5.2.2.3. Modèle
prédictif de l'infection de la plaie opératoire
L'analyse multi variée nous a permis d'établir un
modèle prédictif de l'infection de la plaie opératoire.
Les facteurs prédictifs retenus sont : la durée de
l'intervention (OR = 6,80 ; IC à 95% = [1,43 - 32,46]), la
durée d'hospitalisation (OR = 10,78 ; IC à 95% = [5,33 -
21,79]), le rythme du pansement (OR = 0,12 ; IC à 95% = [0,06 -
0,27]), la classe d'antibiotique utilisée en per opératoire (OR =
1,92 ; IC à 95% = 1,06 - 3,49]).
Les facteurs antibioprophylaxie et le rasage du champ
opératoire, ajustés sur les autres facteurs n'ont pas
été significatifs. Ils constituent des facteurs de confusion
respectivement pour la durée de l'intervention et le rythme du
pansement.
La majorité facteurs que nous avons identifié sont
clairement retrouvés comme facteurs de risque dans la littérature
tels que la durée de l'intervention [2, 5, 6, 7, 16, 21],
la durée d'hospitalisation [2, 5, 7, 16, 21],
le rythme du pansement [7]. La classe d'antibiotique
utlisée est un facteur prédictif mais peu abordé dans la
littérature à cause de multiples biais de confusion.
L'antibioprophylaxie est un facteur bien retenu par plusieurs
études [3, 5, 7, 14, 21, 22] mais à l'issue de
notre modélisation, ajustée sur les autres facteurs, elle n'a pas
été significative. Cela pourrait probablement être dû
au nombre élevé de patients opérés mis
systématiquement sous antibiotiques en per opératoire. Donc
liée à l'organisation des soins à l'hôpital
où tous les opérés ont accès à un kit
d'urgence.
Un échantillon plus important que celui de notre
enquête pourrait minimiser autant que possible les biais de
sélection et d'information relatifs à notre étude.
Les entretiens effectués avec le personnel de
l'hôpital de Zone de Ouidah, nous a permis de constater qu'il y a un
besoin de formation sur les infections nosocomiales. Certes le personnel a
une connaissance sur le risque infectieux hospitalier et il existe un
comité de lutte contre ces infections mais la prise de conscience n'est
pas effective. Il aurait été intéressant de connaitre les
attitudes, les connaissances et les pratiques des malades et des gardes malades
ce qui refléterait mieux l'environnement dans lequel évolue
l'opéré. Mais le caractère rétrospectif de notre
étude ne nous permettra pas d'aborder cet aspect prospectif du
comportement des malades et gardes malades. FRANCIOLI P. et all
[7] avaient suggéré que le lavage des mains
entre deux pansements et le port de gants stériles réduiraient
significativement la fréquence des infections nosocomiales. Ce qui n'est
pas systématique dans nos milieux hospitaliers.
La réduction du risque infectieux passe obligatoirement
par l'amélioration des connaissances, des attitudes et des pratiques du
personnel en matière de prévention des infections à
transmission intra hospitalière.
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