1.1.3. Le profil professionnel
La principale activité professionnelle au Rwanda est
l'agriculture qui occupe environ 91% de la population active tandis que le
secteur secondaire n'emploie que 2% et le secteur tertiaire
7%177.
Comme nous l'avons fait remarquer, l'agriculture rwandaise,
étant très peu mécanisée, dépend
essentiellement de la force physique des agriculteurs (work intensive).
L'épidémie du VIH/SIDA, qui tue progressivement, entraîne
dans un premier temps l'affaiblissement de la personne malade et, dans un
second temps, quand le SIDA se déclare, le décès. Le
travailleur voit ses forces décliner graduellement et est obligé
de changer d'activité, ne pouvant plus fournir l'effort exigé par
le travail des champs. Cette situation peut entraîner l'abandon de
certaines cultures, en particulier les cultures de café et de
thé, qui exigent un effort physique intense. Bien plus, le
décès d'un agriculteur qualifié empêche, comme nous
le notions déjà, la transmission de sa compétence aux
jeunes générations.
L'épidémie du VIH/SIDA représente donc
une menace sérieuse pour le profil professionnel, surtout au niveau du
personnel chargé de la formation comme les enseignants. C'est le cas,
par exemple, du Botswana qui, du fait de l'incidence du SIDA sur l'offre de
travailleurs formés, est contraint d' « importer » du
personnel qualifié178. Il est vrai que le secteur primaire ne
demande pas une grande compétence et que, à la limite les
agriculteurs décédés pourraient facilement être
remplacés. Mais il faut considérer aussi le fait que les jeunes
générations ne sont pas assurées face au VIH/SIDA, et que,
par conséquent, il est difficile de prévoir si ces
dernières prendront la relève des générations
décimées par le VIH/SIDA.
177 Ibid., p. 19.
178BANQUE AFRICAINE DE DEVELOPPEMENT (BAD), Rapport
sur le Développement en Afrique 2001. Renforcement de la bonne
gouvernance en Afrique, Economica, Paris, 2001, p. 46.
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