Caractérisation des communautés végétales d'une réserve de Miombo en relation avec la faune (Lubumbashi, RDC)( Télécharger le fichier original )par Margaux Muyle Gembloux Agro-Bio Tech - Bio-ingénieur en gestion des forêts et des ressources naturelles 2012 |
5.3. Caractérisation des dégâts effectués par la grande faune5.3.1. Placettes et espèces impactées Afin d'évaluer les placettes, le pourcentage de pieds impactés par placette a été mesuré et une carte d'extrapolation a pu être créée (figure 26). Les zones impactées sont proches principalement de la pénéplaine. De plus, cette concentration d'impact se situe entre la pénéplaine (savane arborée) et trois savanes herbeuses, une au Nord et les deux autres au centre de la zone d'étude. Figure 26 : Carte de répartition de l'intensité des dégâts effectués par la grande faune sur la végétation dans le site de Mikembo 60 Les trois placettes avec le plus grand pourcentage d'impact sont SA-pp1 (50%), SB-T8 (45.2%) et SB-T3 (39.5%) et se trouvent dans la zone d'impact élevé. SA-pp1 est une savane arborée à Acacia spp. et les deux autres sont des savanes boisées. Si l'on observe les espèces impactées à plus de 20 %, nous constatons que les quelques espèces avec les plus hauts pourcentages sont principalement des espèces de savanes boisées (tableau 25). Au total, 52 espèces ont subi un dégât de gibier. Tableau 25 : Pourcentage des espèces les plus impactées par la faune
5.3.2. Lien entre le niveau de dégâts et la structure et composition des placettes Les facteurs explicatifs du pourcentage de dégâts Le tableau 26 nous indique que seuls les facteurs suivants ont une p-value significative pour leur régression entre ceux-ci et le pourcentage de dégâts par placette : le GHA, le NHA, la hauteur moyenne du peuplement et les couverts des différentes strates. Tableau 26 : Valeurs des p-value et des coefficients R2 pour les régressions linéaires et les régressions logarithmiques entre les facteurs explicatifs du pourcentage de dégâts et ce dernier
61
Figure 27 : Régressions des facteurs explicatifs du pourcentage de dégâts (p-value significative) Les régressions linéaires ou logarithmiques sont illustrées à la figure 27, du facteur le plus explicatif (en haut à droite) au facteur le moins explicatif (en bas à droite). Les couverts des strates arborées sont donc les facteurs les plus explicatifs du nombre de dégâts par placette. 62 Les facteurs dépendants du pourcentage de dégâts Le tableau 27 nous indique que seuls les facteurs suivants ont une p-value significative pour leur régression entre ceux-ci et le pourcentage de dégâts par placette : la richesse spécifique du peuplement, la richesse spécifique de la régénération, le NHA de la régénération et le nombre moyen de tiges par pied. Tableau 27 : Valeurs des p-value et des coefficients
R2 pour les régressions linéaires et les
régressions logarithmiques
La richesse spécifique du peuplement semble être le paramètre le plus atteint par la présence de dégâts (figure 28). Les autres relations ont des relations logarithmiques avec le pourcentage de dégâts. Les richesses spécifiques et le NHA de la régénération décroissent avec le pourcentage de dégâts.
Figure 28 : Régressions des facteurs dépendants du pourcentage de dégâts (p-value significative) 63 Les constituants de la biomasse herbeuse Le tableau 28 nous indique que les facteurs suivants ont une p-value significative pour leur régression entre ceux-ci et le pourcentage de dégâts par placette : le taux de protéines (et le taux d'azote puisque ces deux paramètres sont corrélés), la teneur en MS et la lignine (ADL). Ces paramètres obtiennent les R2 les plus élevés de toutes les régressions concernant le pourcentage de dégâts. Tableau 28 : Valeurs des p-value et des coefficients
R2 pour les régressions linéaires et les
régressions logarithmiques
La teneur en MS, qui peut être considérée comme une variable dépendante, décroit fortement avec l'importance des dégâts (figure 29). Les autres variables ont une relation croissante en fonction du nombre de dégâts. Cela pourrait indiquer une préférence de l'animal vers un certain type d'aliments.
Figure 29 : Régressions entre les constituants de la biomasse herbacée et le pourcentage de dégâts (p-value significative) 64 5.3.3. Lien avec un inventaire de faune effectué à la même période Chaque observation a été replacée sur la carte de répartition de l'intensité des impacts (figure 30). Il apparait qu'il y a un grand nombre d'observations dans la zone d'impact élevé. D'autres zones comportent de nombreuses observations : il s'agit des savanes herbeuses, qui ne ressortent pas dans la carte de répartition des dégâts. En effet, les dégâts ont été inventoriés sur les arbres, or il n'y a pas ou peu d'arbres dans les savanes herbeuses. Figure 30 : Répartition des observations de faune sur la carte d'intensité des impacts dans le site de Mikembo 65 |
|