WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Caractérisation des communautés végétales d'une réserve de Miombo en relation avec la faune (Lubumbashi, RDC)

( Télécharger le fichier original )
par Margaux Muyle
Gembloux Agro-Bio Tech - Bio-ingénieur en gestion des forêts et des ressources naturelles 2012
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

6. Discussion

6.1. La stratégie d'inventaire

Mikembo étant une zone d'étude de petite superficie, les conclusions résultant de ces analyses sont à considérer avec précaution.

Tout d'abord, la technique de notre inventaire peut être discutée. La mise en place de la carte des formations végétales fut difficile. Une option envisageable aurait été de faire des formations plus grandes et de de supprimer les zones d'une superficie trop faible. Cependant, la zone d'étude étant très hétérogène sur des distances très courtes, du moins du point-de-vue physionomique, une crainte était de passer à côté d'une zone de végétation. La tache de muhulu au nord de la réserve n'aurait peut-être pas été découverte. Le fait qu'aucune autre étude de cette ampleur n'ait été menée dans cette zone d'étude n'a pas aidé à la mise en place d'une stratégie d'inventaire. Cette étude peut être considérée comme une expérience préliminaire avant une possible expérience principale (Dagnelie 2003).

6.2. La dynamique des différentes communautés végétales

Notre analyse de la dynamique de communautés n'est pas basée sur un suivi temporel de placettes permanentes, qui serait la méthode idéale. Nous nous basons sur une approche indirecte prenant en compte les comparaisons de composition floristique entres stades « adultes » et stades de régénération au sein des communautés et prenant en compte les ressemblances floristiques entre communauté. De plus, les dynamiques du miombo sont souvent reliées à l'historique d'utilisation des terres (Backeus, Pettersson et al. 2006), dont nous n'avons pas beaucoup de traces dans ce cas-ci.

Basons-nous uniquement sur l'abondance et la fréquence des espèces végétales pour commencer. Les savanes arborées à Acacia spp. et à Acacia polyacantha se différencient réellement des autres communautés. Certains auteurs préconisent que les savanes sont des stades antécédents à l'installation de la forêt claire, surtout dû à un abattage des arbres, suivi d'une jachère. Cependant, le travail de terrain a révélé que ces savanes se trouvent sur sol inondé, et ce, encore en début de saison sèche. Nous pouvons donc considérer que ces savanes n'évolueront pas en forêts claires. La savane boisée à Combretum acutifoliosum et Terminalia sp. pourrait être considérée comme une transition vers la forêt claire. Lawton (1978), dans le nord de la Zambie, décrit un stade, appelé « chipya », caractérisé par des espèces de petite taille, une strate herbeuse élevée, un couvert très ouvert et une prédominance des espèces résistantes aux feux de saison sèche. Ces espèces sont Diplorhynchus condylocarpon, Hymenocardia acida et Syzygium guineense et ont des couronnes fort développées dans ces chypias. Cette description ne correspond pas à nos observations : en effet, nous nous trouvons avec une abondance de Combretum acutifoliosum et Terminalia sp.. Cette formation observée a été décrite par Malaisse (1997) pour les forêts claires africaines. Schmitz (1971) décrivait également des associations à Combretum spp. dans les plaines de Lubumbashi. Cependant, Backeus et al. (2006) ont identifié une courte période de succession avec des espèces à croissance rapide telles que Combretum spp. Dans notre cas, les savanes boisées semblaient être bien en place et ni la structure ni la composition de leur régénération ne semblaient montrer une évolution probable de cette communauté en une communauté à Brachystegia-Julbernardia.

