4.4.2 L'évaluation de la douleur :
Nous sommes quotidiennement confrontés à des
patients dont nous devons évaluer l'intensité de la douleur. La
quantifier est l'étape indispensable d'une prise en soin efficace.
En SSPI, l'évaluation de la douleur est principalement
axée sur l'examen clinique et l'appréciation du comportement. Il
est important de connaitre le type, le mécanisme
générateur et l'intensité de la douleur.
Lors du réveil post-anesthésique, nous utilisons
des échelles pour l'évaluer : Auto-évaluation
(échelle verbale simple `EVS', échelle numérique `EN',
échelle visuelle analogique TVA') ou
Hétéro-évaluation (observation du patient par le
soignant). Cette dernière est une échelle comportementale qui
permet d'observer les comportements douloureux38. Voici quelques
échelles d'hétéro-évaluation qui permettent de
mettre en évidence la présence de douleur chez l'enfant ou la
personne non-communicante : l'échelle d'Amiel-Tison39,
l'échelle CHEOPS4o, la grille DEGR41
Nous devons également prendre en compte le risque de
syndrome dépressif et l'anxiété car ces facteurs aggravent
et renforcent la symptomatologie douloureuse. L'anxiété est
définie dans le Carpénito L. en 1990 comme «un
état de l'individu qui éprouve une sensation de malaise
(appréhension) et une activation du système nerveux autonome en
réaction à une menace vague, non spécifique».
38 DEYMIER, Valérie, WROBEL Jacques (sous la
coordination de). L'infirmière et la douleur. Manifestations
comportementales de douleurs provoquées. 5ème
édition. France : Aubin. 2000.
39 - 49 CASSANAS, Emmanuel. Le guide de l'infirmier en
salle de réveil. France: Lamarre. 2004. Pages 152-153. Echelle
CHEOPS = Children's Hospital of Eastern Ontario Pain Scale.
41 Annexe 4 - Grille DEGR = Douleur Enfant Gustave
Roussy - Classeur des étudiants en SSPI. Clinique Chantecler.
Consultation du 21 avril au 06 mai 2012.
24
4.4.3 La douleur post-opératoire :
La douleur post-opératoire est la principale raison
d'appréhension du patient après une
intervention chirurgicale. De nombreux facteurs vont l'influencer
:
L'état psychologique préopératoire et son
état physiologique ;
La qualité de la préparation psychique
(informations) et pharmacologique
(prémédication) ;
Le type d'incision et la durée de l'intervention ;
Le type d'anesthésie et le protocole d'analgésie
per opératoire ;
La qualité des soins post-opératoires.
Tout cela peut laisser des traces sur le psychisme et le
comportement de la personne soignée ;
entraînant parfois un état d'agitation et
d'agressivité au moment du réveil en salle de réveil.
La douleur peut être prévenue par des
explications précises ainsi que des informations
détaillées et adaptées à la pathologie. Des
protocoles sont mis en place dans le but de la traiter ou de la prévenir
dans les plus brefs délais et dans les meilleures conditions de
sécurité. L'objectif est de soulager le patient et
d'éviter les complications post-opératoires qui peuvent
être majorées par la douleur. Selon l'article L.1110-5 du Code de
la Santé Publique : «Toute personne a le droit de recevoir des
soins visant à soulager sa douleur. Celle-ci doit être en toute
circonstance prévenue, évaluée, prise en compte et
traitée...».
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