Malgré ces faiblesses, on a pu noter plusieurs
réalisations. II.4.2. Du côté réalisations :
Concernant les réalisations, on se basera sur les
réalisations sur le patrimoine bâti. On citera ces
réalisations sur deux volets :
· En matière de classement :
aujourd'hui le nombre de monuments et sites historiques
classés est de quelques 500 biens répartis sur le territoire
national. Voici un tableau avec quelques villes et leur pourcentage en
monuments et sites classés :
104
LA BASILIQUE ST-AUGUSTIN ET SES ABORDS A ANNABA
Pour une reconnaissance politique et sociale des valeurs des
abords du patrimoine bâti en Algérie
Ville
|
Quantité
|
%
|
Alger
|
64
|
12.80
|
Tlemcen
|
52
|
10.40
|
Tipaza
|
37
|
7.40
|
Oran
|
30
|
6.00
|
Tébessa
|
22
|
4.40
|
Constantine
|
21
|
4.20
|
Biskra
|
20
|
4.00
|
Bejaia
|
16
|
3.20
|
Annaba
|
5
|
1.00
|
Boumerdes
|
2
|
0.40
|
Blida
|
1
|
0.20
|
|
Tab.4. Répartition des biens culturels classés sur
quelques villes algériennes. Source : Ministère de
l'Aménagement du Territoire et de l'Environnement, «Programme
d'Aménagement Côtier (PAC) "Zone côtière
algéroise" », 2004, P14.
On remarque la centralisation de la procédure de
classement, du fait que la région du grand Alger couvre 20.80% des biens
culturels classés, cependant on trouve des villes très riches
historiquement et relevant d'un nombre important de monuments et sites
historiques, comme la ville d'Annaba qui ne compte que 1% des biens
classés sur la liste nationale. Pour vérifier l'état du
secteur patrimonial, il est utile de faire une lecture sur le nombre des biens
classés à la période coloniale et la comparer avec la
période de l'indépendance.
Avant 1962
|
Après 1962
|
Période
|
Quantité
|
Période
|
Quantité
|
Avant 1900
|
6
|
1960-1970
|
12
|
1900-1910
|
117
|
1970-1980
|
9
|
1910-1920
|
11
|
1980-1990
|
40
|
1920-1930
|
41
|
1990-2002
|
180
|
1930-1940
|
7
|
|
|
1940-1950
|
29
|
|
|
1950-1960
|
48
|
|
|
Total
|
259
|
Total
|
241
|
|
Tab.5. Le classement avant et après
l'indépendance. Source : Ministère de l'Aménagement du
Territoire et de l'Environnement, « Programme d'Aménagement
Côtier (PAC) "Zone côtière algéroise" », 2004,
P14.
Ce dernier tableau illustre un rythme du classement
très lent dans les deux premières décennies de
l'indépendance. La protection du patrimoine, bâti en particulier,
prenait son
105
La protection des abords du patrimoine bâti dans la
politique patrimoniale CHAPITRE algérienne et
leur place dans les actions d'urbanisme QUATRIEME
véritable essor à partir des années
1990. Il est nécessaire de travailler plus dure pour protéger le
plus grand nombre de monuments et sites historiques, importants pour la
construction de l'identité nationale, car ceux qui ne
bénéficient pas de classement ou d'inscription, risquent de
disparaître et avec eux, toute une mémoire collective.
Ce classement est fait par une périodisation
historique d'appartenance de l'ensemble des monuments et sites ;
préhistorique, antique, médiéval, moderne et
contemporaine. Cependant, pour une raison ou une autre, on trouve parfois des
monuments ou des sites qui datent d'une période donnée,
classés sous une autre période, à l'exemple de Djemaa
El-Djdid à Alger datant de 1660 et classé sous la période
moderne au lieu de la période médiévale. Le
problème peut résider dans l'absence de la compréhension
et de l'interprétation du découpage temporel.
Comme une réalisation majeure de classement,
l'Algérie compte sept classements à liste du patrimoine mondiale
de l'UNESCO ; Tassili Najjer, Tipaza, Djemila, Timgad, Qualaa des Béni
Hammad, La Vallée du M'Zab (tous classés en 1982) et la casbah
d'Alger (1992).
Malgré que la loi 98/04 définisse le classement
comme une mesure de protection définitive, on trouve beaucoup de
monuments et sites historiques classés et en état très
déplorable et même menacés de ruine ou de disparition. Les
sites archéologiques classés sont les plus menacés.
· En matière d'interventions sur
le patrimoine bâti : avant 2003, les opérations
de restauration et de mise en valeur étaient d'un nombre très
réduits"$. Cela peut être expliqué par :
L'absence de stratégie en matière de
planification et de mise en oeuvre des opérations de restauration et de
mise en valeur du patrimoine bâti.
L'absence des instruments réglementaire de maîtrise
d'oeuvre.
Manque de la main d'oeuvre qualifiée.
Absence de la notion d'étude de restauration.
A la période entre 1998 et 2003, on trouve que 16
opérations de restauration des monuments historiques avec seulement 3
d'entre elles prévoient une phase d'étude :
iis Ministère de la culture, «
schéma directeur de zones archéologique et historiques »,
Alger, 2007, P26.
LA BASILIQUE ST-AUGUSTIN ET SES ABORDS A ANNABA
Pour une reconnaissance politique et sociale des valeurs des
abords du patrimoine bâti en Algérie
13
ro-
a-
R4,3Asafions Efudes
|
EivdeE et RéalisagonE
inerentaire
|
|
Fig.2. Les opérations de restauration et de mise en
valeur 1998-2003. Source : Ministère de la culture, «
le schéma directeur des zones archéologiques et historiques
», P28.
Après 2003, la situation témoigne une grande
amélioration avec la publication du décret 03322 portant
maîtrise d'oeuvre relative aux biens culturels immobiliers
protégés, qui liste des missions bien définies pour
réaliser une opération de restauration ou de
réhabilitation sur un monument classé. Le résultat
était l'augmentation du nombre des opérations de restauration et
de mise en valeur, car ces dernières sont, désormais,
organisées et réglementées.
35
Ef[+s Enfines e[ Resns- [ions fn venta
rre
106
kaasanars
Fig.3. Les opérations de restauration et de mise en
valeur 2003-2007. Source : Ministère de la culture, «
le schéma directeur des zones archéologiques et historiques
», P49.
107
La protection des abords du patrimoine bâti dans la
politique patrimoniale CHAPITRE algérienne et
leur place dans les actions d'urbanisme QUATRIEME
A partir de 2003, on constate de la figure ci-dessus que la
majorité des opérations de restauration et de mise en valeur sont
basées sur des études conforment aux exigences
réglementaires. Aussi, on remarque l'intérêt à
l'inventaire.
Une autre raison de l'amélioration, quantitative et
qualitative, sur le plan des interventions sur le patrimoine bâti, et sur
le plan institutionnel avec le décret exécutif n° 05-80 du
26 Février 2005 portant organisation de l'administration centrale du
ministère de la culture, qui donne naissance à deux directions de
patrimoine culturel :
La Direction de la protection légale des biens culturels
et de la valorisation du patrimoine culturel est chargée :
· D'initier, de proposer et d'évaluer les actions
relatives à la protection légale des biens culturels
· De veiller au respect de l'application de la
législation et de la réglementation relatives à la
protection du patrimoine culturel
· De se prononcer sur toutes demandes d'autorisations
légales et administratives
· De veiller à la mise en oeuvre des
procédures administratives requises pour l'exécution des
délibérations des commissions nationales respectives des biens et
de l'acquisition des biens culturels
· D'établir les plans et programmes de mise en
valeur du patrimoine culturel et de veiller à leur mise en oeuvre.
La Direction de la conservation et de la restauration du
patrimoine culturel est chargée :
· De mettre en oeuvre la politique de recherche
scientifique dans le domaine du patrimoine culturel
· De veiller à la bonne gestion des inventaires
et de la banque des données des biens culturels
· D'étudier les dossiers de classement et
d'acquisition des biens culturels dans le cadre des commissions nationales dont
elle assure le secrétariat
· D'établir les plans et programmes de
conservation et de restauration du patrimoine culturel et de veiller à
leur mise en oeuvre.
Ces dernières années, un intérêt
particulier à la restauration et la réhabilitation des monuments
historiques a marqué la politique patrimoniale algérienne, tel
l'immense budget
108
LA BASILIQUE ST-AUGUSTIN ET SES ABORDS A ANNABA
Pour une reconnaissance politique et sociale des valeurs des
abords du patrimoine bâti en Algérie
affecté à la faveur des interventions sur le
patrimoine bâti de la ville de Tlemcen pour l'évènement de
«Tlemcen capitale de la culture islamique ». Aujourd'hui, le
ministère prépare l'évènement de « Constantine
capitale de la culture arabe » en 2015, où la ville
bénéficiera d'un grand budget pour la restauration et la
réhabilitation du vieux rocher (la vielle ville de Constantine) ainsi
que d'autres opérations favorisant la mise en valeur du patrimoine
bâti et l'installation des infrastructures touristiques et de loisir.
Après avoir fini cette étude analytique sur la
politique patrimoniale algérienne, on a pu avoir une certaine
compréhension de la place du patrimoine bâti dans la politique
nationale, ainsi que son importance dans la construction de l'identité
nationale. Cela sera considéré comme le contexte
général, où on puisse déduire et ensuite analyser
la place et l'importance des abords au sein de cette politique.
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