PREMIERE PARTIE :
Connaissance approfondie des valeurs perceptive,
mémorielle et paysagère des abords du patrimoine bâti
Introduction de la première partie
Avant d'analyser la situation des abords du patrimoine
bâti en Algérie, sur le plan politique et social, il est
nécessaire de connaitre et de comprendre leurs différentes
valeurs. Les abords sont, souvent, considérés et
appréciés, seulement, comme un espace limitant la conception
architecturale et urbaine par des exigences spécifiques en relation avec
le patrimoine bâti classé ou inscrit. Ils sont
considérés en tant qu'une « servitude », comme celle
autour d'une ligne électrique, d'un chemin de fer ou d'un fleuve.
Par contre, cette servitude est autour d'un
élément très particulier, un patrimoine bâti
marquant le territoire et l'esprit de la société, par sa
présence matérielle et emblématique. Cette
particularité nécessite une considération
différente des abords. L'intention première de la création
des abords était en leur affectant une valeur visuelle et
esthétique, en gardant l'unité architecturale entre le monument
historique et les constructions dans le périmètre des abords.
Mais, cet « espace environnant » constitue l'assiette et le site
où le patrimoine bâti fut édifié et on ne peut, en
aucun cas, percevoir ce patrimoine en négligeant ses abords.
De plus, les abords ne sont pas des espaces « morts
», ils sont vécus par la population qui y réside et par les
visiteurs curieux du patrimoine bâti et ses origines et conditions
d'édification. Ils sont des espaces urbains ou ruraux, qui contiennent
les différentes pratiques individuelles et sociales et participent
à la production d'un paysage monumental représentant la
mémoire collective de la société et son identité,
du fait de son association indissociable au patrimoine bâti.
A travers les trois chapitres de cette première
partie, le patrimoine bâti sera apprécié dans son
étendue spatiotemporelle, où les abords seront connus et
appréciés en tant que support perceptif, mémoriel et
paysager de ce genre de patrimoine, dont chaque chapitre de la présente
partie, représente une découverte ou une déduction d'une
nouvelle valeur pour les abords des monuments et sites historiques.
CHAPITRE PREMIER...
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Percevoir le patrimoine bâti autrement : le monument
historique et ses abords ; un CHAPITRE
lieu. PREMIER
CHAPITRE PREMIER :
Percevoir le patrimoine bâti autrement : le
monument historique et ses abords, un lieu.
Introduction
Le patrimoine est défini par le petit Larousse comme
un bien transmis suivant les lois, des pères et mères aux
enfants, ceci implique une large association aux domaines différents. On
peut distinguer un patrimoine familial, historique, génétique,
naturel et culturel...etc. Le patrimoine est, donc, le symbole des structures
sociales à travers le temps et l'espace, mais son association au
passé culturel est la définition qui lui est la plus connue et la
plus médiatisée.
Sous le nom de patrimoine culturel, on désigna
l'ensemble des biens accumulés, transmis par les
générations antérieures et qui sont le transcrit du savoir
humain tels les chefs-d'oeuvre des arts et des arts appliqués ou les
objets produits par le savoir ou par le savoir-faire des hommes de multiples
civilisations apparues sur la planète. Dans la pluralité du
patrimoine culturel, celui qui nous intéresse est le patrimoine
bâti qui fut, dans le passé, limité aux édifices
dits « monuments historiques ».
Dans cette perspective, le patrimoine bâti sera
perçu autrement, cela veut dire que l'approche «ponctuelle »,
relative uniquement à l'édifice monument historique ou l'ensemble
des édifices reconnus comme patrimoine bâti, sera changée
vers une approche plutôt globale qui prend en considération
l'espace dans lequel le patrimoine bâti s'insère, appelé
les abords du patrimoine bâti.
I. La prolifération et l'évolution du
patrimoine bâti ; du monument,
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