de climat
La région américaine est partagée
entre le climat tropical et tempéré. Des pays comme Haïti,
la République Dominicaine, la Jamaïque, pour ne citer que ces
pays-là qui sont tous des pays tropicaux ont la capacité de
cultiver des denrées comme : l'ananas, le petit mil,
le sisal, le coton, le café, la canne
à sucre, le cacao. Ils sont en majeure partie des PVD et
ils participent au commerce international avec des produits agricoles (produits
primaires). C'est pourquoi, nous disons qu'ils ne peuvent pas influencer le
prix de leurs denrées. Aussi les économistes les appellent-ils
des « price-taker » sur le marché
mondial.
En revanche, le Canada a un climat
tempéré tandis que les Etats-Unis sont partagés entre le
tropical et le tempéré. Ils peuvent produire : le soja,
la pomme, le blé, la betterave, le
raisin, la cerise. Ils sont considérés comme
des pays du centre et dans le commerce international ils vendent des biens
manufacturés, ce qui leur donne un développement
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économique rapide et soutenable. Ils sont
capables de fixer le prix des denrées agricoles sur le marché
mondial ; ce faisant, ils sont appelés de « price-maker
».
b) Gap technologique
C'est le retard d'un espace économique (pays
ou continent) par rapport à un autre dans le domaine technologique
(connaissance, maîtrise et l'application des techniques). Dans la ZLEA,
tous les pays n'ont pas la même capacité technologique. Certains
pays de la région, par leur faible contenu technologique, sont
cantonnés dans la production parce qu'ils ne peuvent satisfaire
entièrement les goûts des consommateurs ; d'autres pays, par suite
de surplus de production des produits alimentaires et de matières
premières avec le progrès réalisé dans le domaine
de la biotechnologie surtout avec les Organismes
Génétiquement Modifiés(OGM) et également par
suite d'un développement technologique considérable seraient
exportateurs de ces produits-là. Enfin, les PVD de la ZLEA devraient
déployer beaucoup d'efforts pour combler ce gap technologique, sinon,
ils auraient du mal à s'affirmer réellement dans cette
zone.
c) Capacité de
l'économie
La capacité de l'économie ou la taille
de l'économie peut se définir comme étant l'ensemble des
moyens, par exemple : ressources humaines, financières et
matérielles ; qu'une économie utilise pour produire des biens et
services dans l'esprit de répondre aux demandes solvables des
consommateurs, soit internes ou externes. Pourtant, certains PVD de la
région, avec des difficultés énormes, comme les faibles
capacités d'absorption pour attirer les « hot-money »
ou d'accumulation de capitaux ainsi ils font face à un grand
déséquilibre au niveau de la production, c'est-à-dire
leurs offres de biens et services ne peuvent satisfaire les demandes de biens
et services de leurs habitants. Par conséquent, pour compenser ce
déséquilibre, ils sont obligés d'avoir recours aux
marchés internationaux.
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