2. Tests empiriques de l'hypothèse
d'efficience
2.1. Test de l'efficience au sens faible
Les tests d'auto-corrélation présentés
par Fama (1965) afin de vérifier la forme faible d'efficience, montrent
que même s'il existe des coefficients différents de zéro,
ils ne sont pas stables pour réaliser un gain. Alors les tests à
long terme font ressortir le phénomène de retour à la
moyenne. Au contraire, d'autres recherches ont montré que les
portefeuilles ont des coefficients d'auto-corrélation plus forts que
ceux des titres individuels.
2.2. Test de l'efficience au sens semi fort
La forme d'efficience semi-forte implique que le prix d'un
actif financier intègre l'ensemble des informations disponibles à
l'instant même où elles sont rendues publiques. Donc il n'existe
aucun décalage temporel entre le moment de la divulgation de
l'information et le moment de son intégration dans le cours. La
problématique de la vérification de cette forme réside
réellement dans la mesure de la vitesse d'ajustement des cours à
une nouvelle information. La validation de cette forme d'efficience
nécessite obligatoirement l'ajustement immédiat des cours suite
à la divulgation de l'information publique. Dans la
réalité, l'ajustement est rarement immédiat puisque un
certain délai est nécessaire pour que le marché
intègre correctement la nouvelle information dans le temps. Patell et
Wolsfon (1984) ont étudié la vitesse d'ajustement des cours aux
annonces des bénéfices et des dividendes. Ils ont constaté
que le marché réagit rapidement aux annonces de résultat
et de dividende mais le temps de réaction moyen varie entre 5 et 15
minutes. Une autre méthodologie a été traitée afin
d'infirmer la forme semi-forte de l'efficience est celle de l'étude
d'événement. Jacquillat et Solnick (1989) ont utilisé la
méthodologie qui consiste à mesurer la rentabilité
résiduelle estimée qui est égale à la
rentabilité observée moins la rentabilité
théorique. Un ensemble d'interactions a été fait afin
d'arriver à calculer les rentabilités anormales cumulées
qui permettent de mettre en évidence la réaction du marché
à l'annonce de l'évènement. Le résultat important
de ces recherches est la présence du rendement anormal qui fragilise
l'hypothèse d'efficience. On ne peut pas parler d'un marché
efficient lorsqu'il y a un rendement anormal.
2.3. Test de l'efficience au sens fort
Les tests de l'efficience forte sont difficiles à
réaliser. Le but est de démontrer que la détention de
l'information privilégiée ne permet pas à son
détenteur de réaliser un gain sur le marché. L'information
privilégiée est détenue par les initiés des
entreprises. Les premières études concernant les délits
d'initiés est faite par Jarfe (1974), celui-ci montre que le personnel
d'entreprise (les initiés) sont en possession d'informations
privilèges non reflétées dans les cours. En plus les
initiés peuvent tirer des profits anormaux, ce qui amène à
remettre en cause l'efficience forte.
La question qui se pose est la suivante : Les
marchés sont-ils efficient ?
La réponse à cette question dépend des
croyances. Comme on a vu Fama (1991) n'a cessé de défendre cette
hypothèse en mettant en cause le problème de l'hypothèse
jointe qui conditionne les tests de l'efficience. On ne peut jamais savoir si
c'est le marché qui est inefficient ou si c'est le modèle de
l'évaluation des actifs financiers qui est faux. Au contraire la remise
en cause de certaines hypothèses non vérifiées permet de
rejeter le concept d'efficience. Prenons par exemple la gratuité de
l'information et le comportement rationnel de l'investisseur. En plus
l'existence des anomalies boursières ont montré que les
rendements des actions pourraient être anormaux et par la suite la
volatilité du rendement n'est plus constante.
|