La baisse de la fertilité des sols provoquée
par les pratiques culturales extensives et la diminution des durées de
jachère est une tendance générale observée depuis
longtemps dans les zones cotonnières au sud du Sahara (Braud et
Dubernard, 1971).
Depuis une vingtaine d'années, les introductions de
nouvelles variétés de cotonniers plus performantes exigent un
ajustement de la fertilisation en particulier des apports de potassium. Le
bilan en potassium est le plus souvent déficitaire (Sheldrick et
al., 2002; FAO, 2006). Dans les rotations coton-céréales,
les résidus de récolte qui sont riches en potassium sont
généralement exportés ou pâturés. Dans la
mesure où les faibles et rares apports par la fertilisation organique et
minérale des cultures n'arrivent pas à compenser les exportations
parles récoltes et par les résidus de culture; ce bilan reste
déficitaire pour certains des principaux éléments
minéraux dont le potassium (Cirad, 2006).
Les lixiviations par les pluies, l'érosion et les
dégradations de la roche mère sont trois facteurs
particulièrement importants dans les conditions tropicales humides. Les
sols ferralitiques ou ferrugineux tropicaux ayant des réserves utiles en
eau réduites variant de 30 à 80 mm sur une profondeur d'un
mètre, il apparait que de nombreuses pluies ou des successions proches
de pluies dépassent ces valeurs et provoquent des lixiviations.
Par ailleurs, la pratique du brûlis parfois
exécutée trop précocement en saison sèche,
réduit la biomasse sèche végétale contenant le
potassium à l'état de cendre sensible à l'érosion.
Cette pratique est d'autant plus dommageable pour le K car, parmi les trois
éléments majeurs (N, P, K), il est celui qui repose le plus sur
la gestion des résidus de culture. Tous ces changements ont
provoqué une augmentation des situations de carence potassique des
cotonniers (Bednarz et al., 1998). Ainsi, les déficiences
potassiques de la culture cotonnière, autrefois rares et
localisées, se sont généralisées à
l'ensemble des zones cotonnières africaines (Crétenet et
al., 1994).
Au Burkina Faso, les symptômes de carence en potassium
sur cotonnier deviennent de plus en plus fréquents et graves sur les
exploitations agricoles de la zone cotonnière Ouest et
particulièrement dans les systèmes de cultures coton-
céréales (Dakouo, 1994). Ce facteur contribue pour une large part
à la stagnation et parfois la baisse des rendements du cotonnier
(Marquette, 1986).
La fertilisation potassique et la restitution des
résidus de récolte sont deux facteurs constituant la plus
importante source de potassium pour les cultures (Pieri et Olivier, 1986).
Toutefois, les prix des engrais sont en hausse continue et les restitutions de
résidus de culture
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se heurtent souvent à des contraintes phytosanitaires
qui recommandent le brûlis des résidus pour détruire les
pathogènes et semences d'adventices.