66

Cinq communautés de forêts ont été décrites lors de cette étude. Lawton (1978) décrit la succession en trois stades : le « chipya », un stade à Uapaca et la forêt claire typique à Brachystegia-Julbernerdia. Il peut également arriver que le stade à Uapaca évolue en une forêt « sempervirente » à Marquesia macroura. Si nous commençons par observer la formation qualifiée de « fourré à Uapaca spp. », nous constatons évidemment une abondance de Uapaca spp.. De nombreux auteurs considèrent les Uapaca comme une espèce pionnière des miombos (Lawton 1978). En considérant ce cas-ci, il y a cinq espèces de Uapaca sur notre zone d'étude. Uapaca nitida se retrouve dans cinq communautés différentes, les quatre communautés de forêts et la communauté de fourrés. Les autres se situent également dans ces communautés, seule Uapaca pilosa peut se retrouver également en savane boisée. Cependant, si les Uapaca sont des espèces pionnières créant des conditions favorables à la régénération des arbres caractéristiques du miombo, ces espèces devraient se retrouver dans la régénération. Or, la régénération de la communauté de « fourrés à Uapaca » est composée, certes, à plus de 40 % de Uapaca spp., mais 20 % de cette régénération est composé de Julbernardia globiflora. Cela peut être dû au jeune âge de la zone d'étude. En observant ce résultat avec les relations peuplement-régénération de chaque groupe de forêts, un même constat ressort : ce sont en général les mêmes espèces que l'on retrouve en régénération et dans le peuplement. Ces communautés, mis à part peut-être les fourrés à Uapaca spp., semblent bien en place et n'évolueraient pas vers des stades « supérieurs ». Néanmoins, deux petites exceptions dans la régénération ressortent : Brachystegia spiciformis régénère dans la communauté à Julbernardia globiflora ainsi que dans les forêts anciennes à abondance de Pterocarpus tinctorius. Dans ces dernières, des pieds de Brachystegia boehmii régénèrent également, alors que cette espèce n'est pas ou peu présente dans la strate arborée du peuplement.

La théorie de Lawton (1978) n'est ni confirmée ni contredite dans notre cas d'étude. Il existe bel et bien une communauté à Uapaca qui possède une structure de fourré, possédant donc de jeunes pieds pouvant être considérés comme de la régénération (GHA faible et NHA élevé). Cependant, les espèces régénérant sont principalement celles qui étaient déjà en place, et non les espèces caractéristiques du miombo. De plus, les Uapaca spp. ont récemment été qualifié d'espèce non tolérante au passage du feu, ce qui est problématique dans un pyroclimax tel que le miombo (Chidumayo 2004). Une présence de Julbernardia globiflora apparait néanmoins, mais il serait risqué d'affirmer que ce groupe va évoluer en forêt claire à Julbernardia globiflora.

Il est également délicat d'établir des liens dynamiques entre les autres communautés. Les forêts hétérogènes à Julbernardia paniculata et à Brachystegia boehmii sont des peuplements stables et la zone de forêts anciennes l'est également. La communauté à Julbernardia globiflora pourrait éventuellement être un état de transition entre la zone à Uapaca et un stade de forêt claire. Les raisons pouvant expliquer cette réflexion sont :

? la présence de J. globiflora en régénération dans le groupe à Uapaca ;

? la présence de B. spiciformis et B. taxifolia, à plus de 5 % chacun, dans la régénération du groupe à J. globiflora ;

? la faible présence en strate arbustive de U. nitida, ce qui pourrait être une relique d'un stade à Uapaca.

Au vu de la taille de la zone d'étude et de la période d'inventaire, il serait risqué d'en tirer des conclusions hâtives.

Néanmoins, une des hypothèses de Lawton (1978) peut sembler inexacte dans notre inventaire. En effet, il a décrit Diplorhynchus condylocarpon comme étant une espèce

67

pionnière des chypias, qui persiste par la suite dans les stades postérieurs mais à des dimensions inférieures. En observant sa distribution à travers les différentes communautés dans notre cas (annexe A.9.), nous constatons que cette espèce possède ses plus gros pieds en forêts anciennes. De plus, au lieu d'avoir son NHA le plus important en savane boisée ou dans la communauté de fourrés, elle a une majorité de pieds dans les forêts hétérogènes à Julbernardia paniculata, qui est une formation d'un certain âge, avec des arbres de dimension importante.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Et il n'est rien de plus beau que l'instant qui précède le voyage, l'instant ou l'horizon de demain vient nous rendre visite et nous dire ses promesses"   Milan Kundera