La nature de la protection des abords en Algérie est
entièrement visuelle. La place des abords dans la loi 98/04 est assez
marginalisée :
L'absence d'un chapitre ou un article, entièrement,
dédié aux abords.
Aucune modalité réglementaire concernant
l'aménagement des abords.
Aucune indication sur les conditions, les critères et
les effets de l'étendue exceptionnelle pour la protection des
perspectives monumentales, lesquelles ne sont même pas
définies.
Aucune précision sur les consultations des services du
ministère de la culture lors d'une demande d'un permis de construire ou
de lotir dans la zone des abords.
Aucun intérêt perceptif, mémoriel ou
paysager n'est considéré pour les abords. Ils ne sont pas
considérés comme un support spatiotemporel pour les monuments et
sites historiques classés ou inscrits, mais plutôt comme un effet
de classement ou d'inscription (ART.18).
Malgré la présence de ces dispositions pour la
protection des abords, même si elles ne soient pas suffisantes sur le
plan législatif, il n'y a eu aucun exemple d'application concret
à
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LA BASILIQUE ST-AUGUSTIN ET SES ABORDS A ANNABA
Pour une reconnaissance politique et sociale des valeurs des
abords du patrimoine bâti en Algérie
cette mesure, qui existe par conséquent sans effet. On
trouve en Algérie, des monuments et des sites d'une grande valeur
historique, classés ou inscrits, sans aucune protection de leurs abords,
même s'ils sont l'objet de restauration et de mise en valeur, en ne
trouve aucun programme pour leurs abords, qui restent et continuent
d'être en état très déplorable. Si on revient
à l'état de connaissance établi en première partie
de la présente recherche, on trouvera que les monuments et les sites
historiques de l'Algérie sont foncement menacés par ce
problème, du fait qu'il nuit sur leur lecture historique, mettant ces
monuments et sites dans la confusion et dans la méconnaissance de la
société de son propre histoire.
Un des problèmes majeurs de la protection efficace des
abords, est l'urbanisation anarchique et les occupations illicites sur ce
rayon, qui change complètement la vocation du lieu formé entre le
monument et ses abords et qui produit un paysage chaotique et mal compris,
spécifiquement, sur le plan historique. Pour avoir une meilleure
idée sur la réalité, sur le plan politique, de la
protection des abords en général, avant d'arriver au cas
d'étude, il est nécessaire de chercher la place et l'importance
du patrimoine bâti et de ses abords dans la politique urbaine de
l'Algérie.