Paragraphe 4 Protection de la
biodiversité : aller à l'éssentiel
Pourquoi depuis la tenue en 1992, du célèbre
sommet de Rio organisé par les nations unies et la ratification la
même année de la convention sur la diversité biologique
(CDB) n'est-on pas parvenu à protéger la
biodiversité ?
D'abord parce que la notion de patrimoine naturel telle
qu'elle est envisagée dans les conventions internationales est en
décalage avec l'appréhension qu'en ont les populations
locales.Dans les instances internationales,tout est considéré
comme patrimoine à conserver et à transmettre ce qui conduit
parfois à exclure les hommes d'une nature sanctuarisée ou encore
à déplacer leurs villages...Alors même que dans certaines
langues,le mot patrimoine n'existe pas.Il est donc plus pertinent
« d'identifier les éléments de la nature
auxquels les peuples sont attachés car il existe bien des patrimoines
locaux dont la composition est très
diverse ».L'objectif est de mieux cerner la diversité
des connaissances,des pratiques et techniques rattachées aux patrimoines
locaux afin d'imaginer avec les décideurs, les stratégies de
conservation les mieux adaptées aux réalités.Par
exemple,on peut responsabiliser certains membres d'une population en les
associant aux projets de conservation.
Ainsi,on peut confier aux populations locales la gestion
durable et la valorisation de certaines ressources comprises dans les limites
de leur territoire.On peut aussi encourager la valorisation de la
biodiversité sous de nouvelles formes.La labéllisation de
productions locales est une piste intéressante : elle peut
permettre de sauvegarder la diversité du vivant,tout en relançant
l'économie et en luttant contre la déprise rurale,le manque
d'entretien de certains espaces, mais aussi la surexploitation de certaines
ressources. Puis, il est illusoire de vouloir attribuer une valeur
économique à la biodiversité. La
représentation économique du monde repose sur la
distinction première entre les agents humains et les
biens à leur disposition,réduit la biodiversité à
son utilité identifiable pour les hommes.Or,pour des raisons
éthiques,certains se refusent à dire qu'une espèce
végétale ou animale par exemple a ou n'a pas une utilité
au risque de voir disparaître une espèce
« inutile ». La biodiversité ne peut pas être
considérée comme une matière première
destinée à produire des biens divers parce qu'elle n'est pas sous
contrôle humain et parce qu'elle n'est pas un bien économique au
sens propre du terme. Les critères patrimoniaux et les critères
économiques ne peuvent pas à eux seuls, être des politiques
éfficaces de protection.Quelles sont donc les solutions ? Il faut
distinguer l'important de l'accessoire. Pour que les gouvernants prennent des
décisions effectives, il faut qu'ils puissent se référer
à des échelles de gravité élaborées par les
scientifiques et à un diagnostic des points réellement critiques.
Et ici, les choses sont considérablement plus complexes que pour le
changement climatique. Pour contrôler l'érosion de la
biodiversité, il faut analyser, au cas par cas, à une
échelle locale d'abord, régionale ensuite. C'est ce manque de
hiérarchisation qui conduit à la banalisation des
problèmes et à la paralysie de l'action.
Enfin, il ne faut pas oublier que la conservation doit
être aussi une lutte contre la précarité.
IIème PARTIE: Sauvegarde du patrimoine
naturel par la consolidation d'un réseau d'aires
protégées.
L'objectif premier des pouvoirs publics est d'établir
un réseau d'aires protégées,de parcs nationaux à
l'intérieur desquels, les espèces seraient
protégées. Cette protection vise au maintien des habitats, niches
écologiques nécéssaires à la vie et à la
reproduction des espèces.
Chapitre 1: Consolidation d'un réseau
d'aires protégées et protection intégrée des
espèces et des espaces.
Si au Québec la tendance est mis sur le renforcement
du réseau d'aires protégées, en
France l'accent est mis sur la protection
intégrée des espèces et des espaces.
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