INTRODUCTION
Les modèles de développement auxquels ont
opté les pays africains après leur indépendance ont
révélé leur limite au fil du temps et suite à la
crise économique et financière des années 1970, plongeant
ainsi ces pays dans une situation d'impasse avec pour conséquence le
chômage, la précarité, l'endettement et creusant le
fossé de la pauvreté entre les pays en voie de
développement et les pays développés.
La nécessité de repenser et de redéfinir
de nouvelles politiques de développement s'avère donc imminente.
Cette situation a interpellé les économistes et les grandes
instances internationales à réfléchir sur les
modèles de développement en cours, en vue de redéfinir et
de donner une nouvelle orientation aux programmes de développement.
A cet effet, de multiples rencontres et conférences se
sont succédées (Réunion de haut niveau sur les OMD tenue
en septembre 2008 à New-York ; sommet de Rio de Janéiro
(1992) et de Johannesburg (2002)) pour déterminer de nouvelles
politiques de développement. A ces rencontres, les participants en sont
convaincus de la prise en compte de la dimension humaine dans les programmes de
développement en donnant plus la chance à la
société civile et aux institutions privées de
développement qui s'intéressent au bien être de la personne
humaine.
Les grandes institutions internationales à l'image de
la Banque mondiale (BM) et du Fond Monétaire International (FMI)
désormais pour une souplesse dans leurs politiques de
développement en finançant des Etats qui acceptent de mettre en
place leurs propres politiques et stratégies de réduction de la
pauvreté après consultation de la société
civile.
Il s'agit pour ces institutions de discuter avec les Etats et
les associations de la société civile comme les Organisations Non
Gouvernementales sur la question de la réduction de la
pauvreté.
La nouvelle approche de développement qui vit le jour
suite à ces discussions vise à conférer le pouvoir de
décision aux pays concernés par le développement pour
permettre à ces populations de participer directement à la
création de leur propre richesse et à s'intéresser sur
leur auto-promotion. De nouveaux programmes de développement verront le
jour, dont les projets de développement communautaire.
Destinés à répondre aux besoins des
populations socio-économiquement les plus démunies, en
l'occurrence les populations à la base, les projets de
développement communautaire apparaissent de nos jours, comme un choix
judicieux de réduction de la pauvreté. Ils apportent aux
communautés cibles des moyens techniques et financiers pour promouvoir
leur auto-promotion économique et sociale. Ils sont une composante de la
nouvelle approche du développement, le développement local, qui
vise à faire participer les populations au développement
national.
Au Togo, dans le cadre de la réduction de la
pauvreté, le gouvernement a reçu en 2008 un don de l'IDA
(International Development Association). Le Projet de Développement
Communautaire (PDC) est ainsi initié par le gouvernement Togolais et la
Banque Mondiale pour apporter un appui aux communautés pauvres. Le PDC a
pour objectif de fournir un accès amélioré en
infrastructures communautaires aux populations pauvres, d'améliorer
leurs revenus et de renforcer leur capacité en matière de gestion
de leur propre développement.
Les projets de développement sont mis en oeuvre par les
Agences d'Appui aux Initiatives de Base (les AGAIB), qui sont des structures de
type associatif. Les AGAIB sont des structures régionales non
étatiques, mais conçues de manière à regrouper les
différents acteurs de développement au niveau régional.
Ils ont pour objet de financer des actions ayant pour but la réduction
de la pauvreté, notamment des infrastructures socio-collectives de base,
des microprojets productifs et des activités de renforcement des
capacités en vue de contribuer au développement économique
et social durable au niveau local.
Dans le cadre de la mise en oeuvre du PDC, la
communauté d'Anamé-Gbaganmé a
bénéficié d'un appui financier d'AGAIB/Région
Maritime, pour la construction de bâtiments scolaires dans ladite
localité. Pour assurer une bonne mise en oeuvre des microprojets, les
AGAIB apportent leurs soutiens financiers aux ONG de développement qui
sont des intermédiaires chargées d'appuyer et d'accompagner les
membres des communautés bénéficiaires des
microprojets ; tel est le cas de l'ONG ASDEB dans le cadre de son
appui-accompagnement à la communauté
d'Anamé-Gbaganmé.
Afin de permettre aux populations bénéficiaires
des projets d'assurer leur autopromotion, l'approche participative est ainsi
privilégiée. Mais les conditions d'une participation volontaire
des populations ne sont malheureusement pas remplies dans de nombreux projets
et actions de développement. Sur le terrain, l'approche participative se
heurte à des facteurs limitant considérablement son impact sur
les populations.
Cette recherche dont le thème s'intitule :
« Les entraves au processus d'animation dans les projets de
développement à la base au Togo : Cas du projet de
construction de bâtiments scolaires à Anamé-Gbaganmé
dans la préfecture des lacs au Togo » est entreprise dans le
cadre des travaux pratiques de recherche sur le terrain sanctionnant la fin du
deuxième cycle dans le système universitaire du Togo et plus
particulièrement dans les disciplines de sciences humaines et sociales.
Cette recherche est une modeste contribution à la
réflexion commune sur la question de l'implication des populations
bénéficiaires dans la mise en oeuvre des projets de
développement communautaire. L'étude tente de mettre en relief
les difficultés liées au processus d'animation dans les projets
de développement à la base.
Le document est subdivisé en deux parties. La
première partie intitulée « Les cadres de la
recherche » présente les cadres théorique et conceptuel
de la recherche (chapitre 1), le cadre physique et méthodologique
(chapitre 2).
Le premier chapitre expose le bien fondé de la
recherche, les hypothèses ainsi que les objectifs poursuivis. Le second
présente le site de l'étude et décrit l'ensemble des
règles, étapes et procédures utilisées lors de
cette recherche pour atteindre les objectifs poursuivis.
La deuxième partie est intitulée «
Présentation, analyse et interprétation des
résultats ». Cette partie comporte le troisième et le
quatrième chapitre. Le troisième présente à travers
les tableaux et graphiques, les résultats de l'enquête sur le
terrain tout en les analysant. Ensuite, le quatrième procède
à l'interprétation des résultats c'est-à-dire
explicite le sens caché des données du chapitre
précédent et expose par la suite, des mesures dont la mise en
oeuvre pourrait contribuer positivement à l'amélioration de
situation problème.
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