1.7 La prévention
Devant le manque de vaccin curatif contre le VIH/SIDA, la
prévention demeure encore aujourd'hui le seul remède efficace
contre le VIH/SIDA. La prévention se concrétise à travers
plusieurs moyens, notamment l'information, l'éducation et la
communication sur le SIDA, l'abstinence sexuelle, la fidélité des
couples, l'utilisation du préservatif lors des rapports à risque,
l'utilisation de seringues et autres matériels stériles ainsi que
le dépistage du sang destiné à la transfusion.
10 A. GINORI, «Veto USA sui farmaci anti-AIDS. No
agli sconti per i paesi poveri: Nuova apartheid», in La
Repubblica, 22 dicembre 2002, pp.14-15.
Bien que controversée, l'utilisation du
préservatif est souvent présentée comme l'unique solution
pour se protéger de la contamination du VIH. En plus des
considérations éthiques qu'il faudrait faire à ce sujet,
il est aussi important d'émettre des réserves sur
l'efficacité du préservatif à protéger de
l'infection du VIH. Une étude effectuée par Susan
C. Weller du département de médecine
préventive et santé communautaire de l'université de Texas
(USA), publiée en 1993 dans la revue Social Science &
Medicine11, a révélé que, même si le
condom (masculin) est efficace à 87% comme contraceptif face à la
grossesse, il est moins efficace face au VIH dont il réduit les risques
de transmission d'environ 69%.
Tout en considérant les limites que pourrait avoir
cette étude de Susan Weller, nous estimons qu'elle donne des
éléments non négligeables sur les limites du condom dans
la prévention au VIH/SIDA. Dans les différentes campagnes contre
le VIH/SIDA, ces limites du préservatif ne sont malheureusement pas
mentionnées, laissant ainsi les personnes dans l'ignorance. En des
termes économiques, nous dirons qu'il s'agit là d'une flagrante
asymétrie d'information sur le produit proposé. Cette
asymétrie d'information est certainement liée aux
intérêts financiers énormes qui se cachent souvent
derrière ces campagnes en faveur de l'utilisation du préservatif
en masse.
Il existe aussi d'autres moyens de prévention contre
l'infection du VIH qui sont moins répandus. C'est le cas des
microbicides, sorte de « préservatif chimique »12
pour les femmes et destinés à prévenir de l'infection du
VIH. Les microbicides peuvent être produits sous plusieurs formes : gel,
crème, suppositoire, et pourraient posséder des
propriétés contraceptives, en plus de la capacité de
neutraliser le VIH. A notre avis, bien qu'ils soient encore sujet de recherche,
les microbicides constituent, dans l'avenir, une grande chance pour les femmes,
car ils leur permettront de se protéger contre l'infection de
manière plus autonome. Il faudra espérer cette fois que les
intérêts économiques ne l'emporteront pas sur les
intérêts des populations à haut risque. Zeda Rosenberg et
George Brown estiment que le développement d'un microbicide efficace et
accessible placerait la
11 S. C. WELLER, «A meta-analysis of condom
effectiveness in reducing sexually transmitted HIV», in Social Science
& Medicine, Volume 36, Issue 12, June 1993, pp.1635-1644.
12 ONUSIDA, Rapport sur l'épidémie
mondiale de VIH/SIDA, Genève, juillet 2002, p.107.
prévention au VIH dans les mains des femmes et permettrait
potentiellement d'éviter entre 2,5 millions et 3,7 de million
d'infections sur trois années13.
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