V. DISCUSSSION
5.1. Qualité et
Validité des résultats
Notre étude a permis de déterminer la
prévalence de l'infection des plaies opératoires et les facteurs
prédictifs associés à l'Hôpital de Zone de Ouidah
Tous les dossiers des malades opérés n'ont pas
été retrouvés. Parmi ceux trouvés sur place
à l'archivage, certains étaient inexploitables car ne contenant
pas les données recherchées.
La nature rétrospective de notre étude n'a pas
permis d'explorer tous les facteurs prédictifs pouvant être
associés à la survenue de l'infection de la plaie
opératoire à l'Hôpital Zone de Ouidah.
Le facteur de risque lié au microorganisme
incriminé dans l'infection de la plaie opératoire n'a pu
être exploré à cause du plateau technique du laboratoire de
l'Hôpital de Zone. Le diagnostic de l'infection a été
clinique.
Le facteur de risque lié à l'opérateur
(chirurgien) n'a pas été pris en compte car durant toute la
période de l'étude, l'Hôpital n'avait qu'un seul Chirurgien
et un seul Gynécologue-obstétricien qui avaient chacun plus de 15
années de service, ce qui pourrait biaiser les résultats par
rapport à l'expérience de l'opérateur.
La catégorisation des plaies a été faite
à posteriori ce qui pourrait entrainer des biais de sélection. Il
en est de même pour le siège de l'infection.
L'absence de données anthropométriques (poids,
taille) sur les dossiers médicaux, n'a pas permis de rechercher
l'obésité comme une exposition à la survenue de
l'infection de la plaie opératoire à l'Hôpital de Zone de
Ouidah.
Nous pensons que certains biais d'information pourraient avoir
affecté de façon significative les résultats de cette
étude. En effet, le personnel hospitalier n'était probablement
pas suffisamment motivé pour porter toute l'attention requise à
ce travail et ainsi recueillir des informations de bonne qualité.
5.2. La comparaison des
résultats
5.2.1. La prévalence de
l'infection de la plaie opératoire :
La prévalence de l'infection de la plaie opératoire
à l'Hôpital de Zone de Ouidah est de 22,8 %.
MAKOUTODE M. dans sa thèse a trouvé une
prévalence de 33,8 % [3] qui est nettement
supérieure à celle de notre étude. Cette différence
pourrait être due à l'aspect prospectif de son étude et
tous les facteurs incriminés étaient explorés. Deux autres
études menées au CNHU ont eu respectivement une prévalence
de 19,6 % et de 10,52 % [5].
Ces deux prévalences étant inférieures à
la nôtre. La différence observée pourrait s'expliquer par
d'importants efforts déployés par les autorités
hospitalières après les recommandations faites en son temps par
l'étude de MAKOUTODE M.
BIRINTANYA N. en 2002 a rapporté une
prévalence d'infection de la plaie opératoire de 10,1
% au centre Hospitalier Départemental de L'OUEME du PLATEAU
au Bénin [5]. Celle-ci est moins importante que la
prévalence de notre étude.
En Tunisie, HOUET K. et all ont rapporté une
prévalence de l'infection des plaies opératoires en chirurgie
digestive de 3,53 % [14] qui est largement en
deçà de notre taux.
Ainsi une étude réalisée aux Etats-Unis
entre 1977 et 1988 a montré une incidence variant entre 4,6 % et 8,2 %
selon le type d'hôpital [5].
Notre taux, est largement en deçà, de celui
trouvé au CHU HASSAN II de Fez qui est de 46 % [6] et
de celui rapporté par d'autres études :
En Suisse, une étude de prévalence des
infections nosocomiales réalisée en 1996 dans 4 hôpitaux
universitaires a montré que les infections du site opératoire
figuraient en première place, représentant 30% de toutes les
infections [10].
Une étude réalisée au Centre Hospitalier
Universitaire (CHU) Bab El Oued d'Alger a montré que les infections
de plaies opératoires étaient les plus fréquentes,
constituant 35,4% de l'ensemble des infections [8].
L'estimation de la prévalence de l'infection de la plaie
opératoire dans notre échantillon est plus élevée
que celle trouvée dans d'autres études : En 1999 et au
même Centre Hospitalier, N'DA M'PO I. nota une incidence de 10,52 %
[2].
Au Burkina Faso, DAO B. et all ont rapporté une
prévalence de 11,25 % d'infection des plaies opératoires
[15].
MUTOMBO DP. Et all au Congo Démocratique (ex Zaïre)
ont trouvé une prévalence de 19 % [16]. Les
réseaux de surveillance de l'incidence de l'infection nosocomiale en
France montrent qu'entre 1999 et 2002, chez les patients à faible risque
d'infections nosocomiales, le taux d'incidence des infections du site
opératoire (ISO) est de 0,66 pour 100 interventions (sur une base de
126144 interventions) et varie selon l'intervention : pour les prothèses
de hanche, le taux d'ISO est de 0,51% et pour les césariennes de 1,83%
[17].
Le Comité d'Infectiologie de l'Association
Française d'Urologie (CIAFU) a rapporté une prévalence de
malades infectés en Chirurgie de 6,1 % [18].
D'autres études ont trouvé un taux supérieur
à celui de notre étude :
OTHEPA M O. et RUI T. ont estimé qu'environ 38,6 % des
plaies opérés étaient infectées
[19]. Le Réseau d'Alerte, d'investigation et de
surveillance des Infections Nosocomiales (RAISIN) a estimé que parmi
l'ensemble des IN identifiées chez les opérés les ISO
représentaient 25,4 % [20].
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