La première action de la politique culturelle de
l'Algérie indépendante, était la reconnaissance et la
redécouverte des composantes99 de l'identité
nationale. Ses composantes sont :
La composante religieuse islamique : comme le pilier
principal. «La restauration de l'Etat algérien souverain,
démocratique et social dans le cadre des principes islamiques ».
(Proclamation du ler novembre 1954).
La composante de la langue arabe : « Le
rôle de [la] culture nationale consistera, en premier lieu, à
rendre à la langue arabe, expression même des valeurs culturelles
de notre pays, sa dignité et son efficacité en tant que langue de
civilisation ». Déclaration du Congrès de Tripoli,
1962).
La composante de l'appartenance à la région
Arabe, Maghrébine et Africaine : « [L'Algérie] est
partie intégrante du Maghreb arabe, du monde arabe et de
l'Afrique». (Constitution algérienne de 1963).
La composante de la liberté de la création
artistique : « La liberté de création
intellectuelle, artistique et scientifique est garantie au citoyen ».
Article 38 de la Constitution de 1996.
98 Ibid.
99 KESSAB Ammar et al, op. Cit. P8.
90
LA BASILIQUE ST-AUGUSTIN ET SES ABORDS A ANNABA
Pour une reconnaissance politique et sociale des valeurs des
abords du patrimoine bâti en Algérie
L'élaboration des composantes fondamentales de la
politique culturelle nationale : l'islam, l'arabité et
l'amazighité. « (...) les composantes fondamentales de son
identité
que sont l'Islam, l'Arabité et l'Amazighité
». (Constitution algérienne de 1996).
Du coté culturel, l'Algérie, à son
indépendance en 1962, était l'héritière des
infrastructures et des institutions culturelles de la période de la
colonisation française. La rupture franche était avec la
nationalisation de l'ancien Opéra d'Alger, pour créer le
Théâtre National Algérien (TNA) en 1963100
Cependant, une caractéristique de la politique culturelle nationale,
persistait depuis la politique culturelle coloniale, était
«l'hégémonie ». La politique culturelle
nationale demeurera hégémonique, surtout après les
émeutes de 1988, cause principale de la « décennie noire
», marquant l'instabilité sécuritaire, politique et
économique du pays. Pour des raisons de sécurité,
l'état marque son hégémonie sur le secteur culturel
à partir des années 2000 en excluant toute initiative culturelle
privée ou indépendante, accompagnée par la censure, la
mise sous tutelle et le patronage systématique de la production
culturelle. Ce sont les principales caractéristiques de la politique
culturelle de l'Algérie indépendante101 Sans oublier
la marginalisation budgétaire du secteur de la culture, qui affecte
négativement toute initiative pour la sauvegarde et la promotion du
patrimoine culturel de la nation.