2.1.3 La question de fils de
terroir
La notion de fils de terroir développée par
Jean-Pierre Olivier de SARDAN est relevée lors de cette étude
comme un handicap sérieux à l'enracinement de la
décentralisation et à la démocratie participative. Elle
est traduite par des expressions telles que:
· " c'est notre frère, il est chez lui, c'est
sa terre natale, nul ne peut le déranger"
· "Le linge sale se lave en famille"
· "L'on ne perce pas ses propres intestins".
Donc l'élu local de Dogbo, natif du milieu se retrouve
dans ses divers réseaux de relation faits de parenté, d'alliance
et d'amitié. Ses actions ont besoin d'être soutenues. Il s'agit
d'un appel à la complicité des administrés autour du
développement local dont le fil conducteur est le maire. Mais il s'agit
aussi là, à la limite, d'une intimidation vis-à-vis des
détracteurs du pouvoir en place qui tentent de bloquer sa politique sous
quelques formes que ce soit. Une telle culture qui s'entretient dans la mise en
oeuvre des activités du PDC au sein de la mairie est une limite aux
actions des populations à contribuer au développement de la
commune dans la mesure où elle ne favorise pas la différentiation
des idées.
Or, si l'on sait que les critiques ne sont pas toujours
bonnes, l'on doit comprendre tout de même qu'elles remplissent le
même rôle que la douleur en signalant que quelque chose ne va pas.
Des expressions sus-évoquées ne sont pas que ethnocentriques,
elles constituent un frein à l'expression de certaines couches sociales,
ce qui limite leur participation au processus de développement communal.
Au total, la participation des acteurs à la mise en
oeuvre du PDC se trouve souvent heurter à des résistances
socioculturelles. L'on peut dire que celles-ci constituent des blocages
à la participation effective des populations à la prise de
décision. A cela s'ajoutent les facteurs économiques.
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