D. Diagnostic des
émissions de GES : les ménages, les industries (production
d'électricité)et le transport,
principalessourcesd'émissions de gaz
Une première étape réalisée par le
Sénégal a été le diagnostic de ses gaz à
effet de serre.
En 2000, les émissions de gaz à effet de serre
représentent un total de 16 890,92 Gg,soit une émission de 1,8
tonne de CO2 par habitant. Ce taux reste cependant inférieur à la
moyenne mondiale qui est de 4,5 tonnes CO2 par an et par habitant et avoisine
celui de l'Afrique qui est de 1,5 tonne.
Le profil des émissions de gaz à effet de serre
par secteur se présente en 2009 comme suit : 49% provient du secteur
énergétique, 37% de l'agriculture, 12% des déchets et2%
des procédés industriels.
Figure 2:
répartition des émissions de GES par secteur
Source : Système d'Information Energétique du
Sénégal (SIE), 2010
Le secteur énergétique est de loin le secteur le
plus émetteur de gaz à effet de serre. Les approvisionnements en
énergie sont fortement dominés par la biomasse et les produits
pétroliers pour une large part, importés. Le graphique ci-dessous
donne plus de détails quant à la répartition des
approvisionnements en énergie au Sénégal.
Figure 3:
répartition des approvisionnements en énergie au
Sénégal
Source : Système d'Information Energétique du
Sénégal (SIE), 2010
Une analyse de la consommation finale en énergie
montre un accroissement de plus de 28% entre 2000 et 2009 du fait notamment
d'une forte croissance de la population.
La consommation finale en énergie se répartit
comme suit par type d`énergie :
Figure 4: la
consommation énergétique finale par type
d'énergie
Source : Système d'Information Energétique du
Sénégal (SIE), 2010
En considérant les consommations finales, le bilan
énergétique de 2009 , montre une forte utilisation de bois de
chauffe et de charbon de bois avec un total de 50,2%. Le diesel et le gazole
viennent en deuxièmeposition avec 20,7% des consommations finales en
énergie.
La consommation en électricité ne
représente quant à elle que 8% de la consommation en
énergie. Il faut cependant noter que la consommation
d'électricité a connu une progression moyenne annuelle de 6%
entre 2000 et 2009 et une progression totale de 72% de 2000 à
2009.Cependant, le taux d'électrification rurale est toujours
très faible : 23,8% contre 90,1% en milieu urbain en 2009.
En considerant les sous secteurs, la répartitition de
la consommation finale en énergie, représentée par le
graphique ci-dessous, indique que le sous- secteur des ménages et celui
des transports constituent les sous-secteurs dominants, avec respectivement
58,7 % et 25,4 % des consommations énergétiques finales.
Figure 5:
répartition par sous-secteur de la consommation
énergétique
Source : Système d'Information Energétique du
Sénégal (SIE), 2010
Caractérisation du sous-secteur des
ménages : forte pression sur les ressources naturelles.
La consommation en énergie des ménages, comme
l'illustre le graphique ci-dessous, est fortement dominée par le bois
(59% des consommations finales) et le charbon de bois (26% des consommations
finales).
La consommation en combustibles ligneux est trop importante
par rapport aux ressources disponibles, notamment en milieu rural et
péri urbain, entraînant un taux annuel de déforestation
estimé par la FAO à 45 000 hectares. Les ménages sont
ainsi les plus grands émetteurs de gaz à effet de serre au
Sénégal : plus de 3 fois les émissions dues aux
produits pétroliers en 2000.Ceci est accentué par une conversion
de la biomasse en chaleur très peu efficiente avec les foyers
traditionnels, le taux de conversion se situant entre 11 et 15%.
Figure 6:
consommation énergétique des ménages
Source : Système d'Information
Energétique du Sénégal (SIE), 2010
Caractérisation du sous secteur du Transport,
un parc veillissant très polluant.
Le Sénégal dépend de l'extérieur
pour la quasi-totalité des besoins nationaux en hydrocarbures.
Pour le transport routier, les consommations de diesel et de
gazoil sont largement supérieures à celles de l'essence. Aussi,
d'année en année, la part de marché de l'essence diminue
au profit de celle du diesel oil. Le nombre de voitures particulières
en circulation au Sénégal et consommant du diesel oil,
représentent plus de 56% de l'ensemble des véhicules.
Le parc immatriculé en janvier 2005 tel qu'il ressort
du fichier informatisé de l'Etat, met en exergue un grand
déséquilibre entre les régions au profit de la capitale
Dakar qui engrange à elle seule 73,3% du parc automobile.L'analyse des
nouvelles immatriculations selon l'état des véhicules met en
évidence la prédominance des véhicules d'occasion avec
84,6% en 2002.Les transports ont ainsi un impact négatif important sur
les émissions de GES avec un parc automobile vieillissant.
Caractérisation du sous secteur
desindustries : une production d'électricité fortement
dépendante du pétrole importé
L'électricité fournit par la
société nationale Sénélec, est exclusivement
produite à partir de centrales thermiques.
Elle est fortement dépendante du pétrole
importé dont la distribution est assurée par une seule
entreprise, la Société Africaine de Raffinage (SAR). Cette
dernière assure le raffinage et l'approvisionnement du marché
national en produits pétroliers et accessoirement, satisfait la demande
des pays voisins (Gambie, Guinée-Bissau, Mali, Mauritanie, etc.). En
moyenne, les importations sont de l'ordre de 900 000 T par an. En 2000, la
facture s'élève à 22,5% du total des importations. Cette
forte dépendance énergétique impacte sur les autres
secteurs de l'économie. Des sommes importantes en devises
représentant une part importante des recettes d'exportation sont
utilisées pour le paiement de la facture pétrolière. Cette
facture pétrolière a connu une hausse de plus de 4% entre 2006 et
2008.
Globalement, l'analyse des différents sous-secteurs
indique que les leviers d'une économie sobre en carbone devraient
logiquement s'appuyer sur les sous-secteurs fortement contributeurs à la
dégradation de l'environnement à savoir les ménages (lutte
contre la déforestation), le transport et les inudustries. Qu'en est il
en réalité ?
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