3. Les anomalies boursières
3.1. l'effet janvier
Les études anciennes interprètent le mois de
janvier comme le mois où les rendements des actions de petites
capitalisations boursières sont les plus appréciables durant
toute l'année. Selon Siegel (1994) « Plus de 20% du rendement
des titres de grande capitalisation se passe en janvier, alors que pour les
titres de petite capitalisation c'est plus du 40% de leur rendement annuel qui
est réalisé en janvier seulement ». Ce
phénomène a été traité pour la
première fois par Rozeff and Kinney(1976) qui fournissent
l'évidence empirique de cet effet aux Etats Unis. Ils ont trouvé
des rendements boursiers négatifs en décembre alors que ceux du
janvier sont positifs. La rentabilité moyenne du mois de janvier
était 3.5% cependant pour les autres mois de l'année la
rentabilité a été de 0.5%. Ce phénomène
s'explique par diverses raisons. La raison fondamentale dans la
littérature avancée par Hamon et Jacquillat (1992), est d'ordre
fiscal, qui se base sur le tax-loss selling. Cette dernière se traduit
par le fait que les investisseurs institutionnels ou individuels vendent les
actions perdantes à la fin de l'année afin de réduire le
revenu imposable. En janvier ils rachètent ces titres et feront monter
leurs cours de manière substantielle en quelques jours seulement. Outre
cette explication fiscale, on trouve l'opération de « Window
dressing » qui consiste généralement en des
opérations faites à la fin de l'année pour embellir les
états financiers. Puisque de nombreux gestionnaires ne veulent pas voir
des titres ayant enregistré de mauvaises performances tout au long de
l'année figurée dans leur portefeuille, ils tendent à,
les vendre en fin de l'année. Cette raison n'est plus valable puisque
l'effet janvier est aussi prédictible au Japon alors que l'année
fiscale ne se clôture pas le 31 décembre. D'autres auteurs, ont
introduit la perspective comportementale pour expliquer ce
phénomène dans les pays émergents, comme Chen et Chien
(2011) qui montrent que l'entrée de liquidité pour les
investisseur à la fin de l'année sous forme de bonus a pour but
de dégager un excès du rendement en janvier. Cela peut être
expliqué par le fait que les investisseurs deviennent moins averse au
risque grâce à la récompense du bonus payé avant
la nouvelle année. Ils placent donc leur argent dans des actions plus
risquées qui ont un rendement supérieur aux autres.
3.2. L'effet jour (effet lundi, effet du week-end)
Le lundi a tendance à être le pire jour pour
investir en Bourse. En effet, de nombreuses études ont montré que
les titres se comportent généralement moins bien le lundi que les
autres jours de la semaine. Selon French (1980) la rentabilité moyenne
du lundi est fortement négative, celle du mardi à peu près
nulle et celle des trois derniers jours positive. Quant aux Cross (1973) et
Gibbon et Hess (1981) l'effet week-end se traduit par le fait que les actions
auraient un rendement moyen faible ou négatif le lundi, alors que le
rendement moyen le plus élevé s'afficherait le mercredi ou le
vendredi. L'explication est que les firmes auraient tendance à
délivrer leurs mauvaises informations le vendredi après la
clôture du marché, de manière à éviter une
sous-évaluation temporaire des titres. Au contraire les bonnes
informations seront divulguées durant la semaine.
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