2. Comment le langage est-il
réalisable ?
Parler est quelque chose de naturel et pourtant,la production
de mots découle d'une mécanique de grande précision. Les
poumons fournissent l'air qui fait vibrer les cordes vocales ; se sont ces
vibrations qui sont à l'origine de la production des sons. Le son sera
alors modifié par l'intervention des organes mobiles tels que la langue,
les lèvres, le voile du palais et la luette, qui permettent d'agir sur
les résonateurs. Chez le nourrisson, l'appareil phonatoire n'est que
partiellement développé, tout comme chez les singes, ce qui les
rendrait incapables de produire tous les sons du langage humain.
3. Comment la
compréhension du langage est-elle possible ?
Dès la naissance, le cerveau humain est
constitué d'au moins cent milliards de neurones, dont chacun d'entre eux
entretien entre 10 et 1000 connexions avec d'autres neurones (Rondal, 1999).
Le langage provient essentiellement de
l'hémisphère gauche, qui traite les informations
séquentielles. L'hémisphère droit traite les informations
spatiales. L'aire de Broca, située dans le cortex frontal
inférieur gauche, a un rôle dans la production de parole et dans
la compréhension des informations orales. L'aire de Wernicke,
située dans la partie postérieure du lobe temporal gauche,
intervient dans la cohérence du discours.
Le langage est notre système de représentation
naturel. La langue naturelle est utilisée à des fins de
communication chez les humains. Ce système de représentationqui
permetde coder l'information est très riche : il permet d'exprimer
un très grand nombre d'informations différentes et capte toute
information possible. Le processus codique et le processus
inférentielentrent en jeu dans la compréhension du
langage selon Boysson-Bardies (2003). La production d'une phrase
suppose un encodage, et son interprétation un décodage. Il doit
donc exister un code commun entre le locuteur et l'interlocuteur. Elle prend
l'exemple du code de la route, où le panneau de signalisation
« stop » est connu à la fois des autorités et
des usagers de la route. C'est un panneau représenté par un
octogone rouge qui contraint les usagers à un arrêt de plusieurs
secondes. Les processus d'encodages et de décodages comportent une
syntaxe, qui étudie la manière dont les mots se combinent entre
eux, formant ainsi des phrases de plus en plus complexes. Il existe un ensemble
de règles pour pouvoir combiner des mots entre eux et construire des
phrases grammaticalement correctes. Les processus d'encodage et de
décodage comportent également une sémantique qui
étudie la signification des mots, et une pragmatique qui est l'ensemble
des règles d'usages des expressions linguistiques. L'analyse pragmatique
produit une interprétation complète de la phrase en plus de
l'analyse linguistique. Le processus inférentiel permet à
l'interlocuteur d'interpréter une phrase ; il met en jeu la
capacité de réflexion, de raisonnement et de déduction de
celui-ci. Ces capacités reposent sur plusieurs facteurs, comme le
contexte, la situation d'énonciation, ou les connaissances
encyclopédiques.
Ainsi, le langage, propre à l'humain, nous permetde
manipuler des concepts, de structurer des raisonnements, d'élaborer des
hypothèses et d'étendre nos connaissances sur le monde
(Boysson-Bardies, 2003).
|