Le passage de la monumentalité à la
patrimonialité est une étape marquante de l'élargissement
du patrimoine tel que l'on cornait aujourd'hui. Le terme du patrimoine est
apparu en XIlème mais très peu répandu. Les
premières prémices de ce passage débutaient avec
l'Abbé Grégoire, après la révolution
française en 1789, dans le contexte de nationaliser les biens culturels
de la nation française.
Juste après l'invention des monuments historiques, le
souci ne visait plus la reconnaissance de leurs valeurs, mais plutôt
l'assurance de leur protection. Entre 1830 et la fin du siècle, furent
sollicitées à la fois la notion de protection contre le
vandalisme (Victor Hugo) et celle de la restauration appliquée aux
vestiges, monuments, objet et décors intérieurs appartenant
à
5 NEYRET Régis, « Du monument
isolé au "tout patrimoine" », [En ligne], Géocarrefour, vol.
79/3 12004, mis en ligne le 12 mars 2008.
http://geocarrefour.revues.org/746,
consulté le 05/01/2013.
6 CHOAY Françoise, op. Cit.
P10.
Selon Françoise CHOAY, ces formes étaient :
l'architecture mineure (les édifices utilitaires jugés non
monumentaux) notion émergée en Italie, l'architecture
vernaculaire (les édifices marqués par les terroirs) venue de
l'Angleterre et l'architecture industrielle (les usines, les gares, ...etc.)
avec la révolution industrielle.
16
LA BASILIQUE ST-AUGUSTIN ET SES ABORDS A ANNABA
Pour une reconnaissance politique et sociale des valeurs des
abords du patrimoine bâti en Algérie
la préhistoire, à l'antiquité et au
Moyen Age (Viollet-le-Duc). La connexion des opérations de protection et
de restauration jette, alors, les bases d'une législation et d'une
administration d'état, balisant les frontières d'un marché
des biens protégés, publics et privés, dont
l'autonomisation fondait, plus tard, les politiques du patrimoine.
Au cours des années soixante, la création du
ministère des affaires culturelles d'une part et la volonté de la
reconstruction d'après guerre d'une autre, furent les conditions de
l'émergence d'une institutionnalisation du patrimoine, dont les
monuments historiques faisait partie intégrante. Le patrimoine fut,
donc, émergé à la fois comme une idéologie
culturelle et comme un modèle d'action politique8. On ne
parle plus de passage du monument historique au patrimoine, mais plutôt
de l'inclusion des monuments historiques en patrimoine culturel; un
fait marqué par la création de la direction du patrimoine au sein
du ministère de la culture française en 1978, chargée des
études et des opérations de protection dans une logique de
contrôle patrimonial.
La patrimonialité remplace la monumentalité et
la protection des biens culturels s'intéressait, au premier lieu, au
témoignage du passé, à la valeur d'âge constituant
l'identité d'une nation et suscitant l'intérêt aux autres
formes de l'art de bâtir, qui ne soient pas nécessairement
monumentales, mais ayant une signification historique importante. Cette vision
globale du patrimoine est en perpétuel élargissement. La
pluralité patrimoniale n'est pas facilement mesurable de nos jours,
cependant la catégorie qui nous intéresse le plus, est la
catégorie du patrimoine bâti dans laquelle, l'archéologie,
les monuments historiques, les ensembles historiques, les villes historiques ou
même l'ensemble des villes, s'inscrivent.