La protection et le traitement des abords posent des
problèmes complexes. Par rapport à la protection des abords, le
rayon de protection peut être considéré comme arbitraire et
même excessif quand il s'agit d'un monument se situant dans un cadre
urbain très dense, telles les villes médiévales qui
barrent la visibilité. Le rayon de protection peut aussi être
considéré comme insuffisant pour protéger des larges
perspectives monumentales, particulièrement, dans le cas des monuments
insérés dans un paysage non urbain. Le problème
posé au traitement des abords constitue la problématique
générale de la protection du patrimoine bâti. Il s'agit
d'une approche contradictoire entre la création d'un espace figé
dans le temps dans un cadre de conservation muséographique, d'une part.
Et la création d'un espace évolutif et
13 Ibid.
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LA BASILIQUE ST-AUGUSTIN ET SES ABORDS A ANNABA
Pour une reconnaissance politique et sociale des valeurs des
abords du patrimoine bâti en Algérie
vivant dans un cadre socioéconomique contemporain de
mise en valeur, d'une autre part ; les abords des monuments historiques peuvent
être considérés, donc, comme un écrin figé et
intouchable ou comme un environnement évolutif et de
créativité.
Dans cette perspective, on distingue trois14 cas
illustrant la problématique spécifique des abords :
Constructions additionnelles dans un environnement
intact : du point de vue de la covisibilité, les principales
difficultés sont soulevées par l'aménagement des voiries,
le mobilier urbain et la publicité visuelle.
La destruction : la détermination des
destructions à entreprendre est d'autant plus délicate que la
qualité des abords d'un monument, surtout qu'elle n'est pas
nécessairement en fonction de l'époque ou de la qualité de
l'architecture.
Construction de remplacement, reconstitution ou
complément : la difficulté consiste, ici, à
établir une relation harmonieuse des éléments constitutifs
des abords (parcellaire, volumes et matériaux avec leurs couleurs et
textures sont plus importants que le style des édifices) entre eux et
avec le monument historique classé ou inscrit.
Concernant ce dernier cas, une multitude d'attitude est
émergée en France depuis l'apparition de la protection des
abords. De 1913 à 1964, l'attitude muséographique
prédominait en adoptant soit la conservation en l'état et la
restauration, ou la reconstitution à l'identique. En 1972, une autre
attitude visait l'introduction d'une architecture contemporaine aux abords,
dont sa qualité se base sur son harmonisation avec le monument et son
cadre historique. Depuis, une attitude, plutôt, éclectique
était née en ne récusant aucun type de solution. En
conséquence, il faut admettre que chaque cas appelle une protection
particulière et une solution spécifique.