6.4. L'impact de la faune sur la flore arborescente
Les dégâts les plus importants se trouvent dans
les savanes boisées. L'espèce la plus impactée est
Combretum acutifoliosum, espèce indicatrice de ce type de
communauté. De plus, un pourcentage de dégâts
élevés semble être expliqués par :
? des couverts faibles des strates dominée et dominante
;
? une valeur faible de GHA ;
? une valeur faible de NHA ;
? des hauteurs moyenne et dominante faibles.
La structure semble donc avoir un effet sur les zones
impactées par la grande faune. Les taux d'azote (et donc de la
matière protéique totale) de la végétation
herbacée semble également avoir une influence sur la
présence de dégâts.
Les conséquences de cette présence importante
d'impacts sont une diminution des richesses spécifiques aussi bien au
niveau du peuplement que de la régénération, ainsi qu'une
diminution de la teneur en MS de la biomasse herbacée.
À nouveau, même s'il y a un effet entre ces
facteurs, ces paramètres ne sont peut-être pas les uniques causes
ou conséquences de ces dégâts. En effet, la
proximité d'un point d'eau ou encore l'absence de compétition par
d'autres herbivores peut faire qu'une zone sera plus fréquentée
et donc plus impactée. Tous les facteurs sont liés entre eux et
un paramètre ne pourrait pas à lui seul justifier la
présence ou non de dégâts. Une mise en défens d'une
savane boisée pendant un laps de temps déterminé
permettrait de définir réellement les conséquences par
exemple.
Vu la taille de la zone d'étude, ces résultats
ne correspondraient peut-être pas à ceux d'une étude de
même type sur une zone plus vaste. En effet, certains auteurs
considèrent que les ongulés ne répondent pas
forcément qu'aux types de végétation, mais
également à la disponibilité de ces derniers et à
la présence d'autres espèces d'herbivores. Dans ces
cas-là, la plasticité du mammifère en question jouerait
plus que la végétation elle-même (de Knegt, Groen et
al. 2008). Il est donc difficile ici de prédire des
résultats valables sur d'autres sites d'étude.
De plus, les espèces n'ont pas été
considérées séparément mais en tant qu'un ensemble
d'ongulés. Peu d'études se sont intéressées
à l'impact global de la grande faune sur le miombo. En effet, ces
dernières s'intéressent généralement aux
comportements de seulement une ou deux espèces, ce qui rend cette
étude difficilement comparable.
Pour finir, la comparaison avec les observations d'animaux
faites à la même période est probante. En effet, les zones
fortement impactées sont des zones où de nombreuses observations
avaient été faites, les savanes herbeuses mises à part.
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