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Caractérisation des communautés végétales d'une réserve de Miombo en relation avec la faune (Lubumbashi, RDC)

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par Margaux Muyle
Gembloux Agro-Bio Tech - Bio-ingénieur en gestion des forêts et des ressources naturelles 2012
  

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6.3. L'influence du sol et du feu

Nous émettrons quelques réserves à propos des résultats ressortant des analyses de ces paramètres. En effet, pour les sols, 53 points de sondage ont été effectué, les données du reste de la zone ont donc été extrapolées. Ce faible taux d'échantillonnage rend ces données, à une si petite échelle, imprécises. Les données des périodes de feu ont quant à elles été récoltées lors d'un entretien avec le gestionnaire, mais aucune carte ou document de gestion n'existe à ce jour. Les limites des zones sont donc assez difficiles à visualiser et la carte présentée dans ce document contient sans doute quelques erreurs de précision.

Néanmoins, quelques résultats ressortent de ces analyses. La couleur du sol semble avoir peu d'influence sur les espèces ou les groupements végétaux. Seul le sol gris se démarque. Ces sols gorgés d'eau supportent principalement les savanes arborées, voire boisée et sont caractérisés par la présence des Acacia spp. En comparant avec la littérature, nous constatons une influence de la couleur du sol sur la végétation dans plusieurs études, ce qui n'a pas pu être détecté dans cette étude (Lawton 1978; Backeus, Pettersson et al. 2006).

La profondeur semble avoir des effets plus marqués sur les espèces végétales. En effet, nous retrouvons les espèces caractéristiques des savanes boisées sur des sols d'une profondeur allant de 40 à 80 cm. Sur les sols moins profonds, nous retrouvons des espèces caractéristiques des forêts anciennes, tels que Marquesia macroura, Brachystegia spiciformis ou Brachystegia taxifolia. Sur les sols d'une profondeur supérieure à 80 cm, nous retrouvons entre autres les Uapaca spp., Julbernardia globiflora, mais également Pterocarpus tinctorius, espèce abondante des forêts anciennes. Ces résultats sont en contradiction avec certaines études. Smith et al. (2004) décrivent Marquesia macroura comme une espèce aimant les sols profonds, mais Lawton (1978) décrit un groupement avec extrêmement peu de Marquesia macroura, justifiant cette faible présence par le sol profond. Les Uapaca spp. quant à eux seraient habitués aux sols chargés et de faible profondeur (Lawton 1978; Smith and Allen 2004). A nouveau, notre étude n'a pas mené aux mêmes observations.

La charge caillouteuse nous indique, comme pour les sols peu profonds, une présence des espèces de forêts anciennes. Cela correspond à l'habitat des grands Brachystegia (Brachystegia spiciformis et Brachystegia taxifolia). Cependant, il est dit du Marquesia macroura qu'il affectionne les sols perméables. Dans ce cas-ci, son implantation dépendrait donc de l'importance de la charge, donnée que nous n'avons pas (Smith and Allen 2004). L'absence de charge, au contraire, semble ne faire ressortir aucune espèce.

Les effets du feu sur la végétation n'ont pu être détectés ici, probablement dû au fait que cette étude ne porte que sur une courte durée et/ou qu'ils sont masqués par d'autres paramètres. Idéalement, des expériences de mise à feu sur des parcelles similaires à différentes périodes, permettrait d'estimer cet effet. Par exemple, une mise à feu à divers

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moments serait un bon moyen de comparer l'impact du feu sur la production ou l'abondance de la strate herbacée. Selon Chidumayo (2004), la fréquence du feu aurait un effet sur la surface terrière des arbres. De tels effets n'ont pu être détectés suite à notre étude.

Les études s'accordent généralement sur le fait que l'historique des terres a un impact plus important sur la végétation que la fréquence du feu ou même le type de sol (Lawton 1978; Chidumayo 2004; Backeus, Pettersson et al. 2006; Mwase, Bjornstad et al. 2006).

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"Les esprits médiocres condamnent d'ordinaire tout ce qui passe leur portée"   François de la Rochefoucauld