IV.2. Lieu de mémoire et patrimoine, une
commémoration
Si on considère que l'objet matériel du lieu de
mémoire est un objet patrimonial, la mémoire en question est
obligatoirement collective, dont l'histoire cherche toutes ses valeurs,
fonctions, significations et ses symboles dans le passé, ainsi que
toutes les raisons et les conditions de son existence. Ce lieu est donc, une
liaison entre le passé et le présent et vu l'obligation de
transmission du patrimoine aux générations futures, il devient un
support de la continuité temporelle de la société. C'est
des lieux de mémoire collective.
La forme du patrimoine qui donne une meilleure
compréhension de ce passage, est le patrimoine bâti. Il marque le
territoire par sa valeur identitaire qui relève d'un travail
61 DAVALLON Jean, op. Cit. P52.
62 NORA Pierre, op. cit. P38.
63 Ibid., P39.
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Le monument historique et ses abords, un lieu de
cristallisation de la mémoire CHAPITRE
collective DEUXIEME
historique et qui rappelle la société d'une
mémoire affective, surtout que son identification relève d'un
travail de sélection, dans le processus de réactualisation et de
réactivation du passé. Ces lieux s'inscrivent dans la pratique de
commémoration, où la mémoire collective est au centre de
la recherche historique. L'association du lieu de mémoire au patrimoine
le fait sortir de son cadre national, un lieu de mémoire a, donc, la
possibilité de dépasser ce seuil.
IV.3. Le patrimoine bâti et ses abords, un lieu de
mémoire
Le patrimoine bâti et ses abords forment un lieu :
identitaire, du fait qu'il marque une limite locale, régionale
ou nationale qui constitue la distinction de l'identité de la
société par rapport à d'autres identités et
d'autres territoires. Historique, pour sa qualité de
reconstruction symbolique du passé qui revisite une mémoire
collective, sensoriellement, importante à l'attachement de l'individu
à ce lieu et à sa société. Relationnelle,
pour le croisement social dans ce lieu et peut être,
particulièrement associé à la rencontre des civilisations,
tel les monuments et sites construits par les romains sur toute l'Europe,
l'Asie et l'Afrique. Sans oublier que ce lieu, géométriquement,
matérialise la mémoire collective à partir de
l'histoire.
Les abords sont inséparables du patrimoine bâti
et si ce dernier représente l'unité, à la fois,
matérielle et symbolique du lieu de mémoire collective, les
abords représentent donc une clarification, une aide à mieux
saisir le symbole recherché par l'histoire et un meilleur support
physique de cohésion sociale. Ils sont, à la fois, une
justification temporelle et une spatialisation étendue de la valeur
mémorielle du patrimoine bâti. De plus, ils enrichissent la
perception de la société et apaisent le contact de la ville
contemporaine avec le patrimoine bâti, ce qui garantit une meilleure
transmission de ce lieu de mémoire collective aux
générations futures.
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