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Etude des facteurs associés aux infections des plaies opératoires a l'hôpital zone Ouidah au Bénin

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par Dadé Ben Sidi B.B HAàDARA
Université d'Abomey Calavi - Master en Epidémiologie 2008
  

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5.2.2. Les facteurs de risque

Etant donné la multiplicité des facteurs qui contribuent pour aboutir à l'infection, une étude plus exhaustive et de type prospectif renseignerait avec plus de précision sur le rôle absolu et relatif joué par chacun des paramètres étudiés.

Néanmoins, les paramètres choisis représentent un ensemble pertinent. Leur étude, basée sur le calcul des fréquences et des moyennes et sur l'évaluation statistique du risque infectieux, a fourni des indications suffisamment fiables sur le plan pratique.

Ainsi un certain nombre de facteurs ont été associés de façon très significative à la survenue de l'infection de la plaie opératoire :

5.2.2.1. Les facteurs de risque liés au patient

Le risque de survenue de l'infection de la plaie opératoire est significativement plus élevé chez les opérés âgés de plus de 60 ans (OR = 3,61 ; IC à 95% = [1,66 - 7,84]) que chez ceux âgés de 30 à 60 ans en prenant les opérés âgés de 1 à 30 ans comme référence. Ce qui est superposable à l'association trouvée par la littérature [2, 3, 4, 5, 7, 11, 19, 21, 22].

Nous avons trouvé une association entre le sexe et l'infection de la plaie opératoire au décours de notre étude, cependant dans la littérature, elle n'est rapportée nulle part. Malgré, BIRINTANYA N. avait eu cette association au cours de son étude [5]. Cela pourrait s'expliquer par le nombre élevé de malades opérés dans le service de Gynéco-obstétrique qui est exclusivement féminin. Une association significative avec le service d'hospitalisation serait due au nombre important de femmes dans notre échantillon.

Les pathologies chroniques chez l'opéré n'ont pas été associées (p = 0,95) pour notre étude, ce qui s'expliquerait par un bilan pré opératoire pauvre ou des fois inexistant pour la recherche des maladies avant l'intervention chirurgicale.

Au décours de notre étude, le risque de survenue de l'infection de la plaie opératoire est très significativement plus élevé (0R = 1,59 ; IC à 95% = [1,28 - 2,99]) chez les opérés ayant un traitement associé que ceux n'ayant pas un traitement associé. FRANCIOLI P. et all [7] et d'autres auteurs [2, 3, 4] avaient également notifié ce lien.

5.2.2.2. Les facteurs de risque liés à l'acte chirurgical

Le rasage préopératoire influence également le risque opératoire. Plusieurs études ont montré une augmentation du risque lorsque les poils étaient enlevés avec un rasoir à main par rapport à un rasoir électrique ou une épilation. De plus, lorsqu'un rasoir à main était utilisé, le risque était double lorsque le rasage était effectué dans les 24 heures qui précédaient l'opération par rapport à immédiatement avant l'opération.

Dans notre série, Le risque de survenue de l'infection de la plaie opératoire est très significativement plus élevé (OR = 1,82 ; IC à 95 % = [0,32 - 0,96]) chez les opérés ayant subi un rasage du champ opératoire par rapport à ceux n'ayant pas subi un rasage du champ opératoire. Ceci est conforme avec les résultats apportés par d'autres études [7, 19].

Le risque de survenue de l'infection de la plaie opératoire est très significativement plus élevé (OR = 3,06 ; IC à 95% = [2,01 - 4,67]) chez les opérés ayant une plaie sale/infectée comparativement à ceux ayant une plaie propre. Ceci apporte une conformité avec la littérature [2, 3, 5, 7, 21].

L'infection de la plaie opératoire rallonge la durée du séjour postopératoire. Plus le séjour postopératoire est long, plus le risque de survenue de l'infection de la plaie est élevé. C'est ainsi que dans notre enquête, nous avons trouvé que le risque de survenue de l'infection de la plaie opératoire est très significativement plus élevé (OR = 9,16 ; IC à 95% = [5,07 - 16,54]) chez les opérés ayant séjourné plus d'une semaine comparativement à ceux ayant séjourné une semaine à l'Hôpital. Plusieurs auteurs avaient mentionné dans leurs études [2, 5, 7, 16, 21].

Le risque d'infection de la plaie opératoire semble particulièrement accru pour les opérations qui durent plus de deux heures. Dans cette étude impliquant 521 opérations, le risque liée à une opération de plus de deux heures est de 6,39  (IC à 95% = [1,96 - 20,79]). Plusieurs facteurs sont évoqués pour expliquer cette augmentation du risque : augmentation de la contamination de la plaie, augmentation du traumatisme chirurgical, augmentation du nombre de sutures et de procédures d'électrocoagulation, augmentation des pertes sanguines, diminution de l'effet des antibiotiques prophylactiques. Ce résultat concorde avec celui rapporté par d'autres études [2, 5, 6, 7, 16, 21].

Nous n'avions pas trouvé de différence de risque entre les patients opérés en programmation et ceux opérés en urgence par rapport à la survenue de l'infection de la plaie opératoire au décours de notre enquête (p = 0,74). Cela pourrait probablement s'expliquer par la disponibilité d'un kit d'urgence remboursable au niveau du bloc opératoire. Ce qui permettra à tous les patients opérés d'accéder aux premiers soins au bloc. Une antibioprophylaxie chirurgicale efficace doit permettre de réduire de façon significative le risque d'infection de la plaie opératoire. C'est un point de vue unanimement partagé par les auteurs [3, 5, 7, 14, 21, 22]. Notre étude a que le risque de survenue de l'infection de la plaie opératoire est très significativement plus élevé : 7,14 (IC à 95% = [0,04 - 0,47]) chez les opérés n'ayant pas reçu une antibioprophylaxie en per opératoire. Il en de même pour les classes d'antibiotique utilisées. Ce risque a été de 2,52 (IC à 95% = [1,52 - 3,91]) pour les opérés traités avec les autres familles d'antibiotiques comparés à ceux mis sous les â-lactamines.

Le risque lié à la mise en place d'un drain a été de 8,98 chez les opérés ayant reçu un drain comparativement à ceux n'ayant pas été drainé (IC à 95% = [5,36 - 15,03]). Dans la littérature, des études ont rapporté le même résultat [7, 16].

Les opérés ayant un rythme de pansement d'un jour sur quatre (pansement au 5ème jour) ont un risque de 8,33 (IC à 95% = [0,08 - 0,20]) d'avoir leurs plaies infectées par rapport à ceux ayant un pansement d'un jour sur deux (pansement 48 ème Heure). FANCIOLI P. et all [7] avaient tiré la même conclusion.

Un séjour préopératoire prolongé augmente le risque d'infection en dehors de la présence d'autre facteur de risque. Dans notre série, le risque de survenue de l'infection de la plaie opératoire est plus élevé (OR = 1,46 ; IC à 95% = [0,83 - 2,59]) chez les opérés ayant séjourné plus d'un jour à l'hôpital avant l'opération comparés à ceux ayant séjourné un jour avant l'acte chirurgical, en prenant comme référence les opérés séjournant moins d'un jour mais la différence n'est pas significative. Cette association non significative a été mentionnée par MAKOUTODE M. [3]. Cependant dans la littérature d'autres auteurs ont trouvé ce lien significatif [2, 5, 7]. Cette différence pourrait s'expliquer par la difficulté liée à la détermination de la date d'admission avant l'acte opératoire dans notre étude.

